Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) : L'acteur infatigable de l'amélioration des conditions de vie dans la capitale !
Le Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) est un acteur important dans la réalisation des infrastructures de base pour améliorer les conditions et cadre de vie des populations bénéficiaires des services urbains de l’assainissement.

La preuve par ses nombreuses réalisations : Gestion des déchets solides et liquides, Curage des caniveaux et collecteurs, Soutien aux Victimes des inondations, Aménagement des Collecteurs naturels, Appui aux Collectivités
PRESENTATION DU PROJET
Initiative du Gouvernement de la République du Mali, financé par la Banque mondiale à hauteur de 300 millions de dollars US, soit 200 milliards de FCFA environ et pour une durée de 6 ans, le Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) intervient à la suite du 4è Projet urbain dénommé « Projet d’Appui aux Communes Urbaines du Mali (PACUM) » qui a couvert le District de Bamako et treize villes de l’intérieur. Pour consolider les acquis dans le District, le Gouvernement du Mali a initié le Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA).
L’accord de financement du Projet a été signé le 12 décembre 2022, après son approbation par le Conseil d’Administration de la Banque mondiale le 30 novembre 2022. Sa mise en vigueur est intervenue le 13 juin 2023. Le Projet est principalement basé sur l'offre de services urbains à travers sa logique d’intervention en six (6) composantes. L’objectif de développement du Projet est d’améliorer l'accès aux services urbains de gestion des déchets, d'assainissement et d'approvisionnement en eau, accroître la résilience aux inondations dans certaines zones vulnérables du District de Bamako et des communes voisines ciblées, et renforcer les capacités de gestion urbaine.
LES GRANDES REALISATIONS DU PROJET
•Réponse post inondations de 2024 à travers un fonds d’urgence de plus de 43 milliards de FCFA
Suite aux inondations de l’année 2024, le Gouvernement du Mali a déclaré l’état de catastrophe naturelle et a sollicité l’appui des partenaires pour la gestion de la crise. En réponse, la Banque mondiale à travers le PRUBA, a répondu favorablement en mettant à la disposition de l’Etat un fonds d’urgence d’un montant de plus de quarante-trois milliards de FCFA (43 172 169 FCFA plus précisément) pour la prise en charge des besoins exprimés par le Gouvernement.
Ce fonds a permis d’apporter un appui intense à près de 350 000 sinistrés dans les 19 régions du Mali et dans le District de Bamako, en leur fournissant des vivres et non vivres. Au total, 3 147,2 tonnes de riz, autant en mil, 699,6 tonnes de sucre, 699 384 litres d'huile et 349,6 tonnes de sel ont été mises à la disposition des Gouverneurs de région au profit des sinistrés. De même, 174 846 unités de couvertures, autant en nattes, 401 tentes et 17 485 kits scolaires ont également été mis à la disposition.
La région de Tombouctou présente le plus grand nombre de bénéficiaires avec 120 299 sinistrés, soit plus du tiers du total concerné. Elle est suivie de Ségou (38 009) et Kayes (30 703), formant ensemble les trois régions les plus touchées.
Le fonds d’urgence prend également en compte un appui technique aux structures d’intervention chargées de la gestion des situations de catastrophes (Santé, Protection civile, l’Assainissement, Equipement et Transport…). A cet effet, la Direction générale de la santé a reçu des vaccins, des médicaments, des ambulances. Quant à la Protection civile, elle a été dotée en ambulances médicalisées, véhicules de secours et de liaison, motos pompes et bientôt en matériels de navigation fluviale et des camions grues et camions incendies. Concernant l’assainissement, des kits de matériels d’équipements de nettoyages, des toilettes mobiles, des triporteurs électriques, des équipements de laboratoire ont été acquis. D’autres part, le fonds a permis la prise en charge de la réhabilitation des stations de traitement des eaux usées dans les hôpitaux de Bamako, de Kayes, Mopti, Tombouctou. A cela s’ajoute la réhabilitation en cours des routes et des ponts endommagés par les eaux de pluies, et la réalisation d’un pont métallique provisoire au niveau de l'ancien Garbal de Lafiabougou qui servira d’alternative en cas d'inondations du pont Woyowayanko de Sébénicoro. Ce pont permettra aux habitants de plusieurs quartiers (Sébéninkoro, Kanadjiguila, Mamaribougou, Ouezindougou, DjikoroninCoura, Samanko, Samaya…) d’avoir une autre voie d’accès que celle du pont actuel de Woyowayanko.
