Office du Niger : Des ajustements et une meilleure planification du Contrat-Plan 2019/2023

Censé prendre fin en 2023, le Contrat-Plan Etat - Office du Niger – Exploitants Agricoles en cours n’a pas pu être achevé à cause des phénomènes exogènes. D’où la nécessité de le prolonger à travers un avenant. Ce qui explique la tenue de sa 10ème Session en ce mois de juillet 2025.

28 Juillet 2025 - 01:37
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Office du Niger : Des ajustements et une meilleure planification du Contrat-Plan 2019/2023

La salle de réunion de la Direction des Finances et du Matériel du Ministère de l’Agriculture a servi de cadre, le jeudi 24 juillet 2025, à la 10ème Session du Comité de Suivi du Contrat-Plan 2019/2023 entre l'État - l'Office du Niger et les Exploitants Agricoles. En transport à Bamako, la rencontre a été présidée par Modibo MAÏGA, Conseiller au Ministère de l’Économie et des Finances.

Le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Badara Aliou TRAORE, lors de son mot de bienvenue a évoqué les progrès réalisés ainsi que les défis rencontrés dans le cadre de l’évaluation et de la planification des Contrats-Plans (ancien et nouveau). « Eu égard au grand retard accusé dans le processus, il me paraît important de rappeler que depuis juin 2023, l’Office du Niger a entamé la procédure de recrutement d’un Consultant pour l’évaluation finale du Contrat-Plan 2019-2023 et l’élaboration du nouveau Contrat-Plan 2024-2028 », a-t-il indiqué. Malheureusement, le chemin n’a pas été sans obstacles, les deux premières annonces de manifestation d’intérêt se sont soldées par des constats d’infructuosité, conduisant à un troisième appel lancé en novembre 2023. Les offres, quant à elles, n’ont été reçues qu’en décembre 2023.

Badara Aliou TRAORE a précisé que la durée initialement prévue pour la prestation de consultation était de 90 jours, ce qui, ajouté aux délais de validation et de signature du nouveau Contrat-Plan par les trois parties concernées, rendait difficile une mise en œuvre dès le début de 2024. Face à cette situation, le Contrat-Plan 2019-2023 a été prorogé via un Avenant signé par l'État, permettant ainsi de gérer la transition et de mobiliser les fonds nécessaires pour l'année 2024.

Face à la situation, le Président du Comité de Suivi du Contrat-Plan Modibo MAÏGA a souligné toute l’importance de cette session, au regard des documents soumis à l'examen, en l'occurrence, le procès-verbal de la 9ème session du comité de suivi du Contrat-Plan tenue le 14 décembre 2023, le rapport de l’évaluation finale du Contrat-Plan 2019-2023 et son avenant N°1 ayant couvert l’année 2024.  Aussi, le Projet du nouveau Contrat-Plan 2025-2029 était dans les documents pour information.

L'évaluation du Contrat-Plan 2019-2023 a révélé, selon le consultant SEC-DIARRA/AGORA CONSULTING « que la réalisation des objectifs a été globalement entravée par un contexte sociopolitique et sécuritaire fragile. Des difficultés de financement, des perturbations dans les chantiers d'aménagement, ainsi que des problèmes de maintenance du réseau hydraulique ».

C’est pourquoi, sur les 66 engagements pris, 26 ont été entièrement réalisés, 26 partiellement, tandis que 14 n'ont pas vu le jour. Concernant l'objectif de production, il était prévu 1 028 324 tonnes de riz paddy fin 2023, seule une moyenne de 811 947 tonnes a été obtenue, soit un taux de réalisation de 79 %.

