L'Affaire d'achat de l'avion présidentiel renvoyée au 2 juin prochain Arrivée sur une civière, Mme Fily en sortira-t-elle indemne ?
La cour a procédé, jeudi dernier, à un nouveau report du procès dit de l'avion présidentiel et des équipements militaires au 2 juin à venir

Et pour cause : la demande formulée par les avocats de la défense invoquant une incapacité physique temporaire de leur cliente, Mme Bouaré Fily Sissoko, à se tenir debout ou assis pour témoigner à la barre, conformément au dernier rapport médical versé au dossier.
La détermination de la Cour de faire comparaître l'ancienne ministre des Finances était sans faille. Pour preuve, l'interressée est arrivée, contre vents et marées, sur une civière devant les juges. La cour a annoncé qu'elle se donnera les moyens nécessaires pour sa comparution à l'échéance du 2 juin prochain sous réserve d’un rapport médical favorable. Il s'agit, ici, de respecter les droits du détenu.
Au demeurant, la demande de mise en liberté provisoire, introduite par les avocats de Madame Bouaré Fily Sissoko a été rejetée de même que celle concernant le Colonel-Major Nouhoum Dabitao, également incarcéré et impliqué dans l'affaire relative aux équipements militaires.
Ce qui a intrigué les observateurs lors de ce procès, c'est le changement, de dernière minute, intervenu dans la composition des conseillers de la cour. Mais selon les initiés, ce léger réaménagement ne devrait pas entacher la bonne continuité ou tenue du procès. Il s'agirait plutôt d'une rigueur procédurale doublée à l’impartialité de l’instruction.
Quant au ministère public, il a fait savoir de son attachement sans faille à faire jaillir la vérité arguant que nul n'est au-dessus de la loi, et qu’il ne s'agit point d’acharnement contre qui que ce soit, mais que la transparence doit être de mise.
Le contentieux de l’État, qui défend les intérêts de l'Etat, s'attache à ce procès afin d'éviter que de telles pratiques ne se reproduisent à l'avenir et que la bonne gouvernance puisse prévaloir.
Pour rappel, ce procès incrimine de hauts fonctionnaires de l'Etat malien avec un montant astronomique de plus de 88 milliards FCFA injectés dans des contrats controversés. Des anciens Premiers ministres, à l'image de Moussa Mara devraient être entendus.
Aujourd'hui, les autorités entendent protéger les ressources de l'Etat. Pour cela, il faut une rigueur dans la gestion et une probité morale irréprochable des agents de l'Etat. L'objectif est de combattre l'enrichissement illicite et les détournements de fonds.
Le problème récurrent reste la disponibilité de Madame Bouaré Fily Sissoko dont l'état de santé ne lui permet ni de s'asseoir ni de se tenir debout. La prison semble l'avoir affectée et affaiblie. Reste à savoir aussi si elle bénéficiera de la clémence de la Cour dans ces conditions actuelles pour obtenir cette liberté provisoire tant recherchée. Il faut ensuite éviter le scénario Soumeylou Boubèye Maïga décédé en prison, et que nos anciens meilleurs cadres qui ont fidèlement servi la mère patrie périssent dans les geôles de l'Etat.
Salif Diallo
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