Campagne agricole a l’office du Niger : La résilience a prévalu sur les desseins malveillants

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 Plus de 900 000 tonnes de paddy sont attendus cette  campagnes en dépit des  difficultés de toutes nature. De l’insécurité ambiante ou résiduelle à la pénurie d’engrais  tous les acteurs impliques au-delà des grades, titres et qualité ont compris l’enjeu pour notre communauté de destin .Ensemble ils ont pu  se comprendre et faire émerger la raison pour affronter l’adversité. Chronique d’un cas de réussite d’intelligence collective dans les périmètres aménagés de l’office du Niger.

Ceux qui pensaient affamer le Mali en voulant empêcher l’office du Niger de produire doivent encore inventorier d’autres astuces. Le riz du Delta sourira à nouveau n’en déplaise aux seigneurs de la terreur. L’office produira du paddy et autres spéculations car chacun a joué sa partition dans la chaine.

Le premier acte nous est venu du sommet de l’état  avec le retour de la sécurité. Des Forces hostiles peu importe leurs étiquette avaient juré d’entraver le développement de la zone. Du Kouroumary au Macina en passant par le Kala, elles avaient fait de la terreur le quotidien des pauvres producteurs. Des assaillants toutes catégorie confondues se sont partagé les «  zones d’influence » avec comme objectif global semer la paniques et la désolation  dans les villages et hameaux, dans les foires hebdomadaires  et sur les pistes rurales. Conséquence, nous avons connu un  dérèglement général et de la production et des circuits  et de distribution. C’est en ces moments où le doute commençait à s’installer dans l’opinion quant à l’éventualité  d’un renversement de la situation, que les  Forces de défense et de sécurité(FDS) ont repris l’initiative des débats. Ce qui a commencé par un ratissage dans la bande nord du périmètre avant le nettoyage des nids assorti d’un  maillage conséquent du terrain. La présence de plus en plus prononcée des Forces a rétabli la confiance entre l’armé et son peuple. Ce dernier ayant repris l’espoir pouvait vaquer à ses occupations agricoles. Preuve le taux mise en valeur des superficies varie de 89 à 98% des prévisions. Cette campagne près 120.000 ha ont été mise en valeur Ce qui est largement supérieur aux résultats de l’an dernier où l’office a été contraint à cause de l’insécurité d’exonérer plus de 12 000 ha du payement de la redevance eau.

Le retour progressif de la sécurité s’est accompagné d’une pluviométrie régulière. Toutes choses qui conditionnent une bonne campagne. Mais c’était sans compter avec la pénurie d’engrais dans les zones. La monté des prix  sur le marché international, le contexte d’embargo imposé à notre pays à l’époque et les incompréhensions entre acteurs impliqués dans la chaine d’approvisionnement ont renchéri les coûts de revient de ce produit de  grande consommation. Le sac d’engrais s’est vite trouvé hors de portée des bourses du producteur. Des  spéculateurs et autres  profiteurs voulaient  profiter de l’extrême sensibilité du produit pour monter les enchères. Face à la situation les producteurs ont inventorié une série de mesures .Certains  n’ont pas hésité à investir leurs économies pour ne rater la campagne car le calendrier agricole n’attend pas. D’autres par contre ont eu recours à la fumure organique .Pratique  vulgarisée à l’office mais que l’engrais minéral avait reléguée au second plan. Le recours à cette pratique va de l’usage de la fumure organique à la superposition maraichage /riziculture et en fin la riz-pisciculture.

Pour M. Coulibaly  Koblé de la zone de Kolongotomo  la fumure organique reste  une alternative crédible la surenchère. M. Coulibaly utilise de la paille, des gousses d’animaux domestiques et en fin des ordures  ménagère pour faire du compost. Le résultat est selon lui très probant car la pratique quoi que harassante et demandant du courage permet de disposer de l’engrais à souhait et au moment venu .Aussi elle permet de réduire les charge d’exploitation tout en préservant les terres .Au même moment les acteurs du système d’approvisionnent ont pu se comprendre sous le leadership  des plus hautes autorités nationales. Les négociations ont permis de subventionner deux (2) sacs /ha a raison de 12500 FCFA le sac. Le PDG de GNOUMANI SA assure avoir ravitaillé les zones à lui confiées conformément à  la  clef de répartition pour un volume  de 9400t.Une fois de plus la raison a prévalu entre les fournisseurs et l’état pour sauver une campagne qui un moment avait été sérieusement menacée par la pénurie d’engrais .Moralité on arrivera à surmonter toutes les difficultés quand on décide de se parler en toute franchise et sans arrières pensée.

Humeur L’Engrais : «l’arme » à contrôler désormais   !

