Faits divers : Yirimadio : Le chien de la discorde
A Yirimadio, un banal différend de voisinage a failli tourner au conflit ouvert. En cause : un chien trop assourdissant.

Tout est parti d’un malentendu entre deux familles contiguës, occupant chacune une maison à étage. Le chien d’A. T., profitant de la dalle de l’immeuble, passait ses nuits à scruter l’horizon et à aboyer sur tout ce qui bougeait : passants tardifs, jeunes noctambules en balade, des chiens voire simples ombres. Résultat : des nuits entières ponctuées d’aboiements intempestifs.
Pour H.K, le voisin immédiat d’A.T, la coupe était pleine. Ni lui ni ses deux enfants ne parvenaient à fermer l’œil, perturbés chaque nuit par les aboiements. Dans un premier temps, H.K demanda à A. T. de prendre des dispositions pour éviter que l’animal ne monte sur la dalle après les heures tardives. Mais A. T. ne se plia pas à cette requête, estimant que son chien n’avait rien fait d’anormal.
Les semaines passant, H.K, excédé par le manque de sommeil, décida de saisir la police. Devant le commissaire, les deux voisins exposèrent tour à tour leurs récriminations. Après écoute, la décision fut sans appel : il fut instruit à A. T. de trouver une solution pour empêcher le chien de troubler le voisinage, notamment après 22 heures. Autrement dit, A.T avait l’obligation d’empêcher son chien de monter sur la dalle après 22 heures.
Conformément à cette recommandation, A. T. entreprit des travaux pour bloquer l’accès de l’escalier menant à la dalle. Depuis, l’animal reste confiné au rez-de-chaussée, et les nuits du voisinage ont retrouvé leur calme.
La question reste entière : jusqu’où un aboiement peut-il être considéré comme une nuisance ? Le chien, par nature, aboie. Cependant, selon un spécialiste du droit que nous avons interrogé, le droit malien, à l’instar d’autres législations, distingue l’ « aboiement ordinaire » de ce qui relève du « trouble anormal du voisinage ».
Autrement dit, « un animal domestique n’est pas en faute pour quelques aboiements occasionnels, mais lorsque ces aboiements deviennent intempestifs, répétitifs et perturbent la tranquillité d’autrui, le propriétaire peut être tenu pour responsable », souligne l’expert en droit.
En pratique, ce sont les autorités locales mairie, police ou justice de paix qui tranchent, souvent au cas par cas, en s’appuyant sur le principe de bon voisinage.
Dans le cas de Yirimadio, la police a joué le rôle de médiateur en imposant une solution pragmatique : restreindre la liberté de mouvement du chien la nuit. Une issue pacifique qui a permis d’éviter que ce conflit de palier ne dégénère.
A.S.
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