Trump copieusement hué alors qu’il assistait à une représentation des “Misérables”

Vers la fin de l’entracte, quelqu’un l’a bruyamment interpellé, déclenchant ainsi des applaudissements. Plusieurs drag queens étaient également présentes dans la foule, protestant ainsi contre les critiques de Trump selon lesquelles le Kennedy Center avait accueilli trop de spectacles de drag queens par le passé.

Malgré les critiques, l’événement avait un air de rassemblement du mouvement MAGA. Ric Grenell, le président par intérim du Kennedy Center nommé par Trump, était présent, tout comme le vice-président JD Vance et son épouse, Usha. Avant le début du spectacle, la procureure générale Pam Bondi a discuté avec les invités et le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., a pris des selfies. Laura Loomer, la théoricienne du complot qui a conseillé Trump sur ses décisions personnelles, a publié une vidéo depuis une place près de la scène.

Trump a foulé le tapis rouge avec la Première dame à leur arrivée au Kennedy Center, qu’il a rénové à son image tout en supprimant ce qu’il qualifie d’idéologie libérale. “Nous voulons le faire renaître, et nous voulons le faire renaître mieux que jamais”, a déclaré le président

Ce dernier affectionne particulièrement la pièce des “Misérables”, une comédie musicale qui représente les injustices sociales dans la France du XIXe siècle. Il a parfois fait interpréter ses chansons lors de ses événements. L’une d’elles, “Entendez-vous le peuple chanter?”, est un cri de ralliement révolutionnaire inspiré par une rébellion de 1832 contre le roi de France.

La production de trois heures comprenait des chants et des danses, tandis que le bruit des explosions et des coups de feu emplissait la salle tandis que manifestants et soldats s’affrontaient sur scène. Pour les détracteurs de Trump, cela représentait un écho troublant de ce qui se passe à Los Angeles, où Trump a déployé des troupes de la Garde nationale en réponse aux manifestations contre sa politique d’expulsion. “Que quelqu’un lui explique le scénario” de la pièce, a écrit le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, sur les réseaux sociaux.

Avant Trump, le président s’impliquait que peu dans les affaires du Kennedy Center, en se limitant à la nomination des membres du conseil d’administration et à une participation lors d’une remise de prix annuelle organisée à l’automne.

Mais après son retour au pouvoir en janvier, Trump a surpris le monde des arts en limogeant la directrice Deborah Rutter, en poste depuis 2014. Le même sort a été réservé au conseil d’administration du Kennedy Center pour y placer des fidèles, dont la vice-Première Dame Usha Vance, la procureure générale Pam Bondi, la cheffe de cabinet de la Maison-Blanche Susie Wiles ainsi que les présentatrices de Fox News Maria Bartiromo et Laura Ingraham.

Le président a promis de remanier la programmation, la gestion et même l’apparence du centre afin d’imprimer sa marque sur la scène artistique nationale.

Ses dernières initiatives ont contrarié certains mécènes et artistes du centre. En mars, le public a hué le couple Vance après qu’ils se soient glissés dans les sièges supérieurs pour écouter l’Orchestre symphonique national. Les ventes d’abonnements auraient diminué depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, et plusieurs productions en tournée, dont “Hamilton”, ont annulé leurs représentations prévues au centre. L’acteur Issa Rae et la musicienne Rhiannon Giddens ont fait de même, et des consultants du Kennedy Center, dont le musicien Ben Folds et la chanteuse Renée Fleming, ont démissionné.

Des doublures ont peut-être interprété certains rôles mercredi soir en raison du boycott de certains acteurs des “Misérables”, mais Trump a déclaré que cela ne le dérangeait pas. “Je m’en fiche”, a-t-il déclaré.

Source: https://www.7sur7.be/