Entre Nous : L’impossible coopération ?

Le Bénin a célébré, le 1er août 2025, le 65è anniversaire de son indépendance.

4 Août 2025 - 12:20
4 Août 2025 - 12:18
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Entre Nous : L’impossible coopération ?

Le Président Patric Talon a présidé à la Place de l’Amazone, à Cotonou, le défilé militaire, un événement scruté par de nombreux observateurs. Et pour cause : le 20 juillet dernier, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji avait annoncé que son pays a invité deux membres de la Confédération de l’alliance des Etats du Sahel (AES) à défiler à cette commémoration. Il s’agit du Burkina Faso et du Niger. « Nous avons fait la démarche de les inviter formellement pour leur dire que nos populations sont les mêmes, de part et d’autre des frontières », a souligné Wilfried Léandre Houngbédji. Selon lui, le Bénin est disposé à une bonne coopération. « Une main tendue du Bénin », « un geste diplomatique » dans un contexte difficile.

Faut-il le rappeler, le Bénin partage avec le Burkina Faso et le Niger plus de 200 km de frontière. Les zones frontalières avec ces deux pays de l’Aes sont infestées de « groupes armés djihadistes ».

L’absence des troupes du Burkina Faso et du Niger à cette célébration de la fête d’indépendance a été fortement remarquée. Ni Ouagadougou ni Niamey n’a fait une communication officielle sur l’invitation du gouvernement béninois. Une absence révélatrice de difficile coopération militaire et sécuritaire à l’échelle sous-régionale. Face aux groupes armés djihadistes qui mènent régulièrement des attaques au Burkina Faso, au Niger et au Mali, il ne faut pas s’attendre à une étroite collaboration entre les trois pays de l’Aes et leurs voisins, notamment ceux de la Cedeao. En tout cas pas avec les actuelles équipes dirigeantes de Bamako, Niamey et Ouagadougou, lesquelles arrivées au pouvoir par des coups d’Etat militaires, soupçonnent toujours leurs voisins d’être derrière des complots de déstabilisation. Entre temps, il ya lieu d’espérer que les groupes armés djihadistes ne se renforceront pas davantage.

Selon le blog « Wamaps » traitant de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, « en cette fin de juillet, les violences terroristes persistent à un rythme alarmant au Burkina Faso où le JNIM et l’EIGS multiplient les attaques sur l’ensemble du territoire … Du 15 au 29 juillet, environ 160 membres des FDS et VDP ainsi que 25 civils ont été tués dans des attaques revendiquées ou attribuées au JNIM ou à l’EI. Le bilan final pourrait malheureusement être supérieur », note Wamaps.

Au Mali et au Niger, la situation sécuritaire demeure très préoccupante. Déjà en avril 2025, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique soulignait que « la violence des islamistes militants au Sahel continue de se propager vers le sud et l’ouest, exerçant une pression de plus en plus forte sur les population du centre du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que sur leurs voisins côtiers d’Afrique de l’Ouest ». Et le wamaps de rappeler « l’aggravation de la menace sécuritaire dans les pays du Sahel se traduit par une pression croissante sur les pays côtiers voisins d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal. et la Mauritanie ».

Par Chiaka Doumbia

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