Entre Nous : Le J.n.i.m à Kayes, selon Dr Sambe

21 Juillet 2025 - 13:00
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Entre Nous : Le J.n.i.m à Kayes, selon Dr Sambe

Dans une interview accordée, le 2 juillet 2025, au quotidien national du Sénégal « Le Soleil », Dr Bakary Sambe, Directeur régional de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies et du Centre d’études stratégiques leaders sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, analyse l’expansion du J.n.i.m dans la région de Kayes.

Des révélations qui peuvent aider à mieux comprendre le « groupe armé djihadiste » et à mieux orienter les décideurs dans leur prise de décisions.

Selon l’enseignant-chercheur au Centre d’études des religions (C.e.r) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal, « cela fait plusieurs années que le J.n.i.m s’était déjà inscrit dans une stratégie d’exploitation des faiblesses sécuritaires et de l’isolement géographique de la région de Kayes». Les attaques simultanées du 1er juillet 2025, analyse-t-il, démontrent une capacité d’organisation et de coordination sophistiquée. «Cette capacité à mener des assauts simultanés sur plusieurs fronts reflète une planification avancée et une logistique robuste, probablement soutenue par les revenus des activités illicites et des couveuses locales».

De l’avis de l’enseignant-chercheur, «le J.n.i.m a déjà opéré une réelle infiltration des réseaux économiques transfrontaliers en tirant une grande partie de son succès de sa capacité à s’infiltrer dans les réseaux de trafics transfrontaliers, comme le vol de bétail, le trafic de bois et diverses contrebandes ». À ses dires le groupe contrôle, en partie, dans la région de Kayes, des secteurs économiques clés, générant des revenus substantiels.

Dr Bakary Sambe évoque une dynamique qui soutient la capacité du J.n.i.m à maintenir une présence durable et à financer des opérations complexes comme celles de ce 1er juillet. « Dans sa stratégie d’avancée vers l’Ouest du Mali, le J.n.i.m a, d’abord, sécurisé des points de ravitaillement. Et ces ressources financent ses opérations et facilitent son expansion vers des pays voisins en s’appuyant sur des réseaux transfrontaliers. Les attaques du 1er juillet, notamment à Diboli, poste frontalier avec le Sénégal et Gogui, proche de la Mauritanie, visaient probablement à consolider le contrôle de ces routes économiques stratégiques».

L’enseignant-chercheur estime que la coopération transfrontalière s’impose davantage avec une mutualisation des capacités. Pour lui,  le partage toujours difficile du renseignement et la communautarisation de la violence extrémiste rendent les choses plus complexes pour les pays voisins.

Les attaques coordonnées du 1er juillet s’inscrivent dans la stratégie à long terme du J.n.i.m visant à fragiliser le Mali, en perturbant le ravitaillement de Bamako mais aussi à étendre son influence vers les pays voisins, prévient Dr Bakary Sambe.

Rien de rassurant !

Par Chiaka Doumbia

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