Coupures d’électricité à Bamako : Retour à la case de départ : EDM pointée du doigt, mais l’Etat est le vrai responsable
A Bamako, vivre sans électricité est devenu une habitude forcée. Dans la capitale, les ménages n’ont souvent droit qu’à huit heures de courant par jour, parfois moins. Le reste du temps, c’est l’obscurité, l’arrêt brutal des activités et l’asphyxie économique.

Mais derrière les délestages à répétition, ce n’est pas seulement Energie du Mali (EDM-SA) qui doit être mise en cause : c’est l’Etat malien lui-même puisque le Premier ministre avait promis 18 heures aux maliens.
EDM-SA n’est que le miroir d’une mauvaise gouvernance chronique. L’Etat, actionnaire majoritaire d’EDM, ne peut pas se cacher derrière l’entreprise. C’est lui qui nomme ses dirigeants, décide des orientations stratégiques et gère les contrats énergétiques. Or, ce que les populations constatent, c’est un système miné par les retards d’investissements, et le manque total de vision énergétique. Résultat : le pays reste dépendant de centrales vieillissantes, de carburant importé et d’une gestion opaque.
Pire encore, l’Etat laisse prospérer un mépris institutionnalisé. Aucune communication, aucune transparence, aucune politique claire pour expliquer aux Maliens pourquoi ils sont plongés dans le noir depuis quelques jours.
A force de délestages et de silence, les Maliens comprennent de plus en plus que la crise de l’électricité n’est pas qu’un problème technique : c’est le symptôme d’un système où l’Etat ne remplit pas à hauteur de souhait sa mission de service public. Et tant que cette responsabilité ne sera pas assumée au plus haut niveau, aucune réforme ne pourra sortir le pays des ténèbres.
Hamidou B. Touré
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