Lettre à grand-père : Des médias déficients mentaux ?
Cher grand-père, cette semaine, ce n’est pas moi qui t’écris. Non. Je laisse l’honneur à la journaliste Thérèse Kamaté qui nous interpelle à travers un éditorial.

Oui grand-père, ces derniers temps, certains médias sociaux n’ont d’autres contenus que des handicapés mentaux tournés en dérision pour faire des vues et amuser des ineptes. Lisons ce que dit Thérèse Kamaté:
"Au Mali, de plus en plus de plateaux télé et de web TV attirent l’attention, non pas par la qualité de leurs contenus, mais par le vacarme qu’ils orchestrent autour de personnages douteux. Les caméras s’allument, les micros s’ouvrent, mais au lieu d’informer, d’éduquer ou de divertir intelligemment, ces espaces médiatiques deviennent des scènes où l’on expose, presque en spectacle, des individus dont la santé mentale et le comportement posent question.
Le plus inquiétant, c’est que ce cirque attire. Les vues explosent, les partages s’emballent et les algorithmes, insensibles à la décence, amplifient ce vide en l’imposant encore plus sur nos écrans. Mais derrière ces chiffres qui flattent, une interrogation demeure : Quelle est l’idée ? A qui profite cette mise en avant de personnes fragiles ou instables ? Est-ce pour faire rire aux dépens de leur dignité ? Pour générer du ‘buzz’ à tout prix, quitte à banaliser la médiocrité et la souffrance humaine ? Ou simplement parce que certains médias maliens manquent cruellement de créativité et de vision éditoriale ?
Or, une télévision qu’elle soit classique ou en ligne ne se limite pas à ‘produire du contenu’. Sa mission est de proposer des programmes qui élèvent le niveau de réflexion, qui inspirent, qui éclairent. En choisissant le sensationnel comme ligne éditoriale, certains plateaux abdiquent leur responsabilité sociale de journalistes et d’animateurs. Le danger est réel : à force de s’habituer à rire de tout, même de la détresse et du déséquilibre psychologique d’autrui, on fabrique une société qui consomme le vide au lieu de nourrir son esprit.
Critiquer ce phénomène n’est pas rejeter le divertissement. C’est au contraire rappeler qu’il existe mille façons d’amuser sans abaisser, de captiver sans humilier. Les médias maliens doivent choisir : être des leviers de croissance et d’éveil ou persister dans cette facilité qui rabaisse au lieu d’élever. A force de rire du vide, on finit par transformer la médiocrité en norme nationale".
Sur ce cher grand-père, je te laisse ici et te dis à mardi prochain, Inch’Allah pour ma 318e lettre. Et j’ose espérer que les procureurs de la République et les procureurs généraux, verront sur la liste des personnes protégées, les absents, les mineurs mais aussi les handicapés mentaux.
J’ose l’espérer cher grand-père !
Lettre de Koureichy
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