Sénégal : l’opposition prévoit un “giga” rassemblement à Dakar ce mardi

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Les autorités sénégalaises ont autorisé mardi 14 mars un rassemblement de l’opposition prévu ce même jour, qui compte se livrer à une démonstration de force avant le procès d’un de ses chefs et à moins d’un an de la présidentielle.

La coalition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple) avait prévenu qu’elle passerait outre à une éventuelle interdiction alors qu’Ousmane Sonko doit faire face à la justice jeudi 16 mars à Dakar dans une affaire où il est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour “diffamation, injures et faux”.

La coalition avait annoncé sur les réseaux sociaux un “giga meeting” à Dakar suivi de “marches nationales” dès le lendemain dans “les 46 départements du pays”.

“Nous allons manifester avec ou sans autorisation. Nous n’appelons ni à un coup d’État ni à une guerre civile mais à l’exercice d’un droit constitutionnel”, a affirmé Ousmane Sonko. Ces manifestations visent à dénoncer les “arrestations arbitraires” de journalistes et d’acteurs politiques et “l’instrumentalisation de la justice contre les opposants”, a-t-il dit.

Le doute a entouré la délivrance ou non de l’autorisation jusqu’à quelques heures avant le début du meeting. Les autorités ont interdit un certain nombre de manifestations de l’opposition ces derniers mois. Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a finalement pris un arrêté autorisant le rassemblement à partir de 15H00 (locales et GMT).

Les tensions vont grandissant depuis des mois dans ce pays considéré comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le rassemblement ouvre une séquence à risques, avec les marches annoncées dans tout le pays et le procès prévu.

Les dossiers judiciaires ouverts contre Ousmane Sonko et l’hypothèque qu’ils font peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de crispations depuis deux ans. Outre son procès en diffamation, l’opposant fait l’objet depuis deux ans d’une autre procédure pour “viols et menaces de mort” après une plainte d’une employée d’un salon de beauté de Dakar où il allait se faire masser.

Un juge d’instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer devant une chambre criminelle l’opposant inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021.

Ces deux procédures pourraient être déterminantes pour la candidature d’Ousmane Sonko à l’élection présidentielle en 2024, les textes prévoyant une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.

Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur son intention de briguer un nouveau mandat en 2024. L’opposition lui reproche de vouloir briguer “un troisième mandat illégal” à la tête du pays, sous tensions à moins d’un an de la présidentielle.

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