Sekou Niame Bathily, conseiller communal à Nioro du Sahel : "Pour la paix au Mali, aucune carte ne doit être écartée"
Pour Sékou Niamé Bathily, le conflit qu'il soit armé ou non finit toujours autour d'une table de négociation.

A ses yeux, l'option militaire à elle seule ne saurait mettre fin au terrorisme. Les autorités politiques doivent jouer pleinement leur rôle à travers une diplomatie efficace. "Il s'agit de négocier la paix au-delà de nos frontières", dit-il.
Le jeune Conseiller communal à Nioro du Sahel, Sékou Niamé Bathily dit avoir constaté une recrudescence des attaques terroristes. Pour lui, les actions des forces du mal ont touché plusieurs localités parmi lesquelles Sebabougou et Sandaré dans la région de Nioro, Sirakorola dans la région de Koulikoro, Mondoro et Boulkessy dans la région de Douentza, Mayou dans la région de Sikasso, Diafarabé dans la région de Mopti, l'aéroport et le camp de Tombouctou, Tessit dans la région de Gao etc.
« Ces différentes attaques des forces obscurantistes qui ont visé majoritairement les emprises des forces armées et de sécurité du Mali n'ont d'autres objectifs que de semer la panique au sein de la société" a-t-il expliqué. Ainsi, face à ces actions terroristes, des opérations aéroterrestres et une grande contre-offensive des FAMa visant à protéger les populations sont organisées.
Ces mesures selon les autorités régionales visent à protéger les populations. "De ce constat, nous pouvons dire que les Gat sont mieux équipés maintenant et multiplient leurs actions sur le territoire national malgré les ripostes des FAMa. Nous devons alors doubler de vigilance et soutenir les FAMa dans leurs missions de sécurisation du territoire et des populations", a laissé entendre le jeune Conseiller. Pour lui, nous avons certes l'avantage d'avoir une armée équipée et aguerrie mais l'adversaire n'a pas de visage ni de couleur et il agit sans pitié. C'est pourquoi soutenir l'armée dans la sécurisation est un impératif pour tous et non une option. Il en va de la survie de toute une nation. Les hommes font de leur mieux sur le terrain, notre rôle est de leur apporter le soutien nécessaire. Pour cela, le Peuple malien n'est jamais resté en marge. Malgré les efforts déployés sur le terrain les Gat multiplient les attaques avec des pertes en vies humaines dans nos rangs (paix à leur âme) et des blessés (prompt rétablissement).
« La question fatidique revient toujours lorsqu'on parle de dialogue : avec qui dialoguer ? On négocie quoi ? Voilà des questions qui auront leurs réponses dès qu'on est autour d'une table. Le conflit qu'il soit armé ou non finit toujours autour d'une table de négociation. L'option militaire à elle seule ne saura mettre fin au terrorisme ». Les autorités politiques doivent jouer pleinement leur rôle à travers une diplomatie efficace. Il s'agit de négocier la paix au-delà de nos frontières. Ces groupes armés terroristes (JNIM, EIGS etc.) ne sont que des ramifications qui ont des connexions depuis l'étranger. Le dialogue doit se faire à plusieurs niveaux.
D'abord avec certains leaders nationaux de ces groupes. Ensuite, les leaders communautaires et enfin certaines puissances étrangères qui pourraient avoir de l'influence sur les groupes armés terroristes. Il s'agit pour la diplomatie malienne de mieux organiser ce mécanisme et de l'activer. Trop de sang des civils et des militaires versés pour une guerre qui n'est pas la nôtre.
Sékou Niamé Bathily demeure convaincu que le Mali est un pays de vivre ensemble, de cohésion sociale et de tolérance. Notre peuple ne mérite pas cette barbarie d'une autre époque. Nous ne sommes pas de complexé culturel, nous devons dialoguer avec qui nous voulons. Cette doctrine qui consiste à dire qu'on ne négocie pas avec les terroristes est révolue. On a vu des puissances négocier avec les terroristes pour la libération de leurs otages.
Pour la paix au Mali, aucune carte ne doit être écartée. La carte du dialogue est nécessaire. D'ailleurs, toutes les fora (DNI, ANRs etc.) ont proposé cette option.
Ibrahima Ndiaye
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