Préparatifs des élections générales et référendaire d'avril-juillet prochains : Le Gouvernement fait le point à la classe politique qui reste sceptique :

4 Jan 2012 - 00:00
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Le cadre de concertations entre  le ministère de l'Administration territoriale et les partis politiques s'est réuni, hier mardi 3 janvier 2012, dans la salle de conférence du Gouvernorat du district de Bamako. Le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, qui avait à ses côtés le Délégué général aux élections, le général Siaka Toumani Sangaré, en présence du Gouverneur Souleymane Diabaté et d'autres cadres du ministère, a fait le point des préparatifs des prochaines élections générales, la présidentielle couplée à la consultation référendaire d'avril -mai et les législatives de juillet de cette année 2012. Malgré les assurances données par le ministre chargé des élections, les acteurs politiques sont restés, pour la plupart, dubitatifs quant à la tenue à bonne date d'élections crédibles.

près plusieurs reports, la réunion du cadre de concertations entre le ministère de l'Administration territoriale et des collectivités locales et la classe politique malienne s'est tenue hier au Gouvernorat du district. Le premier constat à signaler est la faible affluence des représentants des partis politiques.

      Sur plus de 130 formations politiques que compte le Mali, à peine unesoixantaine étaient présente à la rencontre, pour laquelle le ministère a adressé l'invitation par un communiqué laconique à la télévision nationale. Ce qui a été dénoncé par certains partis, qui estiment que tout le monde ne regardant pas la télévision nationale, passer un communiqué au journal télévisé en guise d'invitation aux partis politiques, les acteurs les plus concernés par les élections, est " une preuve de non respect et un manque de considération à ces principaux interlocuteurs du Gouvernement dans le cadre d'une organisation consensuelle des élections à venir ".

L'ordre du jour de la rencontre d'hier était libellé en 5 points : lecture et d'adoption du compte rendu de la réunion du 13 octobre 2011, la présentation de la situation partielle de la révision des listes électorales, le compte rendu des travaux d'adoption de la loi électorale par l'Assemblée nationale, le schéma d'organisation du bureau de vote pour les scrutins couplés, le point d'information sur l'élaboration des actes électoraux (actes du ministre et actes du gouvernement) et sur le rappel de certaines dispositions de la loi électorale (parrainage, c'est-à-dire le soutien aux candidatures) et la caution par candidat.

Dès l'entame, le ministre Kafougouna a fait constater, sans grandes réserves, l'exactitude du compte rendu de la précédente réunion, celle du 13 octobre 2011. C'est après cela que le Directeur national de l'Intérieur, Bassidi Coulibaly, a présenté les tableaux récapitulatifs des résultats provisoires (à la date du 22 décembre 2011) de la révision des listes électorale sur le territoire national et pour les Maliens de l'extérieur.

Il ressort de ces résultats que les opérations de révision des listes électorales ont été quasiment boycottées à Bamako, ont connu une faible participation tant des citoyens que des partis politiques aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Quelques exemples illustratifs : à la date du 22 décembre 2011, il est enregistré en Commune I de Bamako 5 576 inscrits de plus de 18 ans, autres inscrits, 17 666, nombre de radiations, 381, nombre de corrections, 69, total des cartes non retirées, 114 529, cartes vérifiées, 345 ; cartes non identifiées, 114 184. Au total, à Bamako, on compte 26 690 nouveaux inscrits ayant 18 ans et plus ; autres inscriptions, 64 877 ; nombre de radiations, 1 750, nombre de corrections, 1 914 ; total des cartes non retirées, 589 531 ; cartes vérifiées, 811 ; et cartes non identifiées, 588 720.

Au niveau des Maliens de l'extérieur, plusieurs juridictions ont enregistré  zéro inscrit, zéro radiation, zéro carte non retirée, zéro carte vérifiée, telles qu'Accra, Addis-Abeba, Alger, Berlin, Bruxelles, Conakry, Le Caire…

Ainsi, plusieurs représentants des partis politiques se sont interrogés sur la fiabilité de ces opérations ou la fiabilité des résultats présentés par le Directeur national de l'Intérieur. Certains représentants de partis ont relevé le manque ou l'insuffisance de la motivation (financière) que le ministère de l'Administration territoriale doit faire en faveur des membres des commissions administratives de révision des listes électorales.

Pour le Pr Younouss Hamèye Dicko, Colonel Youssouf Traoré, Kaba Diarra, Ousmane N'Diaye et d'autres représentants des partis politiques, le Gouvernement ne semble pas décidé à organiser de bonnes élections vu la faible mobilisation à propos de la révision des listes électorales, la non rémunération des agents qui ont travaillé dans les commissions, les négligences par rapport à la prise en compte des propositions de la classe politique pour un fichier électoral fiable, etc.

Certains représentants de partis sont allés jusqu'à douter de la tenue à bonne date des prochaines élections. "Il ne sert à rien de vouloir tout faire avec approximation pour aboutir à des élections catastrophiques qui seront contestées et plonger le pays dans des voies sans issues, que Dieu nous en garde !", a fait remarquer un représentant de la classe politique.

Par rapport à toutes ces inquiétudes, le ministre Kafougouna Koné et ses collaborateurs ont essayé de rassurer leurs interlocuteurs. "Le Gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour organiser des élections acceptables pour tous. Le processus s'améliore progressivement et les tableaux récapitulatifs définitifs seront transmis le 10 janvier au plus tard à la DGE pour que le fichier électoral consensuel soit prêt courant février 2012", ont expliqué les représentants du Gouvernement.

Les discussions se sont poursuivies ensuite avec un grand intérêt autour des autres points de l'ordre du jour, notamment le compte rendu des travaux d'adoption de la loi électorale, le schéma d'organisation du bureau de vote pour les scrutins couplés. Sur tous ces points, bien d'inquiétudes subsistent chez les acteurs politiques. Des inquiétudes qui pourraient se résumer à une crise de confiance par rapport à la volonté du Gouvernement d'organiser des élections propres dans quatre petits mois.

                           BDS

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