Edito : L’Or, à défaut de briller, ne doit pas être source de malheur pour certains maliens
Si il y a cinq ans l’exploitation artisanale de l’or sur le lit des fleuves Niger et Sénégal dégradait l’environnement, aujourd’hui cette exploitation est véritablement source de malheur des milliers de citoyens dans certaines zones comme Kéniéba et même Siby.

En effet, l’or, loin de briller pour les paisibles citoyens dans ces zones, contribue plutôt à leur destruction massive, à court, moyen et à long terme. Et pourtant cette pratique millénaire qu’est l’orpaillage, a toujours existé et permettait à certains citoyens de pouvoir mener une vie décente dans un environnement agréable. Le phénomène de dégradation dangereuse a pris de l’ampleur depuis un certain temps quand des nouveaux acteurs ont envahi les zones aurifères avec des moyens d’exploitation mécanisés et dégradant pour l’environnement. Il y a véritablement une ruée vers le métal jaune. L’appétit vorace de certains parvenus ayant pris goût au gain tiré de cette exploitation les pousse à en abuser en ne respectant aucune norme environnementale encore moins préserver la vie des citoyens de ces zones. Les entreprises chinoises et leurs sociétés satellites maliennes sont les plus indexées dans cette exploitation abusive de l’or avec la complicité des autorités qui ne font pas assez pour stopper le calvaire des populations riveraines des zones aurifères et surtout arrêter la dégradation inquiétante de l’environnement.
En effet, le fleuve Falémé, autrefois source de richesse avec son eau douce et sa richesse en poisson a atteint un niveau de pollution tellement inquiétant qu’il est devenu symbole de la dégradation dangereuse de l’environnement. Que dire de la mort de paisibles citoyens ? Ils sont aujourd’hui des dizaines voire des centaines de personnes, en majorité des femmes à y laisser leur vie. Le problème est que la plupart des personnes victimes le sont beaucoup plus par non-respect des normes environnementales et surtout d’abandon des sites par les sociétés exploitantes, sans sécurité encore moins préservation de l’environnement. Certaines sociétés chinoises et leurs complices maliennes sont la plupart des cas responsables de cette situation. La bonne question que l’on doit se poser est celle de savoir quel rôle les autorités à quelque niveau qu’elles soient, ont joué pour arrêter cette descente aux enfers des paisibles population qui ne demandent que de vivre dans un environnement moins pollué et moins risqué ? Tout porte à croire que ces sociétés d’exploitations qu’elles soient nationales ou étrangères ont des complices haut placés au sommet de l’Etat sinon on aurait arrêté au moins ces pratiques abusives et traduit les responsables devant les tribunaux. Quelques meurettes après chaque catastrophe, après chaque tuerie pour calmer la colère ne suffisent plus il faut que l’Etat sévisse contre toutes les sociétés coupables d’abus et de pratiques dégradant. Elles doivent assurer la sécurité, protéger la vie des populations riveraines des zones aurifères et préserver l’environnement. Pour rappel le cercle de Kéniéba est le plus touché. Cette zone pré-guinnéenne verdoyante et propice aux activités agricoles avec ses terres rares, riche en ressources minière, minérale, halieutique et en eau douce, est en passe de devenir une zone détériorée et dangereuse pour la vie, qu’elle soit humaine, animale et végétale.
En somme, les autorités sont interpellées afin qu’elles fassent quelque chose pour arrêter la dégradation cynique et inhumaine de l’environnement et surtout protéger la vie des milliers de citoyens. Les statistiques sur la dégradation de l’environnement en général et celui des zones aurifères en particulier, sont tellement alarmantes qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir. A ce rythme infernal de dégradation de l’environnement et de risque élevé pour la vie dans ces zones, toutes les prévisions des études scientifiques, celles relatives à l’impossibilité de vivre, voire à la disparition de l’espèce humaine, animale et végétale dans une partie de la terre d’ici un siècle, risquent de se réaliser à cause de la dégradation de l’environnement qui aura comme conséquence le réchauffement climatique.
Youssouf Sissoko
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