Le ministre Sadio Camara dans Malikura Taasira 3 : «Aujourd'hui, l’ennemi est presque en fin de vie»
Dans le cadre de la campagne médiatique et de communication du gouvernement, intitulée Malikura Taasira 3, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Général de corps d’armée Sadio Camara, a honoré son rendez-vous avec les médias nationaux, dont L’Essor, dans la ville stratégique de Kidal. Face a la presse, en forme d’émission télévisée, vendredi dernier, le ministre Camara a répondu sans détour aux questions des journalistes

Sur le plateau, et répondant aux questions de deux confrères de l’ORTM et d’Africable télévision, dans une émission enregistrée, le ministre Sadio Camara a d’abord remercié le Président de la Transition d’avoir autorisé sa mission dans la ville de Kidal. Il a ensuite salué les populations locales pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à lui et sa délégation, avant de rendre hommage à tous ceux qui ont donné leur vie pour défendre notre honneur, notre liberté et notre souveraineté.
Le ministre chargé de la Défense rappellera qu’il a eu la chance de faire partie des derniers militaires qui ont pu évacuer Kidal le 30 mars 2012, contrairement à certains de ses compagnons d’armes. D’après lui, «leur sang versé a nourri notre détermination à combattre le terrorisme et à préserver la souveraineté du Mali». Il soutient qu’en 2022, on ne pouvait même pas rêver de venir l’interviewer à Kidal. «Aujourd’hui, nous pouvons nous déplacer sur l’ensemble du territoire national et rencontrer les populations afin de résoudre leurs problèmes», s’est réjoui le ministre Sadio Camara, qui se demande quelle autre ville du Mali pouvions-nous trouver pour résumer la marche du Mali vers la souverainet
é et la paix si n’est que cette belle cité malienne de Kidal.
Soulignant l’importance d’être à Kidal, le ministre de la Défense et des Anciens combattants assure que la situation sécuritaire dans cette ville est totalement sous contrôle. «Aujourd’hui, Kidal est l’une des régions les plus sécurisées du Mali», fait-il savoir. Déclarant sa fierté de revenir à Kidal, Sadio Camara dit être déterminé à poursuivre la mission que le peuple malien lui a confiée. «En 2012, Kidal est tombé. On peut dire que l’État malien a été trahi», estime-t-il, rappelant qu’après Kidal, les autres régions en l’occurrence Gao et Tombouctou ont suivi.
«Le Mali a perdu les deux tiers de son territoire», fait savoir le ministre Camara. Rappelant que notre pays a bénéficié de l’aide de la communauté internationale, il a indiqué que la reconquête de Sévaré, de Tombouctou et de Gao s’est très bien passée. Cependant, déplore-t-il, on a empêché aux militaires maliens d’accéder à Kidal pour chasser les terroristes et on a réinstallé les indépendantistes. «C’est juste pour vous montrer la complicité entre certains pays et ces mouvements indépendantistes», souligne le ministre chargé de la Défense. Il soutient que malgré la présence de toutes les forces internationales, la situation sAujourd’hui, les Forces armées maliennes (FAMa) ont repris le contrôle de toutes les zones qui étaient occupées par elles», relève le ministre Camarécuritaire continuait à se dégrader. «Le peuple malien a demandé et a obtenu le départ de ces forces.
a. S’agissant de la situation de Tinzawatène qui est en train de faire couler beaucoup d’encre et de salive, le ministre Sadio Camara a signalé que les FAMa sont debout et poursuivent leur mission régalienne de sauvegarde de l’intégrité du territoire national et de protection des personnes et des biens.
Parlant de l’abattage du drone de l’Armée par l’Algérie dans la nuit du 31 mars au 1er avril dernier à Tinzawatène, le Général de corps d’armée Sadio Camara a expliqué que la destruction de notre drone est un acte grave. «Quand nous avons été informés, nous avons, tout de suite, actionné les canaux diplomatiques et militaires pour avoir plus d’informations. Le Mali ne tolérera aucun acte d’agression contre ses appareils de défense», a-t-il assuré. Et de poursuivre que «nous ne céderons à aucune intimidation ni aucune pression extérieure».
