Entre Nous : Réalité difficile à masquer !
Le cercle de Koro, a noté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est, depuis le 5 août 2025, le théâtre d’un afflux massif de réfugiés burkinabè en provenance de plusieurs villages frontaliers avec le Mali.

« Entre le 7 et le 15 août, le nombre de personnes enregistrées par la Commission nationale chargée des réfugiés (CNCR) est passé de 1 733, à 12 000 environ, soit plus de 1 500 par jour. Le dimanche 31 août 2025, un nouvel afflux en provenance des villages de Mené, Bongole et Pela dans la province de Yatenga est arrivé à Koro avec plus de 265 ménages, soit environ 1 509 personnes préenregistrées par les équipes de la CNCR en moins de 24h. D’autres groupes arrivés en fin de journée le lundi 1er septembre, sont encore en attente d’enregistrement. Ces arrivées s’ajoutent aux 83 417 pour une population de 100 400 résidents ».
Ces personnes déplacées, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont contraintes de partir précipitamment, laissant derrière elles tous leurs biens. Elles arrivent à Koro dans une situation de grande précarité, nécessitant une assistance urgente en matière d’abris, de vivres, d’eau potable, d’articles d’hygiène et d’assainissement, de biens ménagers essentiels, ainsi qu’un soutien psychosocial.
Le HCR sonne alerte sur une crise humanitaire si des dispositions ne sont pas prises immédiatement. «Sans un appui urgent et renforcé de la part des partenaires techniques et financiers, des milliers de vies, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes vulnérables, risquent de sombrer dans une détresse encore plus profonde fragilisant les populations locales », souligne le HCR dans son communiqué.
Et l'agence onusienne de préciser : « la crise budgétaire sans précédent qui touche la quasi-totalité des organisations humanitaires a considérablement réduit les capacités opérationnelles du HCR. Au Mali, cette situation a des répercussions graves sur les conditions de vie des personnes déplacées de force, en particulier les réfugiés installés dans le centre du pays, dont le nombre ne cesse de croître ».
Malgré la solidarité agissante des autorités locales et des communautés hôtes, insiste le HCR, les ressources disponibles demeurent insuffisantes face à l’ampleur croissante des besoins.
Ces déplacements de populations traduisent quelque part, l’extrême gravité de la réalité qui prévaut sur le terrain. Ils interrogent aussi la politique sécuritaire du gouvernement du Burkina Faso, voire de l’AES.
Les principales victimes de cette tragédie sont les femmes, les enfants et les personnes âgées, qui abandonnent tout pour se mettre à l’abri. Fuyant la guerre imposée à eux par les «groupes armés djihadistes», ils trouvent refuge à Koro, le seul des cercles de la Région de Bandiagara à connaître une relative accalmie grâce aux accords passés avec les groupes armés.
Par Chiaka Doumbia
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