Audit de l’ambassade du mali à Riyad : Plus de 100 millions de FCFA d’irrégularités

Le rapport du Vérificateur Général, publié en juillet 2025, a révélé une série d’irrégularités financières et administratives majeures au sein de l’Ambassade du Mali à Riyad, couvrant les exercices 2022 à mars 2025. Le montant total des anomalies s’élève à 114.561.505 FCFA, dont 103.408.719 FCFA restent non régularisés à ce jour.

11 Août 2025 - 01:07
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Audit de l’ambassade du mali à Riyad : Plus de 100 millions de FCFA d’irrégularités

Parmi les manquements les plus graves, le rapport pointe le non-respect de la séparation des fonctions entre ordonnateur et comptable. L’ambassadeur aurait signé conjointement les instruments de paiement avec le comptable, en violation des règles de contrôle interne. Cette confusion des rôles ouvre la porte à des fraudes et à une absence de traçabilité.

Les registres comptables obligatoires - livres de caisse, journaux de dépenses, inventaires - n’étaient pas tenus. Aucun matériel n’a été codifié ni immatriculé. Le rapport évoque également des dépenses injustifiées, des doubles comptabilisations, et des faux frais d’entretien de véhicules ne relevant pas du parc diplomatique.

- 47,9 millions FCFA pour les cotisations sociales du personnel local non reversées au Trésor ; 22,6 millions FCFA à titre d'avantages indus au personnel diplomatique (abonnements, produits alimentaires, vêtements) ; 596.104 FCFA à des heures supplémentaires non justifiées ; 9,7 millions FCFA pour faute grave de double comptabilisation de dépenses ; 11,4 millions FCFA au titre de dépenses sans justificatifs valides ; et 11,1 millions FCFA de frais d’entretien de véhicules non identifiés.

Recommandations et responsabilités

Le Vérificateur Général a recommandé à l’ambassadeur de respecter les fonctions distinctes, de régulariser les recettes de chancellerie et de reverser les fonds au Trésor public. Au secrétaire agent comptable, il est demandé de tenir une comptabilité conforme, d’immatriculer les biens, et de proposer des ordres de recettes pour les perceptions non régularisées.

Entre silence et responsabilité, les faits sont malgré tout suffisamment graves pour ne pas être interrogés. Le département est interpellé là où un ambassadeur est mis sur la sellette. Pour le moment, aucune déclaration officielle n’a été faite par le ministère des Affaires étrangères ou par les autorités de la Transition. La lenteur à réagir peut laisser supposer une certaine opacité dans le discours institutionnel des communiqués des cellules communicant qui voudraient noyer l’affaire dans un flou administratif, alors que les montants en jeu et les dysfonctionnements révélés traduisent une crise de gouvernance dans le fonctionnement de la diplomatie malienne.

Ce scandale relance le débat sur la gestion des ambassades maliennes à l’étranger. Après des audits similaires à Genève, Accra et au Caire, la question d’une réforme structurelle du réseau diplomatique devient urgente. La transparence, la reddition de comptes et le respect des normes comptables doivent devenir des impératifs, non des slogans.

M. SANOGO

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