Sur sollicitation du Gouvernement, un Programme d'intervention d'urgence de la gestion des déchets solides a été exécuté. Ce programme a porté essentiellement sur le ramassage et l’évacuation des déchets au niveau des points noirs (dépôts anarchiques) à travers le District de Bamako. Sur une quarantaine de points noirs répertoriés, 23 ont été nettoyés totalement et les déchets transportés vers la décharge de Noumoubougou. Au total de 33 000 m3 de déchets ont été transportés au Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Noumoubougou, dans le respect strict des règles environnementales et sociales.
Toujours dans le cadre de ce même Programme, et sur demande du Gouvernement, la Direction des Services Urbains de Voirie et d’Assainissement (DSUVA), une structure de la voirie du District de Bamako, mandatée pour le transfert des déchets des dépôts de transit vers la décharge, bénéficiera de véhicules adaptés à sa mission. Aujourd’hui, on constate sur le terrain une activité dense dans le domaine de ramassage des ordures à travers le District de Bamako, pour permettre à notre capitale de retrouver sa coquetterie et son charme d’antan.
Parallèlement à ces actions, une autre activité a été initiée dans le cadre de ce programme : il s'agit des travaux confortatifs au niveau de la décharge de Noumoubougou, qui consistent à la remise en état de la décharge de Noumoubougou et la construction d’une nouvelle cellule avec des voies d’accès. Dans la même veine, la construction d’une autre décharge finale sur la Rive droite est prévue par le Projet et le site est en cours d’identification. Ces réseaux d’infrastructures structurantes appelés Centres d’Enfouissement Technique (CET), offrent des équipements modernes de collecte, de traitement, de valorisation et d’enfouissement des déchets ultimes. Ils permettent de lutter contre les nuisances, de maitriser les coûts et de créer de la valeur ajoutée dans toute la chaine de gestion des déchets solides.
Dans le domaine de la gestion des déchets solides, le Projet de Résilience urbaine de Bamako a commencé à réaliser des plateformes en béton armé pour recevoir des caissons à ordures. Le projet compte réaliser 46 plateformes avec la fourniture de 46 caissons à ordures répartis entre les six communes du District de Bamako.
En dehors de ces travaux, le Projet entend apporter une contribution significative dans la gestion des déchets solides par la construction de 25 dépôts de transit dans les 6 communes du District de Bamako. En plus de la réalisation de ces infrastructures résilientes, PRUBA renforcera les capacités des acteurs et parties prenantes impliqués dans la gestion des déchets.
Le Projet soutient également l’opération quartier propre, qui est une initiative visant à améliorer la propreté dans les quartiers de Bamako et Kati, à travers l’évacuation des déchets solides, mais aussi à consolider les actions d’engagements citoyennes et inciter les populations à devenir acteurs de leur environnement et à prendre leur responsabilité collectivement.
•Gestion des déchets liquides
Pour une gestion durable des déchets liquides, le PRUBA est dans une dynamique de réaliser deux stations d’épuration et de traitement de boues de vidange, pour remédier à l’absence actuelle de tout système approprié. Ces deux stations auront ensemble une capacité quotidienne de 1350 mètres cubes et profiteront à plus de 700 000 habitants du District de Bamako et de ses banlieues. Elles sont prévues, l’une à Tienfala et l’autre dans la zone aéroportuaire de Bamako. Ces stations d’élimination et de traitement des eaux usées fourniront une solution respectueuse de l’environnement, du transport au déversement des eaux de latrines et matières fécales. Le processus de traitement propose un système de lagunage qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à l’atténuation des effets du changement climatique. Les communautés riveraines victimes des déversements sauvages de boues non traitées seront ainsi protégées et les agriculteurs pourront profiter des boues séchées comme intrants.
Le PRUBA prévoie aussi dans sa mise en œuvre, la construction de 841 latrines dans les écoles et les centres de santé, la remise en état et/ou construction de près de 11 010 latrines domestiques. Ces réalisations permettront d’améliorer l’accès à des latrines adéquates et de diminuer la pression sur les ouvrages d’assainissement pluvial avec la priorisation des concessions situées dans les bassins versants d’intervention du projet. Elles auront également un impact direct sur la diminution des maladies d’origine hydrique et respiratoire, toutes deux figurant parmi les premières causes de mortalité prématurée au Mali.
