DDR: le dialogue de sourds !

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EMP : Grâce au Japon les membres de la commission DDR édifiés sur leur rôle

Face à une MINUSMA qui se bunkerise et l’état-major d’un G5 Sahel qui détale comme un lapin à la seule vue de l’ennemie, combien de temps faudra-t-il encore pour débloquer le processus de DDR en panne, depuis plusieurs mois ? Malgré la volonté mainte fois exprimée des parties maliennes de mettre fin au conflit qui mine le septentrion et le centre du pays, le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, censé accélérer le retour définitif de la paix bute toujours sur de nombreux points de désaccord. C’est du moins, le constat fait par le secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport trimestriel sur la situation sécuritaire au Mali.

Selon l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le processus de cantonnement des combattants vise à recenser les combattants éligibles à l’intégration ou au programme DDR. Ce processus est mené suivant des normes et pratiques professionnelles établies, avec le soutien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Pour cela, les parties conviennent de la mise en place d’une commission nationale pour le DDR, comprenant les représentants du Gouvernement et des mouvements signataires. Depuis janvier 2018, les parties signataires de l’accord pour la paix s’étaient mises d’accord sur des critères d’intégration et des quotas applicables aux services de sécurité interne et à la fonction publique. Mais elles devaient encore s’entendre sur des quotas d’intégration pour l’armée reconstituée et d’autres services en uniforme. L’incapacité des parties signataires à s’accorder sur ce sujet a contribué à retarder le processus de désarmement, démobilisation et réintégration, selon le constat du conseil de sécurité. En fin mai, la Commission nationale du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion a, avec l’appui de la Mission, achevé la campagne de pré-enregistrement des combattants. Elle a également commencé l’enregistrement des groupes armés non signataires dans la région de Mopti. Les travaux d’amélioration de la sécurité de sept des huit zones de cantonnement ou de casernement se sont achevés le 15 août. Mieux, plusieurs zones de cantonnement ou de casernement sont, depuis 2016 prêtes à recevoir des combattants. Face à la radicalisation des positions sur la question de quota, l’urgence d’aller à la paix, on a l’impression d’assister à un dialogue de sourds entre les parties. Comment arriver à la paix dans ces conditions ? C’est du moins, l’interrogation qui anime aujourd’hui les débats face à des complicités avérées entre certains groupes armés et des djihadistes, dans certaines attaques et opérations terroristes.

Autrement dit, la Minusma et la communauté internationale qui se sont engagées à aider le Mali à instaurer son intégrité territoriale violée en 2012 sont plus que jamais interpelées face à la volonté de certaines forces négatives à maintenir le chaos dans ce pays. En tout cas, le blocage actuel est difficile à justifier au regard de la volonté de l’ensemble des parties signataires à arriver à un même objectif : la paix. Il faut noter que la situation humanitaire au Mali s’est fortement détériorée au cours de l’année écoulée, selon l’ONU, du fait de la multiplication des affrontements et d’une mauvaise saison des pluies en 2017.

Par Sidi DAO

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