Affaire Moussa Mara: ce n’est pas fini
Après deux jours d’auditions dans le cadre d’une enquête sur ses prises de position publiques dans un message posté sur X (ex-Twitter), l’ancien Premier ministre, Moussa MARA, présenté hier au procureur de la commune IV, a regagné son domicile. Il était assisté de son avocat, Me Mountaga TALL qui laisse entendre que la procédure suit son cours.

L’ancien Premier ministre malien Moussa MARA a été déféré ce mercredi 16 juillet 2025 devant le procureur de la République de la commune IV, après deux jours d’auditions à la Brigade d’investigation judiciaire, dans une procédure ouverte pour ses messages de solidarité envers des « détenus d’opinion ».
La veille, le mardi 15 juillet, il avait déjà passé plusieurs heures à la BIJ avant de rentrer à son domicile en soirée, indiquant dans un bref communiqué qu’il restait « serein » et qu’il avait été convoqué pour une nouvelle audition ce mercredi. Une 2e audition qui s’est déroulée sous une haute sécurité. La direction de la BIJ était entièrement quadrillée par les forces de l’ordre.
Cette convocation judiciaire intervient dans le cadre d’une procédure ouverte à son encontre à la suite une publication sur ses réseaux sociaux. Depuis le début du mois de juillet, l’ancien chef du gouvernement malien, président d’honneur du parti dissous Yelema (Le Changement), a multiplié les messages de solidarité à l’endroit de plusieurs personnalités incarcérées qu’il qualifie de « détenus d’opinion ».
Si les autorités judiciaires n’ont, pour l’heure, fourni aucune précision officielle sur les faits qui lui sont reprochés, les enquêtes préliminaires dont il fait l’objet évoquait une publication datant du 2 juin 2025 sur son compte X (ex-Twitter).
Dans ce message, Moussa MARA fait état de visites rendues à plusieurs personnalités publiques détenues, dont Adama Diarra alias Ben le Cerveau, Mme Rokia Doumbia dite Madame vie chère, Issa Kaou NDJIM.
Clément Dembélé, l’imam Bandiougou TRAORE et le chroniqueur Youssouf Mohamed Bathily alias Ras Bath.
Dans son tweet, l’ancien maire de la commune IV affirme agir en solidarité avec ceux qu’il qualifie de prisonniers d’opinion, tout en mentionnant avoir également rencontré leurs familles.