Lettre à grand-père : Rien n’est nouveau sous la voûte !
Cher grand-père, la voûte ne connaît rien de nouveau sous elle. Certes les pluies de l’histoire ont peut-être effacé beaucoup de traces mais, tout est ancien. Même si les mémoires de l’oubli ont dû apporter trop de souvenirs, pour la voûte indigo, rien n’est nouveau.

Tout est ancien. Elle a dû tout voir et tout entendre pour cette grande force d’attendre.
Tout récent, moins d’un millénaire, juste trois siècles, Jean de La Fontaine écrivait dans ‘’Les animaux malades de la peste’’, un peuple qui se cherchait et voulait un coupable injuste à leur mauvais sort. La Fontaine a laissé quoi dans ce qui se passe sous la voûte cette nuit ? Oui grand-père, qui est ce que La Fontaine a oublié de notre vécu d’hier ?
Le lion qui a mangé le mouton et le berger ? Le renard qui rend légitime l’imprescriptible ou encore les flatteurs qui applaudissent ? Ou encore l’ours ou le tigre, tous ces puissants, flattés de petits saints ? Même l'âne qui a commis le péché imprescriptible de brouter l’herbe d’un pré. Jugé plus grave que manger un berger et son mouton.
La Fontaine n’a pas oublié cette cour qui ferme les yeux sur les grands péchés pour juger les petits imprescriptibles. Ce justicier condamne l’âne d’un cas pendable. ‘’Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime imprescriptible, pardon abominable !’’ Cette cour qui flatte et applaudit le lion et lui pardonne voir manger le berger et le mouton.
Quand La Fontaine disait : ‘’Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de la cour, vous rendront blanc ou noir’’. Quelle cour ? Cher grand-père? Et l’ours et le tigre qui donnent raison pour rester dans la cour et ceux qui flattent et applaudissent ? La Fontaine a-t-il laissé quelque chose à ce que la voûte voit aujourd’hui sous elle ?
Le monde est si vieux. L’histoire, a si vu. La voûte, a si vécu. Rien de nouveau sous le ciel. Tout se répète. Les lions, les renards, les tigres, l’ours et même l’âne. Le tort d’avoir brouté l’herbe imprescriptible. Le pardon au lion d’avoir mangé un berger et son mouton et la condamnation de l’âne pour avoir brouter l’herbe.
Il n’y a rien de nouveau. Tout est cyclique. Tout est vieux. Je souhaite que tu lises La Fontaine pour comprendre que cette cour est aussi vieille que le monde. C’est ma 310ème lettre, cher grand-père, pour te dire que tout est vieux sous la voûte. Le monde est vieux. Le ciel est vieux et la terre si vieille. A mardi prochain. Inch’Allah !
Lettre de Koureichy
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