Quel avenir pour Trump face aux résultats des élections américaines

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Donald Trump, qui a perdu l’élection présidentielle 2020 face à Joe Biden, va devoir réfléchir à sa retraite. Qui ne sera probablement pas discrète.

PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE – S’il refuse pour le moment de voir la vérité en face, à un moment ou un autre Donald Trump sera obligé de faire ses cartons et laisser Joe Biden s’installer à la Maison Blanche.

Une fois passée la vague de recomptages et de contestations des résultats de l’élection présidentielle, le républicain n’aura plus d’autre choix que de redevenir un citoyen (presque) comme un autre le 20 janvier 2021, date l’investiture de son adversaire démocrate.

Si habituellement les candidats vaincus disparaissent au moins temporairement de la circulation, il est dur d’imaginer Trump reclus et silencieux. Comment pourrait-il donc se reconvertir? Il a souvent répété que sa vie avant la politique était “magnifique” et assuré qu’être président lui coûtait énormément personnellement et financièrement. On l’a en revanche beaucoup moins entendu sur ses plans pour l’après en cas de défaite. À croire que jamais ne lui avait effleuré l’esprit qu’il serait privé d’un second mandat ce 3 novembre 2020.

Se replonger dans l’immobilier?

Outre-Atlantique, tout particulièrement à New York, c’est avant tout comme promoteur immobilier (puis avec ses apparitions répétées dans les tabloïds) que Donald Trump s’est fait connaître.

Pourrait-il retourner dans le secteur en 2021? Cela semble mal embranché après ces quatre dernières années durant lesquelles les médias ont tenté de voir clair dans sa fortune, et mis à jour que le président était très loin de cette image d’homme d’affaires à succès qu’il vendait depuis des décennies.

Le New York Times a notamment publié de longues enquêtes pour révéler qu’entre 1985 et 1994 Trump avait perdu plus d’un milliard de dollars. L’année suivante, c’était à nouveau près d’un milliard qui se serait envolé des poches du soi-disant magnat de l’immobilier. Le quotidien a aussi dévoilé qu’il n’avait payé que 750 dollars d’impôts fédéraux en 2016, l’année de son élection à la Maison Blanche, puis autant en 2017, et n’a payé aucun impôt durant 10 des 15 années précédentes. Tout cela, car “il a déclaré plus de pertes d’argent que de gains”.

Et la situation ne va pas s’arranger à en croire le magazine Forbes qui assure que le président à près d’un milliard de dettes sur le dos, si l’on compte tous les emprunts en cours pour financer ses immeubles, mais aussi ses hôtels et terrains de golf -qui ne sont d’ailleurs pas en grande forme, comme l’ont à plusieurs reprises noté des médias américains. Si la fortune du président reste tout de même estimée à 2,5 milliards par le magazine, le mythe du businessman de génie est définitivement écorché. Ce qui ne l’empêchera pas, comme il a pu le suggérer, de reprendre la tête de la Trump Organization dont il avait dû laisser les rênes à ses enfants en accédant au pouvoir.

Faire un retour à la télévision

Outre les frasques et transactions immobilières, c’est la télévision qui a vraiment propulsé la célébrité de Donald Trump dans les années 2000. Le milliardaire est apparu en prime time chaque semaine dans le salon de 20 millions d’Américains avec “The Apprentice” en 2004.

Cette émission de télé-réalité, qui avait pour but de trouver qui parmi les candidats sélectionnés a le meilleur projet à développer, a été animée pendant 14 saisons par Trump qui y répétait sa phrase devenue culte: “You’re fired!” (“Vous êtes viré!”, en français). Même si l’audience avait largement chuté à 7 millions de téléspectateurs sur les années précédant son départ en 2015, quand il s’est lancé en politique, l’image de l’homme d’affaires sans pitié et croulant sous le succès s’est profondément ancrée dans les esprits.

À son arrivée à la Maison Blanche, le républicain a, en revanche, vite déchanté sur le monde de la télé. Les chaînes d’information, sans cesse accusées de propager des “fake news” pour le dénigrer, ont été tout particulièrement dans son viseur, y compris la très conservatrice Fox News quand elle a de temps à autre osé le contredire. Les téléspectateurs “veulent une alternative maintenant. Et moi aussi!”, tweetait-il notamment y a quelques mois.

2021 pourrait donc être l’occasion de se lancer son propre canal de communication. Soit à partir d’une feuille blanche, mais l’investissement initial pourrait être prohibitif, soit en reprenant des chaînes existantes inconnues du grand public, mais qui lui sont très favorables. Comme la One America News Network dont il fait la pub depuis des mois sur Twitter, quand Fox News ne va pas dans son sens.

