Tabaski 2012 : Des moutons à prix d’or

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  Cette année à l’inverse des précédentes fêtes, les Maliens sont appelés à vivre une Tabaski  exceptionnellement difficile. La crise économique, combinée, à l’occupation du nord du pays ont mis à rude épreuve les porte monnaies des Maliens.

Dans les foyers, la tristesse est de mise et l’inquiétude se lit sur tous les visages. Celle de passer une agréable fête.

Etant donné que l’acquisition du mouton, reste le vœu de tous, le  ministre de l’élevage et de la pêche, par une intervention télevisée a rassuré l’opinion nationale en suspendant provisoirement toutes les taxes sur les moutons, afin de rendre les prix  abordables aux citoyens démunis. Cet appel, pour de nombreuses personnes est tombé sur l’oreille d’un sourd. Car, la réalité sur le terrain reste toute autre. Nombreux sont les chefs de familles qui n’ont aucun espoir de pouvoir se procurer un mouton, cette année.

Dans les différents marchés les prix des moutons grimpent. Ils varient entre 40 000F et 200 000FCfa. Même plus.

Et les marchands avancent comme argument pour justifier cette hausse des prix, les raquettes dont ils font l’objet au niveau des différents postes de contrôles, légales ou illégales. Mais le pire en est que cette flambée de prix tombe à un très mauvais moment. Car depuis les événements du 22 mars, presque toutes les activités tournent au ralenti. Nombreuses structures socio professionnelles ont mis la clé sous le paillasson, d’autres ont considérablement réduit leur effectif d’employés, soit en les mettant au chômage technique ou en les licenciant définitivement.

« Pour faire la fête convenablement il faut impérativement avoir de l’argent, et c’est ce qui nous manque aujourd’hui. Tout va de mal en pire dans ce pays, souvent j’ai l’impression que c’est le ciel qui nous tombe dessus», déclare Moussa Cissé, 45 ans, agent commercial

Pour Amadou Doumbia enseignant,   la suspension des  taxes n’a aucunement été ressentie par les populations, pour la simple raison que   les prix des moutons sont toujours hors de la portée  du malien moyen.

Ramata Keïta : Stagiaire

 

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