Libération des régions nord : La Cacophonie en attendant l’action

6 Déc 2012 - 10:00
6 Déc 2012 - 10:21
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A Bamako, et dans la sous-région ouest africaine, les discours se veulent rassurants sur la volonté d’une intervention militaire. Sur le plan international, on relativise ou on émet des réserves sur cette option. En attendant, les Maliens se trouvent entre espoir, doute et impatience.   [caption id="attachment_59327" align="alignleft" width="250"] Les autorités intérimaires devront surtout tenter de pacifier le Nord, qui a achevé de tomber aux mains de rebelles touareg, d'islamistes armés et de divers groupes criminels[/caption] Lundi dernier, 3 décembre 2012, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, accompagné s’une forte délégation, a bouclé une visite d’amitié et de travail de 72 heures au Niger.  Cette visite a été largement dominée, on le sait, par la crise sécuritaire qui sévit dans la partie septentrionale de notre pays, depuis bientôt un an. Ce fut une occasion pour nos deux Etats d’exprimer leur volonté commune de lutter contre le terrorisme international. Aussi, le Niger, par la voix du président Mahamadou Issoufou, a réaffirmé sa volonté d’apporter sou soutien au Mali de sortir de la crise actuelle. Au cours de son séjour nigérien, Dioncounda Traoré, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a co-animée avec le président de la République du Niger, avait laissé entendre que le peuple malien et son armée n’attendront pas septembre 2013 pour libérer les régions du Nord. C’était là, peut-on dire, une réponse du berger à la bergère, quand on sait que l’envoyé spécial de l’Onu au Sahel, Romano Prodi, avait déclaré, il y a quelques jours, qu’une intervention militaire au Mali ne pourrait voir le jour qu’en septembre 2013. Quelques jours après cette déclaration de l’Italien, le secrétaire général des Nations unies émettait des réserves, en jugeant risquée une intervention militaire. Si cette option n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà fragile et même ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, avait estimé Ban Ki Moon. En voilà des propos qui avaient provoqué des grincements de dents chez de nombreux Maliens qui voient désormais s’éloigner les chances de déploiement de troupes internationales sur notre sol. Dioncounda, en se prononçant sur la question, emboitait ainsi le pas à son Premier ministre qui, lors de sa visite à Paris, la semaine dernière, avait recadré M. Prodi en martelant que la déclaration de ce dernier n’était ni les vues de la France, encore moins celles du Mali. Mieux, ce mardi, le Président tchadien, Idriss Deby Itno, et son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, en présence du Premier ministre malien, ont lancé depuis N’Djamena un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il autorise en urgence le déploiement de la force internationale au nord du Mali, afin, disent-il, de lutter efficacement contre le péril terroriste qui menace d’embraser l’ensemble de la sous-région. Voilà la cacophonie indescriptible qui caractérise le processus de sortie de crise au Mali. Entre les discours de rassurance de Bamako et les réserves de la communauté internationale, nos compatriotes se demandent à quoi s’en tenir. Mieux, ils sont nombreux aujourd’hui à se demander si, au cas où le Conseil de sécurité de l’Onu ne donnait son quitus à une intervention armée, notre pays pourrait-il faire cavalier seul, malgré les déclarations de bonne volonté de par la sous région et même au-delà. En attendant, les regards de tout un peuple restent braqués sur le Conseil de sécurité de l’Onu qui devrait, dans quelques jours, voter une résolution sur le déploiement ou non d’une force internationale dans notre pays. B.S.

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