En état de dégradation avancée : Et si la Transition pensait enfin à réhabiliter l’Ex - ENA et l’Ensup ?

On rénove des stades flambant neufs, on célèbre des pelouses verdoyantes et des tribunes rénovées. Mais pendant ce temps, l’école publique malienne s’effondre.

11 Août 2025 - 15:49
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En état de dégradation avancée : Et si la Transition pensait enfin à réhabiliter l’Ex - ENA et l’Ensup ?

Au cœur de Bamako, deux facultés symboles du savoir et de l’excellence nationale l’ENSUP et l’ex-ENA, aujourd’hui Faculté de droit Kurukanfuga se meurent dans l’indifférence générale.

Ces institutions, berceaux de générations de hauts cadres, magistrats, professeurs et décideurs, sont aujourd’hui méconnaissables. Des amphithéâtres fissurés et surchargés, des étudiants entassés par dizaines dans des salles conçues pour le 1/5, des toilettes inutilisables, des professeurs travaillant dans des bureaux délabrés… Voilà le quotidien de lieux censés forger l’avenir du Mali.

A la Faculté de droit Kurukanfuga, l’unique salle de cours magistraux ne peut plus contenir la marée d’étudiants. Les cours se déroulent parfois dans des conditions indignes, sans qu’aucune solution structurelle ne soit envisagée. Pendant ce temps, on investit des milliards dans la réhabilitation des stades certes nécessaires mais à quoi bon des stades pleins si les amphithéâtres restent vides de dignité et de moyens ?

Un pays qui néglige son école, néglige son avenir. La Transition devrait le savoir : ce ne sont pas les stades qui bâtissent une nation, mais les salles de classe et les universités. Réhabiliter l’ENSUP et la Faculté Kurukanfuga n’est pas une faveur à la jeunesse, c’est un impératif pour la survie intellectuelle et institutionnelle du Mali.

Le Mali kurua commence par l’éducation. Tant que l’Etat fermera les yeux sur la ruine de ses facultés, il continuera à hypothéquer le destin de millions de jeunes Maliens. L’histoire jugera ceux qui ont préféré peindre des tribunes plutôt que d’investir dans les bancs de l’école.

Faut-il rappeler que réhabiliter l’ENSUP et la Faculté de droit Kurukanfuga ne serait pas seulement une réparation matérielle ; ce serait un investissement stratégique dans le capital humain, la compétence intellectuelle du pays. Si nous voulons un Mali fort demain, il faut placer l’école, l’université et la formation des jeunes en tête de l’agenda national.

Mohamed Keita

 

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