L’engrais a manqué à l’appel cette campagne  suffisamment pluvieuse. Ce faisant les efforts déployés par dans le domaine de sécurisation du pays et particulièrement les zones de production  risquent de ne pouvoir atteindre tous les objectifs visés partout. La crise de l’engrais  a montré les insuffisances et la vulnérabilité de notre stratégie agricole. Elle a mis à nu notre trop grande  dépendance vis-à-vis de ce produit, une dépendance qui  peut compromettre nos objectifs de production et de productivité .La  crise a démontré que l’’Etat  ne peut plus  assurer la subvention pour des besoins qui vont crescendo ; l’absence de structure ou de mécanisme fiable qui maitrise notre approvisionnement en engrais. En fin la crise a  donné la preuve que nous pouvons être à la merci  de tout groupe organisé qui en jouant sur un produit aussi sensible peut faire chanter un gouvernement.

Ainsi l’extrême sensibilité du produit  dans notre stratégie de production agricole requiert de l’Etat une prise de responsabilité pour protéger le Mali contre une famine dictée par procuration. Cela passe par la réflexion et la mise en place d’une structure régalienne dont la mission est de créer les conditions d’un approvisionnement adéquat afin de mettre un terme au chantage de certain groupe.  La question alimentaire relève de la souveraineté nationale et l’état doit s’assumer  à travers ses politiques publiques et des mesures d’atténuation, de substitution.

La question doit être élevée au rang des priorités nationales  comme la sécurité pour mettre notre pays à l’abri de certains agendas  par ces temps où l’engrais semble devenir  une arme que n’importe quel groupe mafieux peut utiliser pour anéantir les efforts.

 

L’OFFICE DU NIGER : NOURRIR LE MALI ET SECURISER LE SAHEL

L’office du Niger est un levier  stratégique de sécurité et de souveraineté alimentaire pour notre pays. Au-delà le complexe agricole peut être utilisé comme outil de défense Nationale en créant de meilleures conditions e peuplement de la bande sahélienne dont le vide démographique profite à aujourd’hui certaines forces hostiles   

. Ceux qui l’ont créé l’office du Niger ne l’ont pas fait pour les beaux yeux des  Maliens  alors soudanais  français. Ils l’ont fait pour les besoins de l’empire colonial français avec missions entre autre de servir de grenier pour l’Afrique, leur Afrique. Dès l’indépendance, tous les plans de développement dirigés à partir du niveau central ont priorisé l’agriculture avec comme objectif l’atteinte de la souveraineté alimentaire. La zone Office du Niger qui est une zone de concentration d’eaux de surface et de terres fertiles fut ciblée pour atteindre ce but. En effet l’office du Niger compte   huit (8) systèmes hydrauliques  totalisant plus de 1 900.000 ha potentiellement  aménageables. Il s’agit des systèmes du Kala supérieur (94 738 ha), Kala inférieur (92 129 ha), du Kouroumary (139 814 ha) du Macina (716 610 ha) du Karéri (477 327 ha) du Kokéri (142 318 ha) du Méma (119 476 ha) et du Farimaké (124 994 ha). Ces systèmes sont dominés par trois grands canaux que sont le canal du sahel, le cost-ongoiba et le canal du Macina. Les sècheresses cycliques qui ont anéanti les productions pluviales ont poussé les autorités à jeter leur dévolu sur la maîtrise des eaux de surface. Malgré tout, les résultats sont restés en deçà de l’espoir et les autorités ont réfléchi sur de gros projets structurants dans le domaine des aménagements hydro agricoles.

Des tribulations…..

Le Mali n’a pas manqué de partenaires pour la réalisation des aménagements le long de la bande sahélienne. Le premier projet de cette envergure prévoyait  d’aménager 200 000 ha dans le Mema-Farimaké vers la fin de la décennie 80. Malheureusement, la tentative tournera cours suite à l’affaissement de l’ex URSS nous a-t-on dit.  Cependant le matériel sur place a vite disparu et les autorités post révolution ne se sont pas hâter pour réchauffer ce projet  qui avait suscité  l’espoir de tout un peuple. Elles se sont cramponnées à des programmes moins ambitieux avec comme argumentaire le manque d’argent. Et pourtant les soviétiques nous avaient promis de réaliser ce projet sous forme de subvention

Il a fallu attendre les années 1996 pour voir les extensions reprendre à l’Office du Niger avec le projet Bewani. De cette date à maintenant, les efforts considérables ont été déployés mais toujours est-il que l’Office reste en deçà des 10% de ses potentialités. Conditionnées à l’aide extérieure, les extensions n’ont pas suivi le rythme que voulait leur impulser les différents programmes gouvernementaux.

