Les soliloques d’Angèle : Quand la vie prend un autre rythme

Vieillir, c’est aussi continuer d’exister. Mais passé un certain âge, le quotidien change, les gestes deviennent plus lents, les repères parfois flous.

13 Août 2025 - 01:24
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Les soliloques d’Angèle : Quand la vie prend un autre rythme

On entre alors dans une période de grande vulnérabilité, mais aussi, paradoxalement, de grande richesse intérieure. Le corps ralentit, mais le cœur reste vivant. C’est en observant affectueusement ma mère, que j’ai retrouvé pour les vacances, que je m’en suis réellement rendu compte.

Les personnes fortes âgées vivent souvent une réalité discrète : celle d’un corps qui ne suit plus, d’une mémoire qui flanche parfois, de douleurs invisibles. Mais derrière les rides, les regards perdus et les silences, il y a une histoire, une présence, une richesse, un savoir. Ce n’est pas tant la perte d’autonomie qui fait mal, mais le sentiment de ne plus être utile, de passer au second plan.

"Je veux rester moi-même". Ce que beaucoup expriment, même timidement, c’est le besoin d’être respectés dans leurs choix, dans leur rythme, dans ce qu’ils sont devenus. Loin de l’idée de dépendance, c’est l’envie de rester acteur de sa propre vie, aussi longtemps que possible. Et parfois, ils n’osent pas demander de l’aide, par peur de déranger, ou simplement parce qu’ils veulent garder un peu de cette liberté si précieuse.

Et nous, que pouvons-nous faire ? Il ne s’agit pas de tout faire à leur place, ni de s’inquiéter à outrance. Mais de présence, de petites attentions, de gestes simples : Offrir du temps, même un court moment de conversation sans téléphone. Poser des questions, écouter sans interrompre. Partager une activité, regarder un album photo, préparer un plat ensemble. Accepter qu’ils fassent autrement, ou plus lentement. Et surtout, leur rappeler qu’ils comptent, ici et maintenant.

La vieillesse n’est pas une fin en soi, c’est un passage. Ces personnes méritent attention, douceur, respect, tendresse et pas seulement une visite au hasard pour cocher la case de l’obligation sociétale. C’est aussi une chance pour les plus jeunes de découvrir une autre forme de richesse : celle du lien intergénérationnel, du souvenir transmis, du silence habité.

La vieillesse n’a rien de honteux. Elle est le reflet de toute une vie. Et si nous apprenons à mieux l’accueillir, alors nous construisons une société qui prend soin… et dans laquelle nous serons aussi bien accueillis, quand notre tour viendra.

Je conclue avec cette belle citation de Simone de Beauvoir : "Dis-moi comment tu traites tes vieux et je te dirai dans quelle société tu vis".

Parce que c’est Notre Mali

Muriel Jules

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