Une journée à l’’orphelinat Nelson Mandela

Créé le 16 avril 2015 par Mme Boundi Mah Sacko, le Centre Nelson Mandela s'occupe aujourd’hui de près de 200 enfants âgés de zéro mois à 12 ans dont des orphelins, abandonnés, handicapés et des enfants de mères en détention ou en situation difficile. Nous y avons passé, cette journée du 24 juillet 2025 à Attbougou 1008 logements. Reportage.

2 Août 2025 - 01:18
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Une journée à l’’orphelinat Nelson Mandela

 Il est 7 h à Attbougou 1008-Logements. Comme tous les jours, les enfants du Centre d’hébergement et d’éducation Nelson Mandela s’apprêtent à entamer une nouvelle journée. A 7 h 40, tous les enfants autonomes ont déjà fini de faire leurs toilettes matinales. Après les salutations, ils prennent le petit-déjeuner.

Après le repas, la moitié des enfants âgés de 9 à 12 ans quittent l’orphelinat. Ils rejoignent aussitôt leurs lieux d’apprentissage : mécanique (auto, moto), électricité, l’installation des climatiseurs, en passant par la cuisine et les aires de lavage, chacun apprend un métier durant les trois mois des grandes vacances. Ils regagneront le Centre vers le soir.

Pendant ce temps, les tout-petits aussi sont initiés à différentes activités par des mères éducatrices. La directrice et promotrice de l’orphelinat, Mme Boundi Mah Sacko, se fait aider dans cette tâche quotidienne par 18 personnes dont 16 bénévoles.

Déjà engagée pour la cause des démunis, Mme Boundi Mah Sacko, sage-femme de formation, met place le 16 avril 2015, un centre d’accueil d’hébergement et d’éducation des enfants des mères en détention et des enfants en situation difficile sans distinction.

"J’ai créé cet orphelinat par amour pour les enfants", explique la promotrice, fière d’être la maman ou la mamie de tous ces enfants. Selon Mah Sacko, "son centre porte le nom de Nelson Mandela en guise de rappel et d’hommage à l’ancien président d’Afrique du Sud qui s’est engagé à défendre les enfants dans le monde de son vivant".

Abandonnés, handicapés, de parents décédés et en détention, plusieurs enfants seront admis dans l’orphelinat Nelson Mandela au fil des années. A ce jour, le Centre héberge et s’occupe de l’éducation de près 200 enfants âgés de zéro à 12 ans. "Nous recevons les enfants par le biais des autorités, et nous n’avons jamais eu recours à des adoptions", affirme-t-elle.

De par son amour pour les enfants, Mme Boundi Mah Sacko nous parle des réalités de son monde au sein de l’orphelinat. La vie des orphelins est complexe et nécessite une attention particulière aux dires de la promotrice.

"En reconnaissant leurs besoins spécifiques, en leur offrant un soutien émotionnel et social adapté et en favorisant leur accès à l'éducation et aux opportunités, nous pouvons les aider à surmonter les défis de leur situation et à s'épanouir", déclare-t-elle.

Elle renchérit : "La perte d'un parent est un traumatisme qui peut laisser des cicatrices profondes, affectant l'estime de soi, le sentiment d'appartenance et la capacité à faire confiance. Les orphelins peuvent se sentir différents des autres et avoir du mal à construire leurs identités, Même dans les orphelinats, certains enfants peuvent ressentir une profonde solitude et une déconnexion émotionnelle, chose qui joue généralement beaucoup sur leurs capacités d’apprentissages et même sur leurs santés mentales. Mais heureusement, ce cas est rare pour ne pas dire inexistant à l’orphelinat Nelson Mandela".

Le programme des enfants du Centre Nelson Mandela change à la reprise des classes. Ils sont tous inscrits à deux écoles différentes : un établissement coranique et l’école primaire d’Attbougou 1008-Logements. 

 

 

Mme Boundi Mah Sacko, promotrice du centre

 

Si le Centre payait 38 000 F CFA de frais de scolarité annuels par enfant auparavant, les prix ont changé depuis. "Aujourd’hui, on paye plus de 50 000 par enfant", déclare Mme Boundi. Dans l’orphelinat, quelques enfants sont parrainés par des particuliers. Hormis ces cas, le Centre fait la prise en charge totale des autres enfants, selon la promotrice

Le Centre est fonctionnel grâce aux personnes de bonne volonté et associations caritatives. "Certains nous aident financièrement et physiquement. D’autres nous offrent des dons en matériels et médicaments. Pour le moment, nous n’avons reçu aucune aide venant de l'Etat", affirme la promotrice.

"Ce n’est pas chose aisée de prendre soin des enfants, mais je remercie Dieu de m’avoir donné la chance et la capacité de prendre soin des orphelins. J’en profite également pour remercier tous ceux qui m’aident. Je lance un cri de cœur aux autorités maliennes de bien vouloir penser aux enfants qui sont l’avenir de ce pays. Dieu paye toujours les bonnes actions", plaide-t-elle.

Grâce à un soutien adéquat et un environnement familial ou communautaire bienveillant, les enfants de l’orphelinat Nelson Mandela sont aujourd’hui épanouis.

 

Nanaissa Babana Diallo

(stagiaire)

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