Fraude électorale et corruption politique lors des élections :Les députés appellent les autorités à tout mettre en œuvre pour les réduire
Le Réseau des parlementaires sur la gouvernance et la lutte contre la corruption (APNAC), que préside l'honorable Amadou Bouaré, a organisé, le samedi 7 mai 2011, un séminaire de restitution du rapport final de l'étude sur la corruption politique dans le processus électoral au Mali. C'est la salle Aoua Kéita de l'Hémicycle qui a abrité les travaux de cette rencontre qui a permis aux honorables députés d'appeler les plus hautes autorités à tout mettre en œuvre pour, à défaut d'empêcher la fraude et la corruption lors des élections à venir, les réduire de façon substantielle.
Sous la présidence du 6ème vice-président de l'institution parlementaire, l'honorable Abdramane Sylla, représentant le président, le Pr. Dioncounda Traoré, empêché, la rencontre a permis aux élus de la nation, en présence de la représentante du PNUD, partenaire technique et financier de cette étude et des consultants qui ont élaboré le rapport final, d'échanger autour de la problématique des pratiques frauduleuses dans les élections au Mali.
Selon l'honorable Sylla, dans la perspective des réformes institutionnelles et surtout dans le contexte des préparatifs des élections générales de 2012, il sied de s'interroger sur les fraudes massives qui affectent la crédibilité de nos consultations électorales. Le rapport d'étude élaboré par les experts est, a-t-il indiqué, riche en enseignements et doit permettre de s'interroger en tant que leader politique, élus de la nation face à cette corruption politique lors des scrutins organisés au Mali. La corruption, a-t-il souligné, marque l'évolution du pays depuis un moment. Si de 1960 à 1968, le patriotisme était la vertu cardinale des agents de l'Etat, la période de 1968 à 1991 est marquée par le début de l'appropriation du bien public en bien privé et, de 1991 à nos jours, on assiste à une évolution négative qui va de l'amateurisme en corruption politique à son professionnalisme.
Selon le représentant du président de l'Assemblée nationale, «qu'elle soit petite ou grande, la fraude ou la corruption politique dans le processus électoral revêt toutes sortes de formes dont les pots-de-vin, le népotisme, le favoritisme, le vol de biens publics, l'évasion, le détournement de fonds, l'extorsion, le trafic d'influence, le vol pur et simple, la fraude, etc». Et l'honorable Sylla d'appeler les acteurs des élections à tout mettre en oeuvre pour réduire les fraudes dans les scrutins.
Pour le président du Réseau des parlementaires sur la gouvernance et la lutte contre la corruption, l'honorable Amadou Bouaré et la représentante du PNUD, Mme Ossade Fatimata Traoré, l'objectif de cette étude est de permettre aux députés d'apprécier le contenu du rapport, de l'examiner, de l'enrichir, de s’en inspirer pour élaborer des propositions de lois allant dans ce sens. Des textes qui pourront conduire à améliorer l'organisation des élections dans notre pays.
"Les débats vont contribuer à avoir une meilleure connaissance des pratiques de corruption ou de fraude dans le processus électoral, des faits de corruption politique ou de fraude qui inhibent la gouvernance politique, de dégager la place de l'argent dans les différentes consultations électorales, de faire ressortir les liens entre la gouvernance politique et le développement local, d'analyser les forces et les faiblesses des mécanismes et actions en cours en matière de lutte contre la corruption au Mali, etc ", a expliqué l'honorable Bouaré..
Selon le rapport présenté, la corruption politique consiste en des dons et libéralités en argent ou en nature, mais aussi en l'utilisation des biens ou moyens de l'Etat ou d'autres avantages, y compris des promesses d'emplois. La fraude électorale est une action faite de mauvaise foi pour tromper. Elle se caractérise par la commission d'actions en violation des règles régissant le bon déroulement des élections et porte donc atteinte à la transparence du vote, mais aussi et surtout contribue à troubler l'ordre public.
Bruno D SEGBEDJI
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