Rejet de la candidature de Tidjane Thiam à l’élection présidentielle : Comme l’histoire se répète en Côte d’Ivoire !
Certaines histoires n’ont pas besoin de se reproduire à deux reprises pour devenir de la comédie.

C’est le cas de celle qui se déroule présentement en Côte d’Ivoire, avec l’affaire Tidjane Thiam. Peut-on d’un air comique ne pas hocher la tête en lisant aujourd’hui l’histoire de la candidature rejetée d’Alassane Dramane Ouattara lors de la présidentielle de 1995 ? Cette interrogation rhétorique négative dénote le goût démentiel du pouvoir, instiguant l’actuel président ivoirien à infliger la même rigueur à celui qui se trouve dans une posture quasi similaire à la sienne, il y’a vingt ans. Tidjane Thiam, brillantissime homme d’Etat Ivoirien, adoubé par l’Occident pour ses prouesses estudiantines et professionnelles à l’échelle internationale, voit sa candidature rejetée à cause de certaines dispositions de l’article 48 du code de la nationalité. Pourtant, si un ivoirien ayant une double nationalité devait faire le plaidoyer de Tidjane Thiam, contrait récemment à renoncer à sa nationalité française, c’est bien le président Alassane Dramane Ouattara. Au regard notamment du fait qu’il fut le premier à vivre la fâcheuse expérience de rejet politique, au détour de dispositions controversées et manipulatrices. Etrange de voir que le régime Ouattara, taxé d’être composé de dirigeants aux origines douteuses par ceux qui prônent l’ivoirité, entrave la candidature de l’élu du PDCI, le parti politique dont est lui-même est l’émanation. En réalité, Felix Houphouët Boigny ne finira jamais de se retourner dans sa tombe avec les guerres de palais destructrices que ses successeurs imposent à son pays. Après les manigances de Henry Konan Bédié, successeur d’Houphouët, pour évincer de la course au pouvoir Alassane Dramane Ouattara, en 1995, c’est maintenant au tour de ce dernier de barrer la route au digne héritier politique de celui qu’il considère comme son père adoptif. Les faits sont têtus et l’histoire se répète au détriment des avancées notoires du pays sur le plan du développement socioéconomique après la dramatique crise postélectorale de 2011 entre Ouattara et Gbagbo.
Par ailleurs, comme l’alliance historique Ouattara-Gbagbo en 1995, nommé le « Boycott actif » lors du scrutin présidentiel de 1995, la coalition des partis politiques pour l’alternance apaisée en Côte d’Ivoire, avec à sa tête Tidjane Thiam, risque de créer de virulents troubles avant l’échéance électorale. Somme toute, même si les dés semblent jetés pour le chef de fil de l’opposition et favori à l’élection présidentielle, selon de certains sondages, l’espoir de voir les postures s’assagir en revenant à la raison demeure.
Seydou Diakité
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