Mahamadou Wague, 1er vice-président De L'AS Real ''Aujourd'hui, nous n'avons pas besoin d'une crise au sein de notre club''
''Notre ambition, c'est de bâtir un club de référence''

Ancien président de l'Amicale des anciens footballeurs de l'AS Réal de Bamako (Amafreb) et actuel 1er vice-président du comité directeur de l'AS Réal de Bamako, Mahamadou Wagué, nous a accordé une interview exclusive, dans laquelle, il parle du bilan de la saison écoulée, des perspectives pour la nouvelle saison, des difficultés auxquelles le club est confronté aujourd'hui et des agissements de certains supporters envers le président du club, Me Famakan Dembélé, et les membres de son bureau.
Aujourd'hui-Mali : Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison écoulée ?
Mahamadou Wagué : Je vous remercie pour l'intérêt que vous portez à l'AS Réal de Bamako et j'espère qu'au terme de cet entretien, les gens seront édifiés sur tout ce qui se passe au sein du club depuis le début de notre mandat jusqu'à aujourd'hui.
La saison sportive 2024-2025 s'est achevée avec une 4e place pour l'AS Réal de Bamako. Certes, nos ambitions affichées au départ n'étaient pas ce résultat parce qu'au moment où nous faisions venir un entraîneur de haut niveau, les missions étaient claires. Il s'agissait de réaliser le doublé (championnat et Coupe du Mali) ou au moins de remporter le championnat ou la Coupe du Mali, synonyme de qualification pour les compétitions africaines. Malheureusement, les espérances n'ont pas été au bout du compte et nous nous sommes contentés de cette 4e place.
Quelles sont les perspectives pour la nouvelle saison ?
Dans un mandat, surtout si nous parlons du football, l'objectif de tous les clubs surtout les clubs de l'élite, c'est de jouer les premiers rôles dans les différentes compétitions, notamment le championnat et la Coupe du Mali. Aujourd'hui, nous sommes en championnat professionnel, notre objectif est de jouer les premiers rôles qui sont synonymes de remporter la Coupe du Mali ou le championnat, et même de réaliser le doublé.
Chaque saison, ce sont pratiquement les mêmes objectifs que nous nous fixons à l'entraîneur et aux joueurs qui rejoignent le club. Pour nous, il est important que nous maintenions ce niveau que nous avons affiché à l'entame de notre mandat qui s'est soldé par une victoire au championnat ou tout le Mali et le Réal en particulier étaient fier.
Déjà, nous avons contacté beaucoup de joueurs, mais nous le faisons en douce, nous ne sommes pas comme le Djoliba AC ou le Stade Malien de Bamako qui sortent en compétition africaine.
Ces clubs doivent anticiper sur la nouvelle saison en recrutant rapidement des joueurs parce que les compétitions africaines commencent avant l'ouverture de la saison sportive 2025-2026. Ce qui fait que sur le marché le Djoliba AC et le Stade Malien de Bamako sont allés très vite dans le recrutement des joueurs. Quant à nous, nous le faisons en douce.
Cependant, il fallait que nous trouvions un entraineur et nous avons déjà trouvé un à la personne de Baye Bah. Cet entraîneur est recruté, mais les discussions continuent en douce avec beaucoup de joueurs.
Parlez-nous des ambitions de votre bureau pour les prochaines années ?
Pour l'AS Réal de Bamako, c'est véritablement un projet de société, c'est-à-dire l'ambition pour le club n'est pas seulement de jouer les premiers rôles des compétitions, mais c'est de bâtir un club de référence. Pour ce faire, depuis l'entame de notre mandat, il y a un certain nombre d'objectifs que nous nous sommes donnés et qui ont également été partagés par les membres du comité directeur et du conseil d'administration. C'était d'abord de faire des bureaux administratifs, des dortoirs pour les joueurs parce qu'il y a des expatriés qui viennent pour renforcer l'équipe au lieu d'aller les loger dans les hôtels qui sont très chers.
En plus, nous avions travaillé sur la création d'une académie de football. Déjà, avec le président sortant, Dr. Seydou Sow, on avait mis en place un centre de football des jeunes du club. Il fallait transformer ce centre en une académie beaucoup plus conséquente. Pour cela, nous avions eu un partenariat avec un Franco-Algérien, mais cela n'a pas pu aller au bout. C'est ce qui a ralenti ce projet d'académie.
Au-delà de cela, tout club digne du nom doit avoir son propre bus pour le transport de l'équipe. Aujourd'hui, nous sommes en train de louer des bus à chaque déplacement et cela nous revient très cher. L'une de nos ambitions est d'avoir notre propre bus et nous travaillons à cela.
L'autre ambition, c'est de bâtir un terrain synthétique parce qu'aujourd'hui, toutes les compétitions se déroulent sur des terrains synthétiques. Or, nous avons du gazon naturel, chose qui peut handicaper l'équipe. Le plus urgent pour nous, c'est de faire un terrain synthétique.
Il y a également un autre aspect qui est le terrain de basket-ball. Cette année, nous avons été confrontés à un problème, notre équipe de basket-ball qui s'entraînait au stade Omnisports Modibo Kéita a été dégagée à cause des travaux de rénovation dudit stade. Nous étions obligés d'anticiper la construction d'un terrain de basket-ball pour nos joueurs et joueuses.
Aujourd'hui, ce terrain est terminé auquel s'ajoute un autre terrain qu'un ancien basketteur du club a voulu mettre à la disposition du club. Aujourd'hui, l'AS Réal de Bamako bénéficie des deux terrains de basket-ball neufs.