Passer par la case prison?

Mais avant d’envisager une retraite tranquille, Donald Trump a peut-être de quoi s’inquiéter sur les ennuis judiciaires qui l’attendent. S’il était protégé en tant que président de possibles mises en examen, ce ne sera bientôt plus le cas.

À New York, il est notamment visé par deux enquêtes qui pourraient chacune lui valoir des poursuites. La première, pénale et initiée par le procureur de Manhattan, vise de possibles faits de fraude fiscale, d’escroquerie à l’assurance et manipulations comptables. La seconde, civile, a été lancée par la procureure de l’État de New York Letitia James et cherche à déterminer si la Trump Organization a menti sur la taille de ses actifs pour obtenir des prêts et des avantages fiscaux.

Sans compter d’autres procédures qui pourraient arriver ou refaire surface maintenant qu’il est sur le point de perdre la protection que lui offrait la Maison Blanche. Comme le rapport Mueller. Si la conclusion de l’enquête sur des soupçons de collusion entre Trump et la Russie, lancée en mai 2017 et terminée en avril 2019, n’avait pas mis en évidence de collusion suffisante pour justifier d’aller plus loin, elle avait indiqué bon nombre d’actes qui pourraient mener à des poursuites pour entrave à la justice.

Étant donné que les présidents américains ont tendance à gracier leur prédécesseur ou passer sous le tapis les possibles poursuites, Joe Biden ferait sûrement de même, mais il est intéressant de noter, comme le rappelle The Intercept, que Kamala Harris -future vice-présidente- disait en 2019 que si elle était élue et entrait à la Maison Blanche, son ministère de la Justice n’aurait pas d’autre choix que de poursuivre Trump pour ces entraves. Trump serait alors le tout premier président du pays à être mis en examen. Qu’il aille jusqu’à être jugé coupable puis passe par la case prison semble cependant bien improbable.

Attendre la revanche en 2024?

Les Américains sont habitués à ce que leur président reste au pouvoir deux mandats d’affilée, mais Trump rejoindra les 12 chefs d’État du pays (deux depuis la Seconde Guerre mondiale) qui n’ont pas réussi à se faire réélire. Sa défaite n’est cependant pas due à une gigantesque vague bleue qui a recouvert les États-Unis, le républicain ayant remporté plus de 71 millions de voix face à Joe Biden qui en comptabilise pour le moment environ 75,5 millions. Un record de mobilisation et soutien, y compris pour le battu.

De quoi le pousser à se représenter en 2024 pour prendre sa revanche? Techniquement, rien ne l’en empêche, la Constitution interdisant seulement de faire plus de deux mandats. En réalité, plusieurs choses sont à considérer. La première, Trump en aurait-il vraiment envie? Il s’est plusieurs fois plaint devant les caméras des désagréments d’occuper ce poste. Mais selon son ancien directeur de cabinet Mick Mulvaney, le républicain restera bien actif sur la scène politique dans les années qui arrivent et sera “probablement candidat en 2024”.

Il faudrait ensuite que le parti républicain l’accueille à nouveau? Si les conservateurs ont en écrasante majorité soutenu sans ciller toutes les actions du président, il se pourrait aussi que le parti veuille revenir à un représentant plus traditionnel. Ou plus jeune. En 2024 Donald Trump aura en effet 78 ans, soit le même âge que Joe Biden quand il deviendra, en janvier 2021, le président américain le plus âgé. Un record que Trump avait lui-même précédemment battu en s’installant à la Maison Blanche à 70 ans.

Une chose semble en tout cas certaine: Trump continuera de jouer au golf. Le président, qui a appris sa défaite samedi alors qu’il était sur le green, y est retourné dès le lendemain alors que son entourage se débattait pour lui faire admettre publiquement la victoire de Biden, selon CNN. Sa passion pour ce sport et ses établissements, qu’il a visités près de 300 fois pendant son mandat, pourra d’ailleurs continuer à être l’une de ses principales occupations s’il déménage vraiment dans sa propriété de Mar-a-Lago en Floride, comme il a promis de le faire en 2019, au lieu de retrouver son appartement qui s’étale sur les trois derniers étages de la tour qui y porte son nom à Manhattan. Quartier de New York où l’on a voté à 85% pour Joe Biden.

