Fait divers : Surpris dans son sommeil

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    Aboubacrine Haïdara, spécialiste de l”attaque à main armée, a été mis hors d”état de nuire par le 13è arrondissement.

    Nos lecteurs se rappellent sûrement du combattant palestinien du milieu des années 1970, du nom de Sabri Al Banna alias Abou Nidal. Il a défrayé la chronique en donnant à la lutte du peuple palestinien une envergure internationale en recourant à des actions terroristes. Abou Nidal, selon un article publié sur le site Web Lycos, est l”auteur de plusieurs attentats terroristes ayant causé quelque neuf cents victimes (morts et blessés) dans une vingtaine de pays. Ses cibles sont les États-Unis, la France, Israël, les Palestiniens modérés, l”O.L.P. et divers pays arabes.

     Les méthodes d”opération de son organisation incluent des attaques armées dans des aéroports, des détournements d”avion, des attentats à la bombe, des attaques armées lors de rassemblement dans des places publiques, des assassinats et des enlèvements. Le Palestinien s”est tiré une balle dans la bouche le 19 août 2002 au moment où les forces de sécurité irakiennes entraient dans son appartement pour l”arrêter pour être illégalement entré sur le territoire irakien.

    AVEC UNE ARME À FEU.

    L”histoire que nous proposons aujourd”hui n”a rien à voir avec le contexte dans lequel agissait Sabri Al Banna, ni le combat pour lequel il utilisait des méthodes que l”on peut réprouver. Il se trouve simplement que Aboubacrine Haïdara, le personnage principal du récit qui suit, se fait appeler "Abou Nidal" dans la pègre. Un surnom choisi certainement pour la férocité prêté à l”original et qui illustre un penchant et une grande complaisance pour la violence.

    Contrairement à son "modèle", Aboubacrine Haïdara alias Abou Nidal ne s”est cependant pas suicidé lorsqu”il a été "serré". Il a été surpris dans son sommeil dans la journée du 8 août dans les grottes de Yirimadio Bakaribougou. Il a été lâché par la chance.

    Tout est allé très vite. En effet dans la nuit du 7 au 8 août, une patrouille du 13e arrondissement conduite par l”adjudant-chef Daouda Doumbia, le chef B.R, rencontre un homme en état d”ébriété avancé. Il avait une machette et jurait de faire la peau à Abou Nidal s”il le croisait. Les policiers l”arrêtèrent et le désarmèrent. Conduit au commissariat et interrogé après 24 heures de sommeil, Modibo Doumbia décline son identité et confirme qu”il était effectivement aux trousses d”Abou Nidal, un malfrat de grand chemin qui lui avait pris 14.000 Fcfa en le menaçant avec une arme à feu. Il indique par la même occasion que le voyou a aussi agressé un motocycliste pour lui voler son engin.

    Pendant que l”interrogatoire se poursuivait, un certain Kalilou Maïga se présenta pour annoncer avoir été menacé la veille par un homme qui s”en était allé avec sa moto Jakarta. Kalilou présenta les papiers de l”engin aux policiers. Le chef B.R. mobilisa ses informateurs et leur demanda de dénicher au plus vite Abou Nidal pour le neutraliser. Le même jour, un informateur se présente à la police et déclare connaître la cachette d”Aboubacrine Haïdara, mais il avoue craindre les représailles du malfrat. Les policiers tentent de le rassurer sans avoir raison de ses réticences. Il était, en effet, convaincu qu”Abou lui trouerait la peau s”il apprenait que c”est lui qui l”avait balancé.

    UNE ARME CACHEE SOUS L”OREILLER.

    Daouda Doumbia employa toute une matinée pour le mettre en confiance. Finalement l”informateur accepta d”accompagner l”équipe dans les environs de l”antre du bandit. Les policiers l”embarquèrent et l”équipe prit la direction de Yirimadio. Sur le flanc de la colline apparut une maisonnette isolée. L”informateur dont nous taisons le nom, pointa le doigt vers la mansarde et prit le large en abandonnant les policiers. Les agents n”avaient plus besoin de lui. Ils avaient localisé le nid de l”oiseau et pouvaient retourner au poste de police pour se préparer.

    Le lendemain une équipe conduite par le chef B.R. a rallié le site très tôt le matin pour guetter le retour du noctambule. Vers 8 heures, celui-ci regagne sa tanière et se couche en laissant la porte entrouverte, certainement dans l”attente d”un complice ou d”une amie. Les policiers attendirent qu”il s”endorme pour donner l”assaut aux alentours de 9 heures.

    L”irruption des agents réveille Abou Nidal en sursaut. Il tente de se saisir d”une arme cachée sous son oreiller. Trop tard. Le commando de la police ne lui donne pas le temps de se défendre. Un agent le maîtrise très rapidement, le désarme et lui passe une paire de menottes aux poignets. Conduit au commissariat, Aboubacrine Haïdara s”est mis sans trop de difficultés à table.

    Il a reconnu avoir agressé plusieurs personnes dont Kalilou Maïga. La moto de celui ci et celle d”une autre victime de Bougouni ont été, selon lui, vendues à des inconnus. Abou Nidal ne paraissait pas s”inquiéter outre mesure de son sort comme s”il avait la certitude de ne pas rester très longtemps en prison. Ultime forfanterie d”un dur désireux de faire bonne figure devant ses tombeurs ou attitude blasée d”un vieux cheval de retour qui sait tout de la prison et des mille manières d”en sortir ?

    L”homme a été déféré dans les 72 heures.

    G. A. DICKO
    22-08-2007

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