Le président malien juge le MNLA seul interlocuteur possible

AFP[/caption] Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a estimé jeudi sur RFI que le seul interlocuteur touareg pour Bamako dans les négociations politiques à venirserait les rebelles laïcs du MNLA, les islamistes d'Ansar Dine s'étant "disqualifiés". La France a appelé mercredi Bamako au dialogue avec les populations du nord du Mali, au moment où ses soldats prenaient position à Kidal, dernière grande ville de la région sous le contrôle de groupes armés. Les trois premières semaines d'engagement militaire français au Mali ont coûté "autour de 50 millions d'euros", a indiqué jeudi sur France Inter le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian."ANSAR DINE S'EST DISQUALIFIÉ""Il est évident qu'Ansar Dine s'est disqualifié, il n'est plus éligible au dialogue quel que soit par ailleurs le masque que certains d'entre eux ont décidé de porterdésormais", juge M. Traoré dans une allusion à la création d'un groupe dissident, le MIA (Mouvement islamique de l'Azawad). "Cette histoire de MIA ne correspond à rien du tout. C'est parce que la peur a changé de camp qu'aujourd'hui ils essayent d'échapper à leurs responsabilités", ajoute-t-il."Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations c'est certainement le MLNA à condition que le MLNA renonce à toutes ces prétentions territoriales", annonce-t-il. Rébellion laïque, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad a renoncé à sa revendication d'indépendance du nord du Mali, d'où il avait été évincé en juin 2012 par les groupes islamistes armés.Les députés maliens ont voté mardi à l'unanimité la mise en place d'une "feuille de route" politique pour l'après-guerre dans le nord du Mali, qui prévoit une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la "réconciliation nationale". M. Traoré "fait toujours confiance au Burkina Faso", médiateur dans la crise malienne au nom de l'Afrique de l'Ouest, "peut-être pas pour mener mais pour faciliter,accompagner ces négociations". Mais le président Blaise Compaoré, qui avait engagé en 2012 des discussions avec certains groupes armés et Bamako, "se trompe" quand il estime qu'il reste une "partie saine" chez Ansar Dine, selon M. Traoré."JE DIS MERCI À LA FRANCE"Sur le plan militaire et la reprise rapide de Gao et Tombouctou, M. Traoré ne sait pas "pourquoi il n'y a pas eu de combats, ce que l'adversaire mijote". Les islamistes "se sont retirés des grandes villes pour ne pas se trouver coincés et ils ont dû se retirer pas très loin de ces agglomérations", estime-t-il, "Dans un mois maximum nous arriverons à être présents partout. Nous irons au-delà de Kidal et nous irons chercher nos adversaires partout où ils iront", assure-t-il.Sur le terrain, des soldats français ont pris dans la nuit le contrôle de l'aéroport de Kidal, à 1 500 km de Bamako, après la reconquête, au côté de l'armée malienne et sans grande résistance, des deux plus grandes villes du nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes islamistes armés. La situation est cependant différente à Kidal : la ville n'est pas aux mains de djihadistes liés à Al-Qaida, mais des islamistes dissidents du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA) et des autonomistes touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Washington a apporté son soutien aux "appels lancés par les Maliens et les Français exhortant les citoyens maliens à ne pas exercer de représailles contre les Touareg ou d'autres minorités ethniques", selon la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.Dans une autre interview accordée au quotidien Le Parisien, M. Traoré remercie une nouvelle fois la France pour son soutien. "Je dis merci à la France", déclare le responsable. Le dirigeant, évoquant la mort du militaire français Damien Boiteuxaux premières heures de l'intervention, assure que "pour le moment, il y a beaucoup de petits Maliens nés depuis la mort tragique de Damien Boiteux qui portent son prénom". "Je crois que c'est une façon de perpétuer sa mémoire. Il n'y a aucune raison pour que le président François Hollande n'ait pas de nombreux homonymes au Mali", poursuit M. Traoré.
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