Il a ensuite remercié les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) comme d’autres pays pour leur solidarité dans ce dossier. Selon lui, cette solidarité montre qu’il faut être sincère dans la collaboration avec ses voisins. «Nous ne sommes pas dans la logique d’une escalade. Nous appelons nos voisins et partenaires algériens à revenir à la raison», a exhorté le Général de corps d’armée Sadio Camara.
COOPÉRATION MILITAIRE- Le ministre chargé de la Défense a, par ailleurs, affirmé que la coopération militaire au sein de l'AES se porte très bien. Il a fait savoir que l'espace confédéral a été érigé en un espace unifié pour résoudre les problèmes liés au terrorisme.
«Aujourd'hui, nous pouvons mener nos missions sans demander l'autorisation de poursuite de part et d'autre», s'est-il félicité.
Le Général Sadio Camara ajoutera qu'avec la mutualisation des moyens et le partage de renseignements, plusieurs opérations ont été menées dans le cadre de l'Alliance, notamment les opérations Yèrèko 1 et 2 qui ont obtenu de très bons résultats. «Nous pouvons dire que c'est une initiative qui nous a permis de porter un coup dur à l'ennemi», at-il déclaré.
D'après lui, le Mali coopère avec tous les pays qui désirent travailler avec lui, «contrairement aux messages que nos ennemis essayent de faire passer».
Cependant, a-t-il nuancé, ces pays doivent accepter de nous reconnaître en tant qu'État et de respecter les trois principes édictés par le Chef de l'État et qui guident l'action gouvernementale. Mieux, le ministre dira que notre pays travaille avec plusieurs autres pays, notamment les voisins. «Il y a eu une rencontre avec le Sénégal et nous faisons des patrouilles avec ce pays», a dit Sadio Camara, affirmant que le Mali coopère également avec la Chine, la Russie et la Türkiye.
Le patron du département en charge de la Défense expliquera que l’opération Dougoukoloko a succédé à l’opération Maliko, après cinq années d’opérations militaires ayant permis de restaurer l’autorité de l’État à l’Est et au Centre du pays. «Ce nouveau plan a été initié après l’atteinte des objectifs du plan Maliko. Avec Dougoukoloko, un autre théâtre appelé théâtre Sud a été créé, en plus des deux précédents mis en place dans Maliko», a-t-il fait savoir. D’après lui, l’objectif du plan Dougoukoloko est de garantir l’autorité et la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire national, tout en éliminant les menaces terroristes et criminelles.
ÉQUIPEMENTS ULTRAMODERNES- Sadio Camara a souligné que le Président de la Transition a donné comme instruction, de remettre l’Armée sur pied, ajoutant que la priorité a été donnée à l’Armée malienne. Selon lui, l’effectif des FAMa a été renforcé avec un recrutement de 9.500 personnels, toutes catégories confondues. «Ce renforcement a pour but d’honorer les engagements opérationnels et de pouvoir jouer pleinement notre rôle dans le cadre de la synergie intergouvernementale pour stabiliser durablement les zones qui étaient sous contrôle des groupes armés terroristes», a-t-il expliqué. Le ministre dira que ce renforcement en effectifs s’est accompagné par la mise à disposition d’infrastructures modernes afin d’offrir aux hommes des conditions décentes de travail et de sécurité. «Ces infrastructures rentrent aussi dans le cadre du maillage territorial», a-t-il souligné.
Aussi Sadio Camara a affirmé que le renforcement en capacité s’est étendu à l’acquisition de matériels et d’équipements ultramodernes de combat et de surveillance du territoire. Pour lui, ces acquisitions s’expliquent par la nécessité d’adapter la capacité des FAMa à l’évolution de la situation sécuritaire. Le Général Sadio Camara reconnaît que la lutte contre le terrorisme n’est pas facile. Toutefois, il a déclaré qu’ «aujourd'hui, l’ennemi est presque en fin de vie». «Ils essayent juste de marquer leur présence en s'attaquant aux cibles molles», a-t-il déploré, signalant que les FAMa ont repris l'initiative sur le terrain. «Avant, ce sont nos camps qui étaient attaqués ainsi que nos convois. Mais aujourd'hui, ce sont les FAMa qui sortent pour aller rechercher l'ennemi jusque dans son dernier retranchement. Donc, il n'y a vraiment pas à s'inquiéter pour ces cas isolés», a souligné le ministre de la Défense et des Anciens combattants.
