Table ronde sur le 65e anniversaire de l’indépendance du Mali : Quand l’AES veut s’inspirer du Président Modibo Kéita

La conférence-débat autour des idéaux du Président Modibo Keita vise à pérenniser la mémoire des luttes héroïques d'hier menées par les peuples africains pour leur libération et l’unité africaine, sous la conduite de leurs leaders historiques, en lien avec l’histoire contemporaine de la Confédération des États du Sahel (AES).
Le 18 septembre 2025, le Mémorial Modibo Kéita a accueilli une table ronde à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Mali. Organisé par le Mémorial Modibo Keita et tenu dans le bâtiment portant le nom du père fondateur, l’événement avait pour thème principal :
« Les idéaux de Modibo Kéita dans la construction de l’unité nationale africaine : quels enjeux pour la consolidation de l’AES ? ».
La rencontre s’est ouverte par l’exécution de l’hymne national par les Pionniers, rappelant la ferveur patriotique des années 1960. L’événement rentre dans le cadre de l’« Année de la culture » décrétée par le chef de l’Etat.
Le ministre en charge de la Culture, Mamou Daffé, a dressé un portrait élogieux du Président Modibo Kéita, qualifié d’« artisan de l’OUA, médiateur entre nations et visionnaire d’une Afrique unie ». Il a également souligné les liens entre l’esprit souverainiste de l’ancien président du Mali et les initiatives actuelles, notamment la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Soixante-cinq ans après la Fédération du Mali, le rêve fédéral de Modibo Kéita trouve aujourd’hui un écho dans la Confédération de l’AES, a souligné le ministre Daffé. Au-delà des impératifs sécuritaires, cette initiative s’inscrit dans une quête renouvelée d’unité et de souveraineté.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Boureima Kanssaye, a insisté sur la nécessité de revisiter l’histoire pour « comprendre le présent et construire l’avenir ». Selon lui, l’idéal du président Kéita repose sur une ouverture panafricaine et une coopération dépassant les frontières du Sahel.
Pour le directeur du mémorial Modibo Keita, Moussa Traoré, Modibo Kéita reste une figure centrale de l’histoire du Mali et du continent. Il dira que son héritage continue d’inspirer les générations actuelles et futures, les invitant à poursuivre l’œuvre d’unité, de souveraineté et de solidarité qu’il avait initiée.
Cette première étape a été suivie de débats sur la vie de Modibo. Les échanges avec les conférenciers très connus d’ailleurs ont largement porté sur la « comparaison » entre la Fédération du Mali et la Confédération AES. Dans les deux cas, il s’agit de dépasser les frontières héritées de la colonisation pour renforcer la solidarité et la capacité d’action collective. Toutefois, les contextes diffèrent : la Fédération du Mali reposait sur l’enthousiasme idéologique des indépendances, tandis que l’AES se construit dans un cadre pragmatique, axé sur les enjeux sécuritaires et diplomatiques contemporains.
Les débats ont mis en lumière la pertinence de son message pour la construction d’une Afrique solidaire, tout en insistant sur l’adaptation nécessaire de cet héritage aux réalités contemporaines.
Soixante-cinq ans après l’indépendance, les chefs d’Etat du Mali, du Burkina Faso et du Niger respectivement Assimi Goita, Ibrahim Traoré et Tchani, s’inspirent de cet héritage pour structurer la Confédération, mais il est important de noter que la consistance politique et idéologique de la Fédération à l’époque de Modibo Kéita diffère fondamentalement de celle de la Confédération actuelle.
Djibril Diallo
Quelle est votre réaction ?