Difficulté de mobilisation de fonds

En ce qui concerne la mobilisation des fonds pour le Contrat-Plan 2019-2023, le Président du Comité de Suivi, Modibo MAÏGA a déclaré que « l'État avait engagé 31 000 000 000 FCFA mais n'a pu mandater que 20 882 407 895 FCFA, ce qui représente un taux de mobilisation de 67,36 %. Ces contraintes majeures identifiées incluent pour l’État, l'insuffisance des dotations budgétaires, entravant la mise en œuvre efficace du Contrat-Plan. Ce qui fait que les efforts d’aménagement et de réhabilitation, essentiels pour augmenter la production, ont également été limités. Sur les 10 467 hectares prévus pour de nouveaux aménagements, seulement 4 717 hectares ont été réalisés, atteignant ainsi un taux de 22,26 %. Pour la réhabilitation, sur 13 746 hectares, 3 585 hectares ont été remis en état, soit un taux de 16,53 % ».

Malgré le contexte difficile au bilan, bien que mitigé, le Président du Comité de Suivi, Modibo MAÏGA a nourri l’espoir que cette 10ème session va ouvrir la voie à des réflexions sur les ajustements nécessaires pour la prochaine période de planification, avec l'ambition de renforcer la productivité agricole et d'assurer un développement durable dans le secteur.

Malgré tout, il a noté que « l'évaluation a mis en avant une gestion de l’eau jugée satisfaisante, avec une diminution de la consommation d'eau moyenne à l'hectare de 1,13 %, proche de l'objectif fixé de 2 %. En matière de gestion foncière, 441 347 hectares de terres en friches ont été immatriculés sur une prévision de 1 597 000 hectares, représentant un taux de 28 %, tandis que 16 869 hectares de terres aménagées ont été cadastrés sur 53 251 hectares, obtenant un taux de 32 % ».

Projet de nouveau Contrat-Plan 2025-2029

Evoquant le projet de nouveau Contrat-Plan 2025-2029, le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Badara Aliou TRAORE a soutenu qu’il s'inscrit dans le cadre des nouvelles orientations du pays, conformément au document-cadre de développement « Mali kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma », ainsi qu'à la Stratégie Nationale pour l’Émergence et le Développement Durable 2024-2033. Avant d’ajouter que ces initiatives visent à renforcer la résilience de la zone de l’Office du Niger et à soutenir les producteurs.

Actualité oblige, le patron de l’Office du Niger a ouvert une fenêtre sur la campagne agricole 2025/2026 en cours. Ainsi, l’entreprise prévoit d’emblaver 142 276 hectares en riziculture pour une production attendue de 917 027,60 tonnes de riz paddy, avec un rendement moyen de 6,45 tonnes par hectare. Concernant le maraîchage et la diversification, 23 309 hectares sont prévus pour une production de 392 908 tonnes.

A la date du 10 juillet 2025, 46 426,25 hectares ont déjà été mis en valeur, représentant 35,62 % de l’objectif de l’hivernage établi à 130 333 hectares. Les travaux incluent actuellement la pré-irrigation, le labour, le semis et le repiquage.

Sur le plan financier, la redevance-eau pour la contre-saison 2023-2024 et la saison 2024-2025 a engrangé un montant total de 6 399 723 085 FCFA à la date du 30 juin 2025, avec un taux de recouvrement de 93,47 %. En ce qui concerne le Compte État pour l’exercice 2024, sur un total mandaté de 2 499 047 075 FCFA, 993 500 000 FCFA ont déjà été payés, laissant un reliquat de 1 505 547 075 FCFA.

En conclusion, Badara Aliou TRAORE a réaffirmé l'engagement de l'Office du Niger à poursuivre la mise en œuvre efficace de ses projets et programmes et à surmonter les contraintes du temps. Ces efforts sont essentiels non seulement pour garantir la sécurité alimentaire, mais aussi pour offrir un avenir prospère. Pour cela, une collaboration renforcée entre l'État et les acteurs du monde paysan sera cruciale pour la réalisation des ambitions du nouveau Contrat-Plan. L’atteinte de ces objectifs nécessite le renforcement des efforts de sécurisation de la zone Office du Niger qui fait face à une recrudescence des actes ignobles des groupes armés terroristes (GAT).

Source : CCRP/ON

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