Trump débute à Ryad une tournée dans le Golfe, vise des accords économiques

Donald Trump est arrivé mardi matin en Arabie saoudite, première étape d'une tournée de quatre jours dans le Golfe lors de laquelle il se concentrera davantage sur la conclusion d'accords économiques que sur les crises sécuritaires dans la région, telles que la guerre à Gaza ou les tensions liées au programme nucléaire de l'Iran.

13 Mai 2025 - 12:09
13 Mai 2025 - 12:10
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Trump débute à Ryad une tournée dans le Golfe, vise des accords économiques
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Trump débute à Ryad une tournée dans le Golfe, vise des accords économiques
BANDAR AL-JALOUD / AFP La visite de Donald Trump dans les pays du Golfe (ici en Arabie saoudite) est importante pour les États-Unis… mais aussi pour sa famille.

Accompagné d'une poignée de puissants dirigeants d'entreprises incluant Elon Musk, qui est également son conseiller, le président américain s'est rendu en premier lieu dans la capitale saoudienne Ryad, où est organisé un forum d'investissement américano-saoudien, avant de prendre la direction du Qatar mercredi, puis des Emirats arabes unis.

"Bien que l'énergie reste une pierre angulaire de notre relation, les investissements et les opportunités commerciales dans le royaume se sont développés et multipliés", a déclaré le ministre saoudien des Investissements, Khalid al Falih, lors de l'ouverture du forum.

"Lorsque les Saoudiens et les Américains unissent leurs forces, de très bonnes choses se produisent", a-t-il ajouté avant l'arrivée de Donald Trump.

Le forum a débuté par une vidéo montrant des aigles et des faucons en plein vol, célébrant la longue histoire entre les États-Unis et l'Arabie saoudite.

Le PDG de Blackrock, Larry Fink, ainsi que celui de Blackstone, Stephen A. Schwartzman, assistaient à l'événement aux côtés du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et du ministre saoudien des Finances, Mohammed al Jadaan.

Donald Trump a également évoqué la possibilité de se rendre jeudi en Turquie dans l'hypothèse où aurait lieu à Istanbul une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodimir Zelensky.

Le deuxième déplacement à l'étranger du président américain depuis son retour à la Maison blanche en janvier - après un premier voyage à Rome pour assister aux funérailles du pape François - intervient dans une période de fortes tensions géopolitiques.

POSSIBLE "DÉTOUR" PAR LA TURQUIE POUR L'UKRAINE

Washington presse Kyiv et Moscou d'avancer vers un cessez-le-feu alors que la guerre en Ukraine est entrée dans sa quatrième année. L'administration Trump pousse aussi en faveur d'un nouveau mécanisme d'acheminement d'aide alimentaire dans la bande de Gaza et souhaite que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu accepte une nouvelle trêve avec le Hamas.

Par ailleurs, une nouvelle réunion s'est tenue au cours du week-end à Oman entre des représentants américains et iraniens pour discuter d'un potentiel accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Donald Trump a menacé de bombarder l'Iran si la voie diplomatique venait à échouer.

Mais à part en cas de "détour" par la Turquie, ces questions vont être reléguées au second plan lors de la visite de Donald Trump dans la région.

Etats-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis devraient en revanche annoncer des milliers de milliards de dollars d'investissements.

Ryad a déjà promis en janvier quelque 600 milliards de dollars d'investissements aux Etats-Unis au cours des quatre prochaines années - soit la durée du mandat de Donald Trump -, mais le président américain a dit par le passé qu'il voulait davantage.

La délégation américaine est aussi composée du secrétaire d'Etat, Marco Rubio, également conseiller intérimaire à la sécurité nationale, du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, ou encore de la directrice générale de Citigroup, Jane Fraser.

LA NORMALISATION DES LIENS RYAD-ISRAËL PAS AU PROGRAMME

D'après des sources, Donald Trump devrait proposer à l'Arabie saoudite des équipements militaires d'une valeur totale de plus de 100 milliards de dollars, avec notamment des armes de pointe.

On s'attend également à ce que les Etats-Unis et l'Arabie saoudite s'abstiennent purement et simplement d'évoquer la normalisation des liens entre Ryad et Israël, a appris Reuters de sources informées, alors même qu'il s'agit de longue date de l'un des principaux objectifs régionaux de Donald Trump.

Steve Witkoff, l'émissaire spécial du président américain pour le Proche-Orient, a déclaré la semaine dernière qu'il s'attendait sous peu à un élargissement des Accords d'Abraham, chapeautés par Donald Trump durant son premier mandat, qui ont normalisé les liens entre Israël et plusieurs pays arabes, dont les Emirats arabes unis et Bahreïn.

Toutefois, le refus de Benjamin Netanyahu de conclure un accord pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et l'opposition du Premier ministre israélien à la création d'un Etat palestinien rendent peu probables des avancées similaires avec l'Arabie saoudite, ont déclaré à Reuters des sources.

Au Qatar et aux Emirats arabes unis, les priorités de Donald Trump seront également économiques.

La famille royale à Doha devrait offrir à Donald Trump un luxueux Boeing 747-8 destiné à servir comme nouvel avion présidentiel Air Force One, un accord qui préoccupe des experts en éthique.

(Reportage de Gram Slattery, Pesha Magid, Yousef Saba, Federico Maccioni et Nafisa Eltahir à Ryad ; rédigé par Michael Georgy; version française Jean Terzian et Benjamin Mallet)

Reuters 13/05/2025

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