Centre d’Information et de Gestion des Migrations : Une coquille vide

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Il est opérationnel, depuis quelque années le fameux Centre d’Information et de Gestion des Migrations.

Et, lors de son inauguration, le commissaire Louis Michel soulignait : « le CIGEM est un pont qui unit l’Afrique et l’Europe et qui est fait pour remplacer les embarcations de fortune. C’est aussi le reflet d’une profonde conviction humaniste… »

Quel sens donner cependant à cette ‘’conviction humaniste’’, si elle ne trouve sa concrétisation que dans la mise en place de ce centre ? De surcroît, un centre qui est chargé de « l’accueil, l’information, l’orientation et l’accompagnement des migrants potentiels et ceux de retour au bercail », et qui aura nécessité un financement à hauteur de 6,5 milliards Fcfa.

Il faut cependant reconnaître que, près de 7 milliards de nos francs pour orienter et informer les migrants de nos pays, fait dresser les cheveux (sur la tête), de désapprobation.

Ce constat s’impose, dans la mesure où, nul n’ignore que le besoin de s’expatrier est lié dans nos pays, essentiellement au manque  d’emploi.

Dès lors, avec cette enveloppe financière colossale, ne pouvait-on pas rendre exploitables  plusieurs hectares de terres à l’Office du Niger ?

Ne pouvait-on pas financer plusieurs unités industrielles à même d’absorber le chômage, qui pousse des milliers de jeunes Maliens, sur les routes des migrations clandestines ?

A quoi rime la réalisation de ce projet si coûteux  de contrôle de flux migratoire, alors que tout le monde sait qu’en réalité il n’aura aucun impact sérieux sur l’émigration clandestine ?

En fait de projet du CIGEM ; il faut dire que l’on n’a eu droit qu’ à un ensemble de bureaux bien équipés en documents et d’outils informatiques sur les techniques de recherche d’emploi… En somme un gâchis.

La politique migratoire de l’UE doit être revisitée

Lorsque la représentante d’alors de la CEDEAO, Mme Adrienne Diop disait que « la création de ce centre permet un réel dialogue entre pays de départ et de destination des migrants ; il convient d’organiser la migration, de l’accompagner et de saisir les opportunités qu’elle offre dans une gestion concertée », tout porte à croire que le CIGEM ne sera en définitive, (et c’est le cas de nos jours) qu’un centre de sensibilisations, en faveur des migrants (potentiels) ou des refoulés issus de cette émigration clandestine.

Cependant, il faut reconnaître que cette initiative européenne du CIGEM semble en définitive, n’être que de la poudre aux yeux des potentiels migrants. Cela, d’autant plus que, malgré les risques liés au phénomène, nombreux sont les refoulés qui clament à qui veut les entendre, leur désir de repartir (par mer ou par terre), tant que la situation de paupérisation ambiante sur le continent africain, demeurera inchangée.

« L’Europe ne se sauvera pas sans l’Afrique » disait, Alpha Oumar Konaré, l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine.

En clair, tant que le chômage, la vie chère, la corruption, le népotisme et les injustices sociales n’auront de solution, l’Europe et les autres pays nantis à travers le monde seront envahis par les “indésirables”.

 

  1. D.S.

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