Le ministre Sadio Camara (c) avec le Cemga, le Général de division Oumar Diarra (d)et le gouverneur de la Région de Kilda, le Général de division Elhadji Gamou
Répondant aux allégations de violation des droits de l'Homme par nos militaires, notamment à Diafarabé, Sadio Camara dira qu’on ne peut aimer le Mali plus que les Maliens. «Nous avons connu les droits de l’Homme avant eux. Nous savons que les questions de droits de l’Homme sont une arme pour certaines puissances pour atteindre des objectifs politiques», a-t-il indiqué. Pour lui, ces accusations ont pour but uniquement de briser l'élan des FAMa et de saper le moral de « nos hommes pour nous empêcher d'atteindre nos objectifs ». D’après Sadio Camara, c'est peine perdue.
«Ces accusations nous renforcent et nous motivent à combattre encore avec beaucoup de courage pour le Mali et nos choix stratégiques ainsi que pour notre liberté, notre honneur et notre dignité», a assuré le patron du département en charge de la Défense. «Quand nous avons eu connaissance des allégations d’exactions à Diafarabé, nous avons instruit immédiatement au commandement militaire de se rendre sur place et parallèlement, nous avons instruit l’ouverture d’une enquête afin d’établir les faits et voir éventuellement s’il y a des coupables», a précisé le Général de corps d’armée Sadio Camara, ajoutant que «nous avons une Armée qui protège la population et qui ne combat pas les citoyens, une Arm
ée professionnelle à qui les droits de l’Homme sont enseignés à tous les niveaux».
À ceux qui tentent de semer l’amalgame à ce sujet, Sadio Camara a affirmé que tous les peulhs ne sont pas des terroristes. D’après lui, «c’est une stratégie utilisée par nos ennemis pour nous diviser, pour mieux régner et cela ne marchera pas». Mieux, il dira qu’ils veulent instrumentaliser les peulhs sachant qu’ils sont un peu partout en Afrique, spécialement dans la zone AES... Malgré les accusations à leur encontre, le moral de nos hommes est au beau fixe. Pour Sadio Camara, nos militaires ne défendent pas un régime, mais ils défendent des villages, des familles et un pays en reconstruction. D’après lui, le Président Goïta a donné l’instruction d’équiper le soldat malien de la tête au pied. Il dira que le ministère de la Défense et des Anciens combattants travaille pour la réalisation de ce projet. Avant de révéler que ce travail a même commencé avec les Ateliers militaires centraux de Markala où se fait la confection des tenues.
Sadio Camara a aussi informé que son département a procédé à la réforme de certaines de ses structures clés comme la Direction des écoles militaires, la Direction du sport militaire, l’Office national des anciens combattants, militaires retraités et victimes de guerre du Mali. «La réforme de ces structures permettra d’harmoniser la formation au niveau de l’Armée», a-t-il assuré, sans oublier le renforcement de l’entrainement physique et la cohésion au sein des FAMa ainsi que la meilleure prise en charge des anciens combattants, des militaires retraités, des victimes de guerre et leurs familles.
Répondant à une question qui revient souvent sur ses rapports avec le Chef de l’État, le ministre Sadio Camara a précisé qu’il connaît très bien le Général d’armée Assimi Goïta pour avoir combattu avec lui. «On était à Tessalit ensemble et on a fait plusieurs missions ensemble», a-t-il révélé. D’après lui, on peut tout dire sur le Président Goïta sauf qu’il n’aime pas le Mali. «C’est une stratégie des ennemis du Mali pour nous diviser, nous opposer mais cela ne marchera pas», a-t-il indiqué.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a, par ailleurs, soutenu que la communication est fondamentale dans toute stratégie. Pour lui, l’initiative de doter les Forces armées d’une radio et d’une Web TV à travers la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa) est née de la volonté des autorités de renforcer la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et de garantir la diffusion d’informations crédibles à travers une large couverture des activités des FAMa. Le Général de corps d’armée Sadio Camara a demandé à ses concitoyens de continuer à soutenir davantage les FAMa. Car, dira-t-il, tous les États sont adossés à des armées fortes. Il a aussi assuré que les autorités sont en train de travailler pour la libération de nos otages.
Envoyé spécial
Bembablin DOUMBIA
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