Promotion de l’écotourisme: la méthode Nina Walette en marche

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La salle de conférence du Conseil régional de Sikasso a servi cadre, vendredi 30 septembre, pour le débat sur les potentialités d’écotourisme dans la région de Sikasso. C’était sous la présidence de Mme Nina Walette Intalou, ministre de l’Artisanat et du tourisme, en présence du Gouverneur de la région de Sikasso, du président du conseil régional de Sikasso, du maire de la commune de Sikasso et les représentants des services rattachés au département du tourisme et de l’artisanat. Ladite conférence s’inscrivait dans les cadres des activités de la Journée internationale de du tourisme.

Discuter du développement des opportunités d’écotourisme dans la région de Sikasso, mettre en exergue les potentialités touristiques du Mali et faire du tourisme un outil de paix et de cohésion sociale, tels étaient les objectifs de cette conférence-débat. Le thème au centre des débats était au centre des débats, des thèmes comme : « les potentialités du développement de l’écotourisme dans la région de Sikasso et rôle du tourisme dans la paix et la réconciliation nationale ». Ladite conférence était animée respectivement par M. Karaba Cyprien TIENOU de la Direction régionale du tourisme et de l’artisanat de Sikasso ; Broulaye Traoré, Directeur régional du tourisme et de l’artisanat et de M. Diadiéle Hama Sangho, Directeur national de l’artisanat.
Selon M. TIENOU, le tourisme est une activité phare de l’économie nationale et a des répercussions sur de nombreux secteurs : sociaux, culturels ou encore environnementaux. Il a soutenu que l’objectif principal du tourisme était d’appuyer l’économie locale qui joue un rôle essentiel et central dans le développement durable. Pour venir à la question d’écotourisme, M. TIENOU a expliqué à l’assistance toutes les potentialités que regorge la région de Sikasso. Car en plus d’une pluviométrie abondante, il existe dans la région de Sikasso 75 327 ha de bas-fonds et plaines aménageables. Mieux, 8 066 ha de ces pleines et bas-fonds sont déjà aménagés. Le cheptel y est constitué de 1. 592. 757 bovins ; 938. 102 ovins ; 1 154.888 caprins ; 1.093 équins ; 80 166 asins et 80 166 porcins avec beaucoup de races et d’espèces différentes ainsi que de nombreuses zones de pâturages et point d’eau.
La région de Sikasso est arrosée par les fleuves : « Sankarani », « Bagoé », « Baoulé », « Banifing ». Mieux, il existe de grandes mares comme le « Katiorniba », le « Kambo, », le « lofigué », le « Lofiné », le « Ollé ». Selon Cyprien TIENOU, lorsque ces mares sont ensemencées, elles peuvent être des lieux de pêche touristique par excellence. Connue par sa verdure naturelle, la région de Sikasso regorge de 226.839,48 ha de 23 forêts classées renfermant une diversité floristique et faunique très variée. Aussi, on y dénombre 1860 ha de forêts communautaires créées dans le cadre du Programme de gestion durable des ressources naturelles ayant pour objectif principal, la reconstitution du couvert végétal, à travers la protection intégrale, en vue de la préservation de la diversité biologique à court, moyen et long termes. Le responsable touristique a révélé qu’actuellement, cinq réserves de faune composées de gibiers terrestres et aquatiques, notamment des biches, des crocodiles, des hippopotames des éléphants existent dans la région où on retrouve aussi des parcours naturels pour les éléphants.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, une grande partie de ces faunes a été amodiée à un Opérateur AID-SA pour le développement de l’écotourisme et le tourisme cynégétique.
Quant à M. Traoré de la DRTA, il a soutenu que la région de Sikasso se singularisait par la cohabitation harmonieuse de plus de soixante ethnies qui vivent en harmonie grâce à des liens culturels bien enracinés.
« La tradition d’hospitalité de ce peuple puise en partie sa sève de cet héritage. Ce socle culturel a permis de faciliter l’émergence de nombreux événements destinés à valoriser et à préserver le patrimoine des collectivités et à mieux asseoir les bases d’une industrie touristique fondée sur l’apport équitable de toutes les composantes culturelles de sa société », a-t-il dit. Selon lui, la diversité culturelle dans la région de Sikasso s’accompagne d’une diversité de l’habitat, des sites naturels et archéologiques et de la faune. C’est pourquoi, dit-il, la région détient un fort potentiel qui peut véritablement favoriser la promotion du tourisme écologique en Afrique de l’Ouest. A l’unanimité, il a été convenu que les ressources éco touristiques, dont disposent la troisième région administrative de notre pays devraient véritablement permettre de la classer parmi les toutes premières destinations. Le choix de la région pour commémorer la journée internationale du tourisme cette année relève de cette volonté.

Le tourisme intérieur, gage de la paix et la réconciliation
Le directeur national de l’Artisanat et du tourisme a soutenu que le tourisme n’était possible dans un pays où si la paix et la quiétude y règnent. Il a, à cet effet, déploré que de 140 000 arrivées en 2008, le chiffre des touristes visitant notre pays est retombé à 100 000 en 2012, soit une baisse de 22 %. Pour les arrivées internationales, l’aéroport de Bamako Sénou a enregistré 128 517 arrivées en 2008 contre 53 840 en 2013. Quant à l’aéroport Hambodédjo de Mopti, de 38 806 arrivées en 2008, les touristes enregistrés sont passés à 686 en 2013. Pire, toujours dans la région de Mopti, le flux touristique a été réduit de 28 861 arrivées en 2011 à 2 379 en 2013, soit un taux de 91 %. Ainsi, la région a enregistré le plus fort taux de licenciement et de mise en chômage technique.
Malgré ce tableau sombre, Mopti est encore mieux lotie que de Tombouctou et Gao qui sont totalement délaissées à cause de la crise sécuritaire. M. Sangho de confirmer une fois de plus l’importance de la Paix dans la promotion de l’activité touristique, dans un pays.
Le secteur de l’artisanat, selon M. Sangho, comptait 171 corps de métiers et impliquait 4 à 5 millions d’artisans actifs avant la crise de 2012. Actuellement, la plupart de ces professionnels ne savent plus à quel saint se vouer. Il a, à cet effet, salué le retour du département du tourisme dans l’attelage gouvernemental. Toute chose qui dénote d’une volonté clairement exprimée au plus haut sommet de l’État.
« Cela va contribuer à valoriser l’ensemble des ressources de l’industrie touristique pour en tirer le meilleur bénéfice pour le pays », a-t-il martelé.
Mme le ministre de l’Artisanat et du tourisme a, quant à elle, exprimé sa volonté et celle du président de la République de réconcilier tous les fils du Mali, à travers un tourisme culturel et éducatif.
« Le tourisme intérieur est très important. Car cela permettra aux habitants de Sikasso de monter à dos des chameaux et aux populations de Kidal de danser le balafon de Sikasso. Et idem pour les autres régions du Mali. Nous allons mettre un accent particulier sur ce genre de tourisme. Cela permettra à chaque fils et fille du Mali de présenter une autre région à une personne étrangère sans confusion », a-t-elle dit, avant de relever : « Quand j’avais 8 ans, j’étais une excellente danseuse du Balafon Sénoufo ».

Par Christelle KONE

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2 COMMENTAIRES

  1. Ceux qui avaient cru que Mme Intallou ne serait que porte-étendard d’un mouvement de protestataires éternels doivent se détromper à voir que profiter du génie créateur de cette femme est plus profitable que de tout voir de négatif en elle.

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