Entre Nous : L'impasse

Des combattants affiliés au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) ont visé, dans la région de Ségou, deux importantes unités industrielles.

11 Août 2025 - 14:18
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Entre Nous : L'impasse

Le 1er août 2025, l’usine de sucrerie de Dougabougou est attaquée et laissée en flammes. Cinq jours après, dans la nuit du 6 au 7 août,  une autre usine de sucre située à Bewani, à quelques encablures du premier site, est également incendiée. Les  images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux donnent un aperçu sur l’étendue du désastre. Même si, officiellement, aucune réaction n'émane pour l'instant du gouvernement, encore moins des responsables de la Société,  par rapport à un quelconque bilan de ces deux attaques.

Après la destruction de trois unités industrielles, le 1er juillet dernier, dans la région de Kayes, les incendies des sucreries de Dougabougou et Béwani annoncent le nouveau virage dans la stratégie de lutte du Gsim. Comme quoi la guerre qu'elle mène n’est plus seulement militaire. Elle est aussi économique.

Les incendies des unités industrielles et les enlèvements d’expatriés, notamment des ressortissants asiatiques, s’inscrivent dans une stratégie globale du Gsim visant à affaiblir les militaires au pouvoir. Les chefs du Gsim sont dans une logique de guerre d’usure, et s’appuient sur le temps comme leur allié, face à un gouvernement qui a besoin de résultats tangibles pour rassurer une opinion de plus en plus dubitative sur sa capacité à assumer ses pouvoirs régaliens au-delà du discours officiel.

Dans l’immédiat, ces attaques envoient un mauvais signal aux investisseurs que le gouvernement tente de séduire comme illustre la récente participation du Premier ministre à quelques fora internationaux. Général Abdoulaye Maïga était la semaine dernière au Japon pour participer à l’Exposition universelle Osaka 2025. Par la suite, il s’est rendu au Turkmenistan pour participer à la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Pays en développement sans littoral. Si son  message visait à rassurer, la situation sécuritaire sur le terrain parle d’elle-même. Au rythme où se succèdent les attaques contre les unités industrielles, les investisseurs choisiraient difficilement la destination Mali. Reste à espérer que ceux déjà sur place ne commencent à craindre pour la sécurité de leur investissement.

A long terme, les actes perpétrés contre les unités industrielles pourraient négativement impacter le développement local et asphyxier l’économie nationale. Ce qui pourrait faire craindre le pire.

Il est clair que le chef du Gsim, Iyad Ag Aghaly, et ses lieutenants sont dans leur agenda. Ils continueront à s’attaquer aux infrastructures de développement partout où ils en auront la possibilité.

Par Chiaka Doumbia

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