Ce qu’il faut retenir de l’élection à la présidence de la BAD
La Banque africaine de développement, à l’issue de son assemblée générale ordinaire prévue ce 29 mai à Abidjan en Côte d’Ivoire, va élire son nouveau président pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Ils sont cinq candidats, aucun Malien n’y prétend, en lice pour la succession du Nigérian Akinwumi Adesina.
La Banque africaine de développement (BAD) aura ce jeudi 29 mai un nouveau président. Cette élection, qui va se tenir dans le cadre de l’assemblée générale ordinaire de la BAD, déterminera le successeur de la présidente sortante dont le mandat arrive à expiration, la Nigérian Akinwumi Adesina. Il laisse une institution financièrement solide mais confrontée à des défis importants notamment la mobilisation des financements.
Il sera choisi parmi les cinq candidats, sans aucun Malien, en lice : le Sénégalais Amadou Hott, la Sud-Africaine Swazi Bajabulile Tshabalala, le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli.
Réuni à Abidjan (Côte d’Ivoire), siège de la BAD, les 11 et 12 février, le Comité directeur du Conseil des gouverneurs après examen des dossiers de candidature a validé la liste des candidats à l’élection du président de l’institution panafricaine.
Les différents candidats ont des profils variés et cumulent chacun des dizaines d’années d’expérience. Selon plusieurs analystes, difficile pour l’instant de dégager un favori tant les candidats sont au coude à coude.
Comment se déroule l’élection du président de la BAD ?
Le président de la BAD est élu par le conseil des gouverneurs, représentants les pays membres, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. À la date du 31 décembre 2023, 81 pays membres avaient souscrit au capital autorisé de la BAD, dont 54 pays africains indépendants (membres régionaux) et 27 pays non africains (membres non régionaux).
L’élection du président de la BAD est un processus complexe. Selon l’article 9 des Règles de procédure relatives à l’élection du président de la Banque africaine de développement telles qu’amendées (les « Règles de l’élection »), est élu président de la Banque, le candidat qui obtient à la fois au moins 50,01% de voix attribuées à tous les pays membres régionaux (africains) et au moins 50,01% des voix attribuées à tous les pays membres (régionaux et non régionaux). C’est ce qui est couramment appelé « le vote à la double majorité ».
Qui sont les principaux contributeurs ?
Au niveau africain, le vote des pays n’a pas le même poids. Celui-ci est déterminé en fonction de la contribution de chaque pays. Ainsi les votes des gros actionnaires : le Nigeria avec 9,333% du capital de la banque 15,80%, l’Égypte, second actionnaire avec 6,33% des droits de vote, l’Algérie (5,331%), le Maroc (4,761%) et la Côte d’Ivoire (3,824%) vont peser lourd sur le choix du futur président. Les votes des gros actionnaires des non régionaux (États-Unis, le Japon, l’Allemagne, le Canada, et la France) sont également déterminants.
La BAD est une institution financière panafricaine qui finance à taux réduit des grands projets dans plusieurs domaines : agriculture, énergie, transports, des infrastructures, etc. Pour le cas spécifique du Mali, la BAD a financé plusieurs projets de développement allant des infrastructures à l’énergie en passant par l’agriculture.
Parmi lesquels on peut retenir : le Projet d'assainissement de la ville de Bamako, le Projet d'élargissement de la route Carrefour de la Paix-Pont Woyowayanko-Point Y, Projet de renforcement de la sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté (PReSAN-KL), le Projet de développement de mini-centrales hydro-électriques et des réseaux de distribution associés (PDM-HYDRO), le Projet de financement inclusif des filières agricoles (Projet INCLUSIF), etc.
L’élection du nouveau président intervient à un moment où les Etats-Unis, principaux contributeurs à la BAD, envisagent de se retirer de la BAD. L’institution financière panafricaine ne fait pas partie des priorités des Etats-Unis, selon l’administration Trump.
Dans son budget 2026, la nouvelle administration américaine a proposé la suppression pure et simple de la contribution des Etats-Unis au Fonds africain de développement (FAD), donc de la BAD. Ce qui représente une manne financière de 555 millions de dollars.
Le président élu doit fixer le cap en donnant les nouvelles orientations de la Banque africaine pour le développement.
Abdrahamane SISSOKO
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