C'est sous votre direction que l'AS Réal de Bamako a remporté son 4e titre de champion après 36 ans d'attente. Quel a été le secret de cet exploit ?
Le secret de cet exploit est sans doute la chance parce que l'équipe sortante a bien travaillé et nous avons récolté les fruits de ce travail de Dr. Seydou Sow et son équipe. Lorsque Dr. Seydou Sow est revenu à la tête du club, il a beaucoup investi. Il a investi dans les joueurs et dans les infrastructures. Quant à nous, nous sommes venus parachever le travail que Dr. Sow a initié. Tout le mérite du succès du club revient à l'équipe sortante. C'est vrai que ce sacre est venu 36 ans après, il y a eu une euphorie autour de cet exploit et cela a plu au gens.
Quelles sont les difficultés auxquelles l'AS Réal de Bamako est confrontée aujourd'hui ?
Pour les difficultés, prenons d'abord le football. Lorsque vous prenez le football, il n'y a pas de sentiment et les détails comptent beaucoup. Par rapport au résultat, la première année de notre exercice, nous avons été champions du Mali.
Par la grâce de Dieu, nous avons joué les compétitions africaines, notamment la coupe de la Confédération africaine de football (Caf) où historiquement le club a pu rentrer dans la phase de poules et nous avons terminé troisième sur quatre devant le Tout Puissant Mazembe de Congo RD qui est une grosse cylindrée des compétitions africaines.
L'année qui a suivi, malheureusement, les espérances n'ont pas été à la hauteur parce que Nouhoum Diané, qui était notre entraîneur, nous a demandé humblement de le laisser partir parce qu'il y a eu une opportunité au niveau de la Guinée-Conakry. Cela a été un premier choc, mais il faut dire que nous sommes entre Maliens, c'est une demande qu'il nous a faite, le bureau s'est réuni et nous avons accepté sa requête.
Lorsque vous changez la gouvernance d'une équipe, il y a forcément des répercussions sur la gestion du groupe. Il est important que les gens comprennent que l'équipe qui a été championne du Mali en 2022-2023 était une équipe vieillissante.
A l'issue d'une rencontre des dirigeants du club, nous avons demandé au nouvel entraîneur de nous donner ses perspectives en termes de joueurs pour la nouvelle saison 2023-2024. A cette époque, l'entraîneur a demandé qu'il ne veut pas le service de certains joueurs.
Cette année, l'AS Réal de Bamako a fait le meilleur recrutement tout en gardant l'ossature de l'équipe championne. Ce que les gens doivent comprendre, lorsque vous voulez bâtir une équipe, cela se fait sur le long terme. Raison pour laquelle, il fallait recruter de jeunes talents. Avec eux, nous avons la possibilité de les vendre et ils vont faire progresser l'équipe. Il est important de souligner que l'AS Réal de Bamako n'a pas reçu un franc sur le transfert de Makan Samabaly et Ibra. Avant qu'ils ne viennent au Réal, ils nous ont exigés de signer que dès qu'un club étranger veut les recruter, nous les laissons partir sans contrepartie. C'est-à-dire, ils partent libres.
Nous étions dos au mur et nous avons accepté cette condition. C'est sur ces conditions que ces joueurs sont venus à l'AS Réal de Bamako. Maintenant, nous avons dit qu'il faut que nous sortions de cela, il faut que le public le sache. Après le départ de Nouhoum Diané, le recrutement que nous avons fait nous a permis d'être à la tête du championnat jusqu'à la trêve.
Aujourd'hui, nous constatons que certains supporters du club s'en prennent au président de l'AS Réal et son bureau sur sa gestion qu'ils jugent mauvaise. Pouvez-vous nous donner des explications sur les agissements de ces supporters ?
Effectivement, nous traversons des périodes tumultueuses au niveau du club dues au fait qu'il y a certains supporters qui sont mécontents. Mécontents, ils s'en prennent au président Me Famakan Dembélé et aux membres du comité directeur. Ces supporters ont réclamé plusieurs choses, ils ont dit que le mandat de l'actuel bureau est terminé parce que c'est un mandat de trois ans.
Nous sommes une société et les textes de l'Ohada exigent que les sociétés soient pour un mandat de 6 ans. Avant nous, Dr. Seydou Sow est venu et il a fait 6 ans. A mon avis, certains supporters n'ont pas compris que nous avons un mandat de six ans. Même s'ils veulent que Me Famakan Dembélé parte de la tête de l'AS Réal de Bamako, il y a une procédure, mais on ne peut pas se lever un matin pour demander la tête d'un président élu.
Aujourd'hui, il y a cette crise qui est en train de s'installer pour laquelle nous allons rapidement trouver la solution. Lorsque nous voyons un de nos administrateurs en la personne d'Amadou Koné qui va même animer une assemblée générale pour dire que le mandat de notre bureau est terminé et qu'il a été investi par ses pairs pour être le nouveau président de l'AS Réal de Bamako. Nous allons juridiquement analyser la chose et amener la meilleure réponse.
Aujourd'hui, l'AS Réal de Bamako n'a pas besoin d'une crise, les choses doivent se faire dans la légalité. Nous pensons que tout le monde sera édifié dans les jours à venir. Dans nos textes, le supporter n'a pas le rôle de se mêler dans la gestion d'un club. Le supporter pousse l'équipe et crée des conditions pour accompagner le club. Durant les trois années de notre mandat, le bureau de supporters de l'AS Réal de Bamako n'a pas pu nous amener un seul centime pour accompagner le club.
Pour avoir la dignité et l'honnêteté de réclamer quelque chose, il faudrait y contribuer.
Propos recueillis par
Mahamadou Traoré
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