L’armée malienne a multiplié depuis janvier 2025 les opérations contre l’État islamique au Sahel (EIS), neutralisant ou arrêtant plusieurs hauts responsables du groupe jihadiste dans le nord-est du pays, selon des communiqués successifs de l’état-major général des armées consultés par APA.
La première opération majeure a eu lieu le 3 janvier, avec la capture de Mahamad Ould Erkehile, alias « Abou Rakia », dans le secteur d’Amasarakad, à 120 km de Bourem (région de Gao). Recherché pour son rôle dans des exactions contre des civils et des attaques, notamment à Inwelan en 2018 et lors des massacres de 2022 à Ménaka, il a été appréhendé avec plusieurs combattants et du matériel militaire, notamment des composants d’engins explosifs.
Le 14 décembre 2024, deux combattants de l’EIS s’étaient déjà rendus aux forces maliennes près d’Ansongo, préludant à cette série d’opérations.
Fin juin, dans la région de Gao, une opération dans le secteur de Tessit a permis la capture d’Abraham Boubacar, alias « Oubel », chef du Groupe d’action terroriste (GAT) de l’EIS pour cette zone frontalière stratégique avec le Niger et le Burkina Faso. Dix de ses hommes ont été arrêtés avec lui, marquant un coup dur contre l’organisation dans ce secteur où une quarantaine de soldats maliens avaient été tués le 5 juin dans une attaque de l’EIS.
La veille, un autre cadre du groupe, connu sous le nom de guerre « Abou Dahdah », idéologue et spécialiste des engins explosifs, avait été neutralisé près de Ménaka. Selon le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), il était impliqué dans des massacres de civils dans les régions de Gao et Ménaka ainsi que dans l’attaque de Banibangou au Niger.
Plus récemment, le lundi 21 juillet, l’armée malienne a annoncé la neutralisation de Souleymane Ag Bakawa, alias « Soldat », lors d’une opération de précision à Chamam, dans la région de Ménaka. Présenté comme « l’un des chefs notoires » de l’EIS, il dirigeait un groupe responsable de plusieurs enlèvements, assassinats ciblés et attaques contre des civils et militaires à Ménaka et dans ses environs.
Ces opérations illustrent la pression accrue exercée par les forces maliennes sur la hiérarchie de l’EIS dans le nord-est du pays, où le groupe — devenu officiellement « province du Sahel » de l’État islamique en 2022 — continue de représenter une menace majeure. L’état-major malien a salué des actions « rigoureusement planifiées » et « exécutées avec professionnalisme », tout en appelant la population à la vigilance et à la coopération avec les forces de défense pour préserver l’intégrité du territoire et la sécurité des populations.
AC/Sf/APA
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