La première conférence des cadres de l'Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ) s'est tenue dans l'après-midi du samedi 28 avril 2012 au Centre international de conférences de Bamako. C'était sous la présidence du premier vice-président du parti, Iba N'Diaye, qui avait à ses côtés, le 2ème vice-président Sékou Diakité et le 2ème secrétaire politique, Pr Makan Moussa Sissoko. La rencontre a permis aux élus et cadres du parti de l'abeille d'être édifiés sur l'Accord-cadre du 6 avril 2012 et de faire un examen sans complaisance de la situation sociopolitique du Mali.

Dans son intervention à l'ouverture des travaux auxquels ont pris part des ministres, députés, des maires, Iba N'Diaye a d'abord fait ovationner le ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le maire Adama Sangaré, le député Me Kassoum Tapo qui ont fait l'objet d'arrestations arbitraires de la part de la junte qui a renversé le régime du président ATT. Il a ensuite planté le décor en déclarant qu'un seul sujet sera au centre des discussions : la crise que traverse aujourd'hui le Mali. Une crise qui a deux volets portant sur la situation au Nord et la crise institutionnelle consécutive au coup d'Etat du 22 mars 2012.
Et Iba N'Diaye de peindre le tableau sombre du septentrion malien occupé par des indépendantistes, des intégristes religieux et des narcotrafiquants avec son corollaire de viols, de pillages, d'enlèvements, de traumatismes psychologiques pour les populations.
Parlant du coup d'Etat intervenu le 22 mars 2012, le 1er vice-président du PASJ a rappelé la mobilisation du front anti-putsch dont le parti de l'abeille est membre. Cette mobilisation a conduit, a-t-il souligné, à des avancées notoires dans le cadre du retour effectif à la normalité constitutionnelle. Il a aussi évoqué les cas d'arrestations arbitraires qui ont marqué l'après putsch et souligné le fait que les protestations venant du front et de la CEDEAO ont permis d'y mettre fin. Iba N'Diaye s'est félicité de la décision prise par la CEDEAO concernant la durée de douze mois de la transition et le fait que les autorités constitutionnelles actuelles vont conduire cette période transitoire.
Dans un brillant exposé, le Pr Makan Moussa Sissoko a décortiqué en bon constitutionnaliste, les grands axes de l'Accord-cadre signé par le CNRDRE et la CEDEAO le 6 avril 2012. "
Contrairement à une opinion largement répandue, l'Accord-cadre est un bon accord, bien pensé. C'est une construction juridique originale qui nous a permis de sortir de l'impasse. Ce n'est peut-être pas un acte parfait mais il s'agit d'un acte novateur, comportant des solutions originales, mais qui ne jurent pas avec le droit positif ; d'autant plus que la Cour constitutionnelle a aussi joué sa partition en acceptant une interprétation originale de l'article 36 de la Constitution. En fait, on ne saurait apprécier l'Accord-cadre en le sortant de son contexte, de son objectif principal, le retour à la normalité constitutionnelle ", a déclaré M Sissoko.
Il a alors disséqué cet accord en mettant un accent particulier sur les innovations du document portant notamment sur la distinction entre l'intérim et la transition.
Le 2ème vice-président, Sékou Diakité, a pour sa part, expliqué les grands axes des récentes décisions prises par la CEDEAO sur la situation au Mali avant d'inviter les uns et les autres à tirer des leçons du coup d'Etat survenu le 22 mars. Des leçons relatives à l'engagement salutaire de la CEDEAO aux côtés du Mali, à la communication que le parti doit renforcer pour permettre à l'Adéma d'être à l'avant-garde de toute mobilisation pour défendre les acquis démocratiques mais aussi pour défendre les populations du Nord. D'autres intervenants comme Adama Samassékou, Soumeylou Boubèye Maïga, Kaourou Doucouré, Pr Ali Nouhoum Diallo ont fait l’autocritique du parti quant à son rôle dans la situation que le Mali connait aujourd'hui, son bilant dans la gouvernance des 20 dernières années, etc.
Bruno D SEGBEJDI