Pour les responsables de la Convergence pour sauver le Mali (CSM), la recherche de solution à la crise malienne ne passe pas, dans le contexte actuel d'urgence, par un réaménagement de l'équipe gouvernementale conduite par le Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra. Me Mountaga Tall, Moussa Mara, Housseini Amion Guindo, Ousmane Ben Fana Traoré, Amadou Abdoulaye Sy, Mamadou Bagayogo et les autres ont ainsi, poliment décliné l'invitation à participer au sommet de Ouagadougou dont le point essentiel à l'ordre du jour était la formation d'un gouvernement d'union nationale.
La CSM, selon les conférenciers, est un regroupement politique constitué de 31 partis politiques et plus de 400 associations. Elle se veut au centre de l'antagonisme entre pro et anti-putsch et met un accent sur les propositions de sortie de crise, de conciliation de tous les acteurs afin de prioriser l'essentiel, la défense de l'intégrité territoriale du Mali.
Me Mountaga Tall du CNID-FYT, Moussa Mara de Yelema, Housséini Amion Guindo de la CODEM, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, Abdoulaye Amadou Sy des PUR, Mamadou Bakayoko de la société civile étaient les principaux animateurs de cette conférence de presse. Le porte-parole de la CSM, le leader du CNID, Me Mountaga Tall a expliqué pourquoi le regroupement a décliné l'invitation de se rendre à Ouagadougou au sommet de la CEDEAO qui s'y tenait samedi dernier. "
Nous respectons beaucoup les chefs d'Etat de la CEDEAO, nous félicitons les responsables de l'organisation sous-régionale pour leurs efforts de médiation dans la crise malienne. Mais certains impératifs et des interrogations font que nous ne pouvons nous rendre à ce sommet", a-t-il laissé entendre. Il a insisté sur la nécessité pour les Maliens de se parler à l'interne dans une grande concertation nationale.
Pour Me Tall, certaines invitations pour participer au sommet de Ouaga ont été adressées à des associations qui appartiennent à un regroupement donné, alors que d'autres associations ont été ignorées. Bref, Me Tall et les autres leaders de la CSM expriment leur regret de constater que les forces vives maliennes ne sont pas capables de se parler qu'à l'extérieur du pays.
Concernant l'objet qui est le point d'orgue du sommet et qui anime toutes les discussions à Bamako, la CSM a publié un document intitulé
"la stabilité du Gouvernement : gage de la stabilité du pays ", à travers lequel, Moussa Mara et les autres estiment que "
changer de gouvernement est une fausse bonne idée ". Argument après argument, le chef de Yelema a démonté les récriminations faites à l'équipe gouvernementale du Dr Cheick Modibo Diarra. Et Me Mountaga Tall d'assurer : «
nous soutenons avec toute notre énergie le gouvernement actuel».
Les autres intervenants expliqueront qu'aucune œuvre humaine n'est parfaite. Le gouvernement actuel, comme de précédentes équipes, est perfectible. Il n'est pas exclu que cela soit le cas ultérieurement. Mais pour le moment, il urge de le soutenir afin qu'il travaille sereinement en allant très vite pour libérer le Nord du pays occupé. Car, "
chaque seconde qui passe est une souffrance de trop pour les populations du septentrion", a déclaré Me Tall.
Bruno Djito SEGBEDJI