SOURCE: https://www.huffingtonpost.fr/

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5 COMMENTAIRES

  1. La Constitution des États-Unis ne reconnait pas la souveraineté populaire, mais celle des gouverneurs.

    Le peuple accepta cet état des choses, mais imposa dix amendements, la Déclaration des droits (Bill of Rights), selon lesquels la classe dirigeante ne pourrait en aucun cas violer les droits des citoyens au nom d’une prétendue « raison d’État ».

    La Constitution ainsi amendée s’applique toujours.

    Si l’on veut bien constater que, constitutionnellement, les États-Unis ne sont pas et n’ont jamais été une démocratie, on n’a aucune raison de s’indigner du résultat des élections.

    Bien qu’il ne soit pas prévu par la Constitution, le scrutin populaire pour l’élection présidentielle s’est progressivement imposé en deux siècles dans chaque État fédéré.

    Les gouverneurs doivent en suivre les indications pour désigner leurs 538 délégués au Collège électoral présidentiel.

    Certains gouverneurs ont donc bourré les urnes sans grand savoir-faire :

    – dans plus d’un comté sur dix, le nombre de votants est supérieur à celui des habitants majeurs.

    N’en déplaise aux commentateurs, il est donc parfaitement impossible de dire combien d’électeurs ont réellement voté et qui ils auraient souhaité comme président.

    Un sombre avenir :

    Dans ces conditions, le président élu, Joe Biden, ne pourra pas passer outre la fureur justifiée des partisans de son challenger.
    Il ne pourra pas réunir son peuple.

    J’avais écris, il y a quatre ans, que Trump serait le Gorbatchev des États-Unis.
    J’avais tort, il a su redonner un nouveau souffle à son pays.

    En définitive, ce sera Joe Biden à qui échoira la faute de ne pas parvenir à maintenir l’unité territoriale de son pays.

    Les Alliés qui ne voient pas la catastrophe arriver en paieront de lourdes conséquences.

  2. Chers amis,

    Quand j’ai vu cela, je n’en ai pas cru mes yeux : « Les dirigeants européens félicitent Joe Biden, après que le décompte des médias l’a déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine ».

    C’est vraiment du jamais vu : des dirigeants étrangers déclarent un vainqueur dans une élection américaine AVANT même que le décompte des voix ait été certifié par les tribunaux américains !! Et ils parlent d’« ingérence dans les élections américaines » – c’est vraiment le bouquet !

    Oui, je sais, ces crétins de l’UE ont également déclaré que Guaido [au Venezuela] et Tikhanovskaia [au Bélarus] avaient gagné. Mais soyons réalistes : c’est une chose de déclarer un vainqueur dans des petits pays extrêmement faibles, et c’en est une autre de le faire avec la soi-disant unique hyperpuissance planétaire.

    Chapeau ! Juste Ouah !

    Nous devons nous demander quel est l’intérêt de ces déclarations et je pense que la réponse est évidente : mettre la pression maximale sur les juges de le Cour Suprême pour qu’ils acceptent le fait accompli – qui, bien sûr, n’est ni un fait, ni accompli, mais peu importe !

    Le simple fait que l’État Profond américain ait le pouvoir de forcer les dirigeants de l’UE à intervenir de manière aussi flagrante est la meilleure preuve qu’il n’existe pas de véritables démocraties, [ni souveraineté, NdT] en Occident – nous n’avons affaire qu’à une ploutocratie transnationale.

    Conclusion : la lutte pour libérer l’Occident de cette bande de mégalomanes corrompus est désormais engagée. Oui, en ce moment même, la résistance en Occident semble très faible, mal organisée et même très corrompue – il suffit de penser à la corruption du Parti Démocrate aux États-Unis. Mais ceux qui connaissent les analyses dialectiques hégéliennes verront immédiatement qu’il s’agit d’une situation instable qui ne peut pas durer et ne durera pas.

    N’ y at-il pas lá une stratégie des pays vassaux des USA pour pousser ce pays au suicide acceléré..???

    Dans ce cas de figure, ces pays vassaux se rueront sur les décombres des USA dans le but de les coloniser.
    Ceci n’ est point une HYPOTHESE….

  3. Trump is rumored to have made excess 10 billion US dollars while president stashing it in safe places around world. It is likely he will make billions more plus stash that around world to escape inheritance tax upon his death. Thereof leaving his children billions of dollars stashed around world. Trump neither earned or need pity. In fact most consider it unwritten rule not to pity people consistently showing disposition Trump have shown.
    What about you?
    Henry Author Price Jr aka Kankan

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