Chronique : Maquillage
Les canons de beauté ont-ils changé ou alors serais-je un être dépassé ? À regarder de plus en plus nos femmes et demoiselles, je me perds en conjectures, tellement j’ai du mal à décrypter le spectacle pas du tout reluisant, qui s’offre à nos yeux.

Il semble que pour être désormais belle, il faut être superficielle, voire artificielle avec un maquillage tellement prononcé qu’il devient extravagant.
Que l’on soit claire, noire ou multicolore, à chacune son maquillage et à celle qui ose faire le plus de mélange de couleurs possibles. Résultat, lors des cérémonies organisées ou à l’occasion de rencontres festives, on a l’impression de voir des «extraterrestres» venues d’une autre planète.
Et pourtant, à voir toutes ces dames déambulées avec leurs «peintures» bariolées, l’on a du mal à croire qu’elles se trouvent réellement jolies. Les spécialistes de la beauté vous le diront : il y a un ordre important à respecter en la matière, et cela peut aussi coûter une fortune. Il faut d’abord une base hydratante, un fond de teint, un correcteur et/ou un anticerne, une poudre libre et/ou compacte, un crayon à sourcils, sans oublier les fards à paupières. Il faut ensuite un liner et/ou crayon, le fameux mascara, le fard à joue (blush), le crayon à lèvres, le rouge à lèvres et le gloss.
Une longue liste dans laquelle chaque pièce a son importance. Mais, comme tout cela peut coûter une fortune, encore une fois, alors ici, on essaye de faire court et économique en utilisant des fonds de teint à forte dose et colorés, des fards à paupières ainsi que la poudre compacte et le rouge à lèvres à outrance.
Gardez-vous surtout à ne pas leur faire d’accolades, sinon vous aurez du mal à faire partir la tâche qui vous sera laissée. Dans le milieu des femmes, on vous dira que cette mode est venue d’ailleurs, car dans l’imaginaire, tout ce qui vient d’ailleurs est forcément bon. Mais, il n’est surtout pas dit qu’ailleurs, les gens le font exactement comme chez nous, car si nous savons copier ce qui vient de l’extérieur, nous sommes souvent de mauvais copieurs, car forçant trop sur la dose.
Qui plus est, jusqu'au début du 19EME siècle, les cosmétiques contenaient du plomb, dangereux donc pour la santé. Les produits modernes ont été testés en laboratoires et fabriqués avec des substances neutres comme le talc, le kaolin, l'amidon de riz auxquels sont ajoutés des huiles et des colorants de synthèse. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Dans les pays en voie de développement, de nombreux produits cosmétiques qu’on retrouve sur le marché sont d’origine douteuse, donc de composition non contrôlable. Enduire régulièrement son corps avec ces substances parfois toxiques et sous un climat chaud et sec, revient à s’exposer à coup sûr à des risques sanitaires inutiles.
Qu’il est loin l’époque où la beauté de la Malienne était magnifiée pour sa simplicité et son naturel. Cette époque où un simple coup de crayon à sourcils suffisait pour se faire distinguer. Dire qu’à cette époque, le coût de la vie était encore moins cher que de nos jours. Et de nos jours, avec les différents filtres utilisés sur les téléphones pour retoucher les photos, c’est un autre maquillage digital, les critères d’appréciation sont désormais battus en brèche.
Salif SANOGO
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