Depuis la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions Nord de notre pays, certains hommes politiques s'agitent activement. Si les uns remuent leur cervelle pour proposer des vraies solutions, à l'instar de Madani Amadou Tall, président de l'ADM, d'autres, par contre, ne pensent qu'à sauvegarder leurs intérêts personnels et égoïstes. Oubliant superbement toute notion de nation, ces derniers intoxiquent les populations en proposant une Transition comme solution à la situation d'insécurité qui prévaut dans le septentrion de notre pays et qui, selon eux, compromet la tenue de la présidentielle du 29 avril 2012. Par la voie de son président, Madani Amadou Tall, le parti Avenir et développement du Mali dit non et rejette catégoriquement cette proposition qui, selon elle, constitue une victoire des bandits armés. Suivez la réaction !
[caption id="attachment_50132" align="alignleft" width="300" caption="Madani Tall"]

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Ce que je sais, c'est qu'on ne refait pas le match. Je comprends que d'aucuns puissent être nostalgiques de la Transition de 1991-1992.
Le peuple est reconnaissant à ceux qui ont mené ce combat mais, aujourd'hui, ce n'est plus à l'ordre du jour. Nous sommes en démocratie dans un pays de droit qui se trouve agressé par la lâcheté de certains de ses fils. Alors, l'heure n'est ni à la spéculation ni à la gymnastique intellectuelle.
Cette transition que certains envisagent n'est ni plus ni moins que la défaite de la tradition démocratique malienne et la victoire des rebelles.
Aussi, suis-je heureux d'entendre, ces jours-ci, certains leaders de partis politiques que d'aucuns suspectaient de prôner cette Transition, se désolidariser et de rappeler au retour à la raison.
Il convient que chaque responsable en fasse de même car, n'en doutez pas, c'est évidemment ceux qu'une Transition indue maintient dans leur privilège, électif ou de fonction, qui en seront les premiers bénéficiaires au détriment du peuple. C'est dans cet esprit que le Chef de l'Etat a toujours appelé au maintien de l'ordre constitutionnel et du processus démocratique.
Il est courageux également que certains admettent la responsabilité collective de la classe politique dirigeante des événements des 20 dernières années. Ainsi, il n'est pas besoin de rappeler, comme le disait Thomas Sankara dans son discours devant les Nations unies qu'"
il faut ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l'avenir".
Aussi, n'est-il pas besoin de rappeler qu'il n'existe pas au Mali de partis politiques, dits grands, toutes tendances confondues, qui n'aient pas participé au gouvernement de ces 10 dernières. Ça n'existe pas ! Ainsi, devenir contestataire deux mois avant les élections laisse à désirer sur les motifs de tout un chacun.
Et là je ne saurais terminer sans citer une seconde fois Thomas Sankara qui disait qu'"
il faut refuser l'état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d'un immobilisme médiéval, reconstruire l'administration et ranimer la confiance du peuple à lui-même en lui rappelant qu'il a été grand hier et donc peut-être aujourd'hui et demain, fonder l'espoir".
Les amis, chers compatriotes, l'heure est à l'union sacrée derrière l'image du Mali démocratique que nous aimons. Nos enfants et nos frères sont au front, que la polémique cesse !
Madani TALL, Président de l'ADM