Économique en devenir : Le Mali : Au-delà de l’or…

En 2025, le Mali entre dans une phase décisive de son histoire économique.

11 Août 2025 - 02:03
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Économique en devenir : Le Mali : Au-delà de l’or…

Loin des modèles imposés par les institutions financières internationales, le pays affirme sa volonté de bâtir un modèle souverain, fondé sur la valorisation de ses ressources, la mobilisation de son potentiel humain, et une gouvernance de rupture.

Le chiffre le plus symbolique de cette transition est la réduction du déficit budgétaire à 580,9 milliards FCFA, soit une baisse de près de 15% par rapport à 2024. Ce n’est pas un simple indicateur comptable, c’est le signal d’une volonté politique affirmée de reprendre le contrôle des finances publiques et de poser les bases d’une indépendance économique durable.

Malgré les défis persistants - insécurité résiduelle, délestages électriques en voie de stabilisation, pressions géopolitiques - le Mali affiche une croissance économique de 4,4% en 2025. Cette performance, portée par la relance du secteur agricole et la rationalisation de la filière aurifère, témoigne d’une résilience structurelle. Elle s’inscrit dans une dynamique de rupture avec les institutions financières traditionnelles (FMI, Banque mondiale, AFD), non par idéologie, mais par nécessité stratégique.

Le pays mise désormais sur une coopération Sud-Sud renforcée, notamment à travers la Confédération AES (Mali, Burkina Faso, Niger), pour construire un espace économique intégré, sécurisé et souverain. Cette alliance régionale ouvre la voie à des projets d’infrastructures communs, à une harmonisation des politiques fiscales et à une relocalisation des chaînes de valeur.

Rigueur budgétaire et maîtrise de la dette : des signaux forts

Le budget 2025 traduit une volonté de rigueur : 3 229,9 milliards FCFA de dépenses pour 2 648,9 milliards FCFA de recettes. Le déficit, bien que significatif, est en nette réduction. La dette publique, à 55,9% du PIB, reste soutenable dans la mesure où le Mali privilégie désormais des mécanismes de financement endogènes. L’exemple le plus parlant est la mobilisation de 150 milliards FCFA par un pool bancaire national, avec la BDM en tête, pour financer la campagne cotonnière 2024–2025. Ce choix stratégique illustre la capacité du pays à s’autofinancer et à renforcer sa souveraineté économique.

Le potentiel humain : levier de transformation

Avec une population estimée à 23,8 millions d’habitants et un âge médian de 17 ans, le Mali dispose d’un capital humain exceptionnel. Si le PIB par habitant reste faible (720 USD), la jeunesse malienne représente une opportunité unique pour impulser une révolution économique. La mise en place de politiques publiques ciblées sur l’éducation, la formation professionnelle et l’innovation est cruciale pour transformer ce dividende démographique en force productive.

Le pays dispose également d’une densité remarquable de compétences scientifiques et techniques, souvent sous-exploitées. La création de plateformes d’incubation et de volontariat technologique pourrait accélérer la transition vers une économie du savoir, en mobilisant les talents locaux au service de l’intérêt général.

Le Mali est déjà le troisième producteur d’or en Afrique, avec plus de 100 tonnes extraites par an. Mais l’ambition va au-delà de l’or. Le pays se positionne pour exploiter des gisements stratégiques de lithium, uranium, hydrogène, pétrole, gaz et silicium. Ces ressources, encore peu exploitées, offrent des perspectives de diversification industrielle et technologique sans précédent. La construction en cours d’une raffinerie nationale et la rationalisation de la filière aurifère visent à mieux capter les revenus miniers et à assurer une redistribution équitable. Les tensions avec certaines multinationales minières illustrent la volonté de l’État de défendre ses intérêts et de mettre fin à la captation étrangère des richesses nationales.

Le coton, pilier de l’économie rurale

La relance du secteur cotonnier est une priorité stratégique. La mobilisation de 150 milliards FCFA pour la campagne 2024–2025, entièrement financée par des banques nationales, marque une rupture avec les anciennes dépendances. Cette initiative garantit des revenus stables pour des milliers de familles rurales, tout en renforçant la souveraineté économique du pays.

En misant sur ses ressources naturelles, son capital humain et une gouvernance de rupture, le Mali est en passe de devenir un acteur économique majeur en Afrique de l’Ouest. Les perspectives sont réelles, les fondations sont posées, et la volonté politique est manifeste.

La réduction du déficit budgétaire à 580,9 milliards FCFA en 2025 est bien plus qu’un indicateur comptable. C’est le symbole d’une économie qui se redresse, d’un État qui reprend le contrôle, et d’un peuple qui aspire à une prospérité partagée. Ce chiffre incarne le point de départ d’une indépendance financière, capable de transformer les richesses minières et énergétiques du Mali en prospérité durable, sans dépendre de l’aide extérieure.

Le Mali ne se contente plus d’être un pays riche en ressources. Il devient un pays capable de les maîtriser, de les transformer, et de les mettre au service de son peuple.

KML

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