Les écoles et centres de santé bénéficiaires ont été identifiés et le recrutement des entreprises chargées de la réalisation des travaux est en cours.
Il est également prévu un programme d’extension des réseaux d’eaux pour les quartiers de Sangarébougou, Sotuba et Moribabougou. Les entreprises chargées de la réalisation de ce programme sont déjà recrutées. Ces travaux d'extension des réseaux consisteront à réaliser des réservoirs de stockage pour permettre de faire des branchements sociaux. Au total 17 500 branchements promotionnels sont prévus pour permettre aux populations de ces trois quartiers et au-delà d’avoir accès à l’eau potable à moindre cout.
•Curage des caniveaux et collecteurs pour une plus grande résilience face aux inondations
Récurrentes dans la ville de Bamako
Le Projet a procédé au curage de caniveaux et collecteurs pour faciliter le drainage des eaux de pluies et éviter autant que faire se peut les inondations récurrentes dans le District de Bamako, qui font hélas, chaque année, des dégâts matériels, des sinistrés et des pertes en vies humaines. Déjà à la date du 31 juillet 2025, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes avait comptabilisé une trentaine de blessés et 5 307 sinistrés.
Avec l'appui du Projet, il a été effectué le curage de 24 collecteurs, soit 57 570 mètres linéaires en 2024 et 131 073 mètres linéaires en 2025. Pour les caniveaux, le projet a contribué au curage de 59 080 mètres linéaires en 2024 et 189 239 mètres linéaires en 2025, pour un total de 112 caniveaux curés. La quantité des déblais (déchets) curés est estimée à 198 498 m3 (114 066 m3 pour les caniveaux et 84 432 m3 pour les collecteurs). Ces travaux ont permis la création de 885 emplois. En terme de bénéficiaires, ils ont touché un peu plus de 1 126 441 personnes, sous la conduite de 12 entreprises locales.
Le coût de ces travaux de curages des collecteurs et caniveaux est estimé à plus de 2,5 milliards de FCFA sur financement de la Banque mondiale à travers PRUBA.
Toujours dans le cadre de la gestion des inondations, le Projet vole au secours de la ville de Bla, en procédant à des opérations de curage de caniveaux et des collecteurs pour un montant de 45 millions de FCFA mais également la réhabilitation des deux digues ainsi que le surcreusement d'un chenal afin de protéger la ville de Bla des inondations.
•Aménagement des collecteurs naturels
Le Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) procédera très prochainement à l'aménagement des trois collecteurs naturels principaux du District de Bamako : il s'agit du collecteur de Koflatiè qui commence à Kalaban-Coura en passant par Niamakoro et Daoudabougou pour se jeter au fleuve Niger à Sogoniko, le collecteur de Banconi qui rejoint le Tienkolé au niveau du pont UMPP avant se jeter au fleuve Niger à Bougouba et le collecteur de Bama-falani qui passe par Yirimadio et Missabougou pour se jeter au fleuve coté 3e pont de Bamako.
Ces collecteurs et leurs servitudes seront aménagés avec des voies de passage pour les piétons. Ces aménagements vont aussi résoudre en grande partie les problèmes d'inondation dans ces parties de la ville.
Pour un cadre de vie agréable, il est prévu un programme d’investissement dans 3 quartiers vulnérables du District de Bamako : Banconi, Niamakoro et Daoudabougou. Ce financement d’une gamme d’investissements complémentaires et intégrés dans les infrastructures de drainage, vise à améliorer des domaines tels que l’éclairage public, l’aménagement des espaces publics et les systèmes de drainage des eaux pluviales afin d’accroître la résilience et de réduire la vulnérabilité aux inondations.
•Appui aux Collectivités
Le Projet va appuyer le « Grand Bamako », (un syndicat d'intercommunalité qui regroupe le District de Bamako, et 18 communes périphériques) dans la réalisation et l’opérationnalisation d’un schéma directeur d’urbanisme, d’un géo portail sur Bamako pour notamment, faciliter la planification urbaine, la réalisation d'un certain nombre d'infrastructures au profit du district de Bamako et de ses communes.
Les appuis du projet devront amener les collectivités bénéficiaires à augmenter et renforcer les ressources propres de 15% avec une assistance technique qui proposera et appuiera la mise en œuvre d’un plan d’amélioration au profit d’une meilleure exploitation et maintenance des infrastructures.
Roukia Coulibaly
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