Mme Awa Diarra, Fondatrice de « Reine ka épices » : La jeune entrepreneure qui donne une autre valeur au «Soumbala»

Elle fait une production 100% bio de nos produits locaux, notamment le "Soumbala" et bien d'autres (fakoye, poudre de gombo, feuilles de baobab, piment et da). Elle emploie actuellement une permanente. Elle a participé au festival des épices. ‘’Le Challenger’’ est parti à la rencontre de cette jeune entrepreneure pleine d’énergie et d’ambitions. Mme Awa Diarra a reçu notre reporter à son magasin sis à Missabougou. Entretien !

Comment vous vous êtes retrouvée dans la production du Soumbala ?

J’achetais du Soumbala chez une Dame qui, à un moment donné, s’est absentée. Et depuis lors, je n’en trouvais plus à mon goût dans le marché. C’est ainsi que l’idée m’est venue de le produire pour ma propre consommation et aussi approvisionner d’autres femmes qui l’aiment comme moi. Et, je me suis alors lancée  dans l’activité.

Comment avez-vous démarré ?

J’ai commencé sur fonds propres,

Qu’est-ce qui explique votre intérêt pour ce produit ?

Le Soumbala a des vertus thérapeutiques. Il aide à réguler la tension artérielle. C’est très efficace pour les diabétiques, les personnes âgées et les femmes enceintes. Ce produit est très riche en fer, d’après mes recherches.

Comment se fait l’approvisionnement ?

Mon approvisionnement se fait à partir de Sikasso, précisément les villages environnants comme Missirikoro et Niéna. Je me déplace dans ces villages à moto.

Il n’est pas facile d’accéder aux matières premières telles que la graine de néré et les feuilles de baobab. Je dois me rendre dans les villages et négocier avec les propriétaires de champs.

Est-ce que vos produits sont sur le marché ?

Pas encore, je les commercialise sur les réseaux sociaux.

Parlons des difficultés, en avez-vous?

Il y a un déficit de communication. Parfois des clientes m’appellent et me disent : « je ne savais pas que tu faisais ça, que tu avais cela, on en a tellement besoin ». Du coup, je me suis rendue compte que je ne fais pas assez de communication et de publicité. A l’exception du Soumbala, les autres épices prennent du temps avant de s’écouler.

De quel type d’aide  pensez-vous avoir besoin?

J’ai besoin de financement, surtout pour le Soumbala qui est fortement demandé. Je n’arrive pas à couvrir toutes les demandes parce que la graine est chère. Il me faut épuiser le stock pour avoir assez de fonds afin de m’approvisionner de nouveau. Ce qui me met un peu en retard, car si on a assez de graines, en cas de commande, on peut faire la production immédiatement.

Qui sont vos clients ?

Mes clientes sont majoritairement à l’étranger, notamment en France, aux Etats-Unis. A chaque fois qu’une cliente achète, elle me dit : « vous avez d’autres épices ? Je vais l’envoyer en France, aux Etats-Unis pour ma sœur, ma mère ». J’ai fait cette remarque, que mes produits sont plus vendus à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Vos prix sont-ils abordables ?

Nos produits ne sont pas chers. Les prix sont plus abordables qu’au marché.

Quelles sont vos ambitions ?

Mon ambition est de développer l’entreprise en mettant en valeur les épices locales, consommables localement. Mais pour les produits étrangers, je le fais à la demande des clients.

Vos produits sont-ils bio ?

C’est 100% bio. Je n’ajoute rien d’autre.

Quel est votre mot de la fin ?

Je demanderais aux femmes, puisque ce sont elles les cuisinières, de consommer les épices locales comme le gombo, le dah, le Soumbala qui sont très riches. Je ne leur interdis pas les produits importés mais, pour moi, la consommation des produits locaux est bien pour notre santé.

Entretien réalisé par Moussa Diarra