Sponsoring fantôme, FIGC complice, liens mafieux : l’Inter Milan au cœur du plus grand scandale depuis le Calciopoli !
Plongée dans les ténèbres de l’Inter Milan. Au lendemain d’une défaite cuisante face au PSG et alors que Simone Inzaghi s’apprête à quitter le banc, un rapport confidentiel vient noircir encore davantage le tableau

Il met en lumière une gestion financière opaque, des sponsors douteux, des liens inquiétants avec certains ultras, et des interventions institutionnelles supposées. Un cocktail explosif qui pourrait faire vaciller tout un système — et réveiller les fantômes du Calciopoli.
Après la chute sur le terrain, le gouffre hors du terrain : l’Inter Milan traverse sans doute la pire semaine de son histoire récente. Humiliation brutale en Ligue des Champions face au PSG, départ imminent de Simone Inzaghi, entraîneur d’un cycle historique, et désormais, un rapport explosif qui jette une lumière glaçante sur les finances du club : l’Inter Milan vit une séquence noire. Un document confidentiel, rédigé par un conseiller financier opérant à la City de Londres, dévoile des mécanismes de gestion financière jugés irréguliers, une proximité préoccupante avec des groupes d’influence, et des interférences institutionnelles d’ampleur. Entre sponsorings fictifs, comptabilité créative, et intervention supposée de la FIGC pour éviter une exclusion du championnat, c’est tout un système qui semble avoir permis au club nerazzurro de se maintenir au sommet malgré une réalité économique qui, selon le rapport, aurait dû le mener à la liquidation, l’exclusion de la Serie A voire la rétrogradation en divisions inférieures. Ce rapport confidentiel rédigé par un banquier londonien — conseiller d’un groupe intéressé par le rachat de l’Inter Milan — jette une lumière crue sur les pratiques financières du club durant les premières années de la présidence Suning (2016-2019). Publié par le site italien Affaritaliani.it, le document remet en question la solidité et la légitimité d’une partie des revenus enregistrés à l’époque, notamment ceux liés à des sponsors asiatiques.
Près de 300 millions d’euros venus de Chine
Dès son arrivée à la tête du club en 2016, le groupe chinois Suning a mis en place un réseau de « sponsors régionaux » ayant généré près de 300 millions d’euros de revenus sur trois saisons (2016-2019). Un chiffre représentant 27% des revenus totaux de l’Inter sur cette période, selon le rapport. Parmi ceux-ci, 131,4 millions d’euros proviendraient d’un contrat intra-groupe Suning, et 165,6 millions d’autres de partenaires tiers, qualifiés de « douteux » par l’auteur de l’analyse. Les revenus issus de ces contrats, souvent temporaires et difficilement traçables, sont présentés comme un levier pour soutenir artificiellement les comptes du club et répondre aux exigences de l’UEFA dans le cadre du fair-play financier. Pour mémoire, l’Inter avait été sanctionné par l’instance européenne en 2015 pour non-respect des règles économiques, ce qui avait conduit à un accord de règlement imposant un retour à l’équilibre d’ici à 2019. Sous la présidence de Suning, les charges du club ont fortement augmenté. Les coûts liés aux joueurs et au staff sont passés de 124 millions d’euros en 2016 à 192 millions en 2019, et les autres dépenses d’exploitation ont bondi de 211 à plus de 310 millions sur la même période.
Dans ce contexte, les recettes traditionnelles (droits TV, billetterie) ne suffisent pas à combler le déficit. La seule marge de manœuvre rapide et significative se trouve alors dans les contrats commerciaux et de sponsoring, notamment ceux signés avec des entreprises chinoises. Parmi les partenaires cités figurent FullShare Holding (secteur touristique), King Down Investment (voyages en ligne), iMedia (marketing sportif), ainsi qu’une société anonyme ayant versé un droit d’entrée de 10 millions d’euros et un contrat annuel de 25 millions pour promouvoir la marque Inter en Asie du Sud-Est. Selon le rapport, certaines de ces entreprises ne présentent aucun lien clair avec le football, et plusieurs n’ont jamais publié d’informations financières publiques. Avant l’arrivée de Suning, les revenus de base de l’Inter (hors plus-values sur les transferts) se situaient autour de 176 à 186 millions d’euros par saison. Trois ans plus tard, le club a vu ses revenus augmenter de 46 %, principalement grâce à ces partenariats asiatiques, qui ont rapporté 297 millions d’euros sur un total de 651,5 millions. Une progression spectaculaire, mais marquée par de nombreuses zones d’ombre sur la traçabilité, la nature économique réelle des sponsors et leur indépendance vis-à-vis du propriétaire.
