Liste des parrains du terrorisme : L'Algérie y figure désormais, grâce aux griefs répétitifs du Mali

Le Mali vit depuis plus de dix ans une crise multidimensionnelle causée par une insécurité récurrente menée par des groupes armés indépendantistes et djihadistes.

24 Juillet 2025 - 10:40
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Liste des parrains du terrorisme :  L'Algérie y figure désormais, grâce aux griefs répétitifs du Mali

Pour mettre fin à cette situation, il a signé, en juin 2015, sous le parrainage de l'Algérie, un accord de paix avec les groupes indépendantistes touarègues. Après quelques années de mise en œuvre, les nouvelles autorités, mises en place en 2021, ont conclu que cet accord n'a rien servi et elles ont décidé de s'y retirer en 2024. Une décision qui a irrité l'Algérie. Dès lors, les relations entre les deux voisins sont devenues très tendues.

Les tensions entre le Mali et l'Algérie ont atteint leur paroxysme avec l'abattage d'un drone de l'armée malienne par l'Algérie. C'était dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à Tinzawaten, cercle d’Abeibara, région de Kidal. Ce drone malien était en train de filer une réunion de groupes indépendantistes et terroristes. Quand, il s'apprêtait à les neutraliser, l’armée algérienne a anticipé en l'abattant. En réaction à cette attaque à visage découvert, le Mali avait pris un certain nombre de décisions qui sont le dépôt d'une plainte auprès des nations unies pour agression. Cette agression a donné l'occasion au Mali de rendre publique les actes de soutien de l'Algérie au terrorisme : hébergement des chefs terroristes, fourniture de logistiques, désinformations, etc. Toutes ces accusations formulées par le Mali à l'encontre de l’Algérie se sont avérées vraies. Certainement, c'est ce qui a amené l'union européenne à classer l'Algérie sur la liste des pays soutenant le terrorisme.

L'Algérie, désormais sur la liste grise du GAFI

Le Parlement européen a validé, le mercredi 9 juillet, l’ajout de l’Algérie à sa liste des pays tiers considérés comme « à haut risque » en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Le vote du Parlement européen entérine l’évaluation du Groupe d’action financière (GAFI), qui relève de sérieuses failles dans le dispositif algérien de lutte contre le financement du terrorisme. Désormais, toutes les relations financières entre les institutions européennes et les acteurs algériens devront faire l’objet d’un contrôle renforcé. La décision de l’institution européenne vient conforter une position que le Mali défend depuis plusieurs mois : le rôle déstabilisateur de l'Algérie au Sahel, malgré ses discours pacificateurs. Cette inscription de l'Algérie intervient, à moins d'un mois, du retrait du Mali de cette liste.

Le Mali retiré de la liste grise du GAFI

La bonne nouvelle est officiellement tombée, le jeudi 13 juin 2025, à un moment où l'économie malienne est en train de se relever avec le retour progressif des partenaires techniques et financiers. C'était à l'issue de la plénière du groupe d'action financière internationale (GAFI) tenue à Strasbourg, en France. Cette assemblée a décidé de retirer le Mali de la liste grise des pays. En enlevant le Mali de cette liste, ce sont les efforts des autorités dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme qui ont été récompensés. Une décision qui rétablit la confiance des investisseurs, car elle ouvre de belles perspectives économiques.

L'ingratitude de l'Algérie envers le Mali

Il faut rappeler qu'en servant de base arrière pour les terroristes qui attaquent le Mali, l'Algérie a été ingrate à l'égard du Mali. En effet, le Mali, sous la direction du premier président de la République, feu Modibo Keita, a marqué l’histoire de la libération des peuples africains, notamment par son soutien indéfectible aux mouvements de lutte contre le colonialisme. Et l'Algérie a largement bénéficié de ce soutien multiforme. Feu le président Modibo Keita, loin de se laisser intimider, a ouvert son pays aux combattants du FLN (Front de libération nationale de l’Algérie), leur offrant des bases-arrières stratégiques à Tombouctou, Gao et Kidal, où des unités du FLN ont été stationnées. Beaucoup de maliens se rappellent la maison habitée à Gao par feu Abdel Aziz Bouteflika qui était à l'époque un combattant. Il a été, par la suite, ministre des  Affaires étrangères, puis président de l'Algérie. Le Mali est allé loin dans son soutien financier aux combattants du FLN en imprimant et vendant au peuple malien un timbre fiscal portant la mention « campagne nationale de solidarité du peuple malien au peuple algérien » et des images parmi lesquelles un combattant algérien habillé en tenue militaire et portant un fusil. Une partie des fonds générés était versée au FLN. Il s'agit de la somme de 5 F qui avait été ajoutée au prix normal du timbre qui est de 25 F. Par ailleurs, en 1960, lors de la crise qui a éclaté au sein de la Communauté Africaine, le Mali est resté fidèle à la cause algérienne, tandis que d’autres États, comme la Côte d’Ivoire, optaient pour des compromis. La solidarité du Mali envers l’Algérie ne s’est pas limitée à la guerre contre le colonialisme. Feu président Modibo Keita a aussi joué un rôle important dans la diplomatie régionale en aidant à résoudre la crise entre le Maroc et l’Algérie dans le conflit dénommé " la guerre des Sables de 1963", contribuant ainsi à apaiser les tensions entre ces deux pays.

Arouna Traoré

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