En 2008 un second projet connu sous l’appellation «  Malibya »  prévoyait l’aménagement de 100 000 ha dans le Karéri. « Malibya Agriculture », un grand projet initié par Mouammar Kadhafi qui ambitionnait de faire de l’agriculture un modèle de coopération sud/sud. C’est un exemple de la promotion de l’investissement privé dans lequel notre pays a attribué 100 000 hectares de terre à la Société Malibya Agriculture. Ce projet  était une opportunité pour non seulement augmenter les surfaces aménagées, mais aussi permettre l’irrigation de plusieurs milliers d’autres hectares le long du grand canal de Bokiwere, long de 40 km que le projet a réalisé. Malheureusement encore, ce projet s’est estompé. La réalisation d’un tel projet allait surement permettre au Mali d’assurer son leadership sous régional en matière de production agricole .Chose qui heurte les plan et les intérêts de ceux qui ont intérêt  à voir le Mali vivre des importations de riz. Ces derniers profitant de la  frilosité des dirigeants de l’époque sont parvenus à utiliser d’autres maliens pour servir leur cause. Ces harki si on permet nous de les appeler ainsi se sont acharné sur l’office du Niger en l’accusant   « D’ACCAPAREMENT DES TERRES ».Des caravanes animées par des maliens qui prétendaient défendre les producteurs  savamment conseillés et financés à gros sous ont déferlé sur les bords du Fala de BOKI WERE trainer l’office dans la boue. L’expression D’ACCAPAREMENT DES TERRES  fait tabac grâce aux réseaux de medias mensonge recrutées pour ce faire. Kadhafi est mort assassiné le 20 octobre 2011 et la suite est connue. Le canal plutôt fleuve intérieur qu’il a creusé est à la merci des intempéries et les paysans maliens contemplent cette infrastructure titanesque avec le cœur meurtri d’avoir raté une seconde fois la chance de s’auto-suffire. En mars 2020 l’espoir refait surface quant à la reprise du projet suite à l’arrivée d’une imposante délégation libyenne à Ségou. Plus rien n’a soufflé et on s’imagine le reste, Dès lors qu’on arrivera à empêcher l’aménagement du  potentiel en terre et en eau, il va s’en dire que le Mali va connaitre toujours un déficit céréalier et sera toujours dépendant de  l’aide alimentaires.

En 2014 la chine décide d’aider le Mali pour l’aménagement de 100 000 ha dans le Mema et la réhabilitation  du canal du Macina et du Fala de BOKIWERE. Le projet que les chinois devraient réaliser clé en main s’est perdu sur nos écrans. Pourquoi ? On ne le saura pas. En tout cas le manque de financement ne tient plus car les chinois avaient tout pris en charge

OCCUPER LE  SAHEL

.L’office au-delà  est un moyen sur de peupler le sahel ou le déterminant de la vie est l’accès à l’eau .La nature  a horreur du vide et notre sahel donne l’impression d’un  no mans land à cause de faible densité démographique. Cette situation explique en partie la survivance du climat d’insécurité résiduelle, insécurité résiduelle qui alimente les rebellions, le terrorisme /djihadisme bref tous les extrémismes. C’est pourquoi nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut « peupler » le sahel pour sécuriser tous  les deltas. Les rois de Ségou avaient compris l’enjeu depuis … Ils ont alors décidé de créer des villages garnisons sur toute la bande sahélienne de DOGOFRY dans l’actuelle région de Koulikoro à Djoura  Ces cité garnisons ont été peuplées par des jeunes volontaire qui maitrisaient le métier des armes avec seule et unique  mission« de ne laisser personne perturber le sommeil du roi à Ségou » En d’autres termes  ils  devraient  protéger l’empire contre les incursions nomades qui avaient cours à l’époque. Leurs dotations (munitions appui alimentaire) provenaient de la couronne. Parmi les villages qui ont été créés pour des besoins de défense et de sécurisation du royaume, on retient Siguidara, farabougou, konifebougou ou Monimpebugu. Cette situation qui pensait appartenir à  l’histoire est d’actualité. Le vide démographique qui explique lui aussi en partie le sous-développement est un terreau favorable  à l’insécurité et à l’incubation des extrémismes.

Il faut alors peupler la bande sahélienne pour réussir un développement. Le seul outil dont nous disposons et qui peut assurer le besoin d’eau pour les hommes, la nature et le bétail est l’office du Niger .Les  C’est aménagements (même sommaire)  du Mema, du Farimaké, du Karéri et Kokéri permettront de vivifier cette zone en proie à, la sécheresse et la reconstitution de notre écosystème menacé de disparition. .la crise que nous vivons aujourd’hui, au-delà de toutes les causes profondes est favorisées par la non occupation de ces entendus de terres par notre pays. La mise en eau des dépressions naturelles favorisera la connexion entre le delta  mort et le delta intérieur du Niger C’est pourquoi il Ya lieu revisiter ces projets en dormance pour assurer de façon durable la sécurité de notre pays

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