Une croissance rapide mais questionnée
Au-delà des revenus atypiques générés via des sponsors chinois, le rapport d’analyse évoque un ensemble plus large de dysfonctionnements structurels autour de l’Inter Milan. Il pointe une situation financière précaire, des pratiques de gestion discutables, ainsi que des interventions institutionnelles présumées qui auraient contribué à maintenir le club en activité malgré un bilan jugé insoutenable. Le document évoque une société en état de capital négatif, qui, selon les normes italiennes, aurait dû faire l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire. Cette affirmation repose notamment sur la détérioration progressive des fonds propres du club et des niveaux d’endettement jugés incompatibles avec la continuité d’exploitation. La production artificielle de liquidités via des "sponsorings fantômes" et des contrats sans logique économique est dénoncée comme un mécanisme permettant de contourner les normes comptables et les règles de gestion financière imposées par la FIGC et l’UEFA. Selon le rapport, des pressions auraient été exercées sur la COVISOC, l’organe de surveillance financière du football professionnel italien (équivalent italien de la DNCG en France), afin d’empêcher l’exclusion de l’Inter de la Serie A. Un ancien membre de cet organisme aurait dénoncé des manques de contrôle délibérés, à la suite d’interventions extérieures.
Toujours selon les documents, la FIGC aurait mis en place des normes ad hoc qui auraient favorisé le club lombard, dans un contexte où d’autres clubs ont été sanctionnés pour des faits similaires ou moindres. Le rapport soulève également des manques de transparence concernant les actionnaires finaux du club, ainsi que des chaînes de contrôle passant par des juridictions offshore, notamment les îles Caïmans, figurant sur une liste noire. La situation a été publiquement commentée par le ministre des Sports, Andrea Abodi, qui a appelé à "une transparence totale, comme du verre", liant directement les manquements présumés à la nécessité de commissarier la COVISOC. Une partie du rapport se concentre sur Giuseppe Marotta, actuel directeur général de l’Inter. Il est mentionné pour des négociations directes avec les groupes ultras du club, notamment lors de moments de crise. Des expressions comme "Marotta cède aux pressions" ou "résolution grâce à Marotta" sont utilisées pour décrire sa médiation dans des tensions internes. L’analyse fait un parallèle avec la période où Marotta officiait à la Juventus, mentionnant des rencontres régulières avec des figures liées au crime organisé, dans des lieux privés, sans que cela ait donné lieu à des enquêtes officielles. Aucune implication judiciaire n’est confirmée, mais la récurrence de ces contacts est relevée.
Le rapport note un contraste entre les reconnaissances publiques accordées au club — comme l’Ambrogino d’Oro décerné par le maire de Milan Giuseppe Sala, ou la victoire de l’Étoile — et les enquêtes en cours sur les liens avec certains groupes d’ultras. Le timing de certaines présentations publiques, notamment celle de l’avocat Ignazio La Russa aux côtés du journaliste Fabrizio Biasin, quelques jours après l’éclatement de l’affaire des ultras, est également souligné comme significatif. Enfin, le président Steven Zhang est décrit comme absent physiquement des procédures clés, incapable de voyager en raison de l’absence de passeport, ce qui alimente les interrogations sur la gouvernance opérationnelle du club. Ce qui transparaît à la lecture du rapport va bien au-delà d’une simple irrégularité comptable. Il dessine les contours d’un système de connivences financières, politiques et institutionnelles qui auraient permis à un géant du football italien de déroger aux règles sans en assumer les conséquences. Si les faits sont confirmés, il s’agirait tout simplement du plus grand scandale du football italien depuis le Calciopoli en 2006 et le krach financier de Parmalat en 2003. L’ampleur des accusations, le rôle supposé de la FIGC et de la COVISOC, la nature des revenus injectés, les réseaux offshore et la complaisance politique pourraient ébranler non seulement l’Inter, mais l’intégrité du système footballistique italien tout entier.
Source: https://www.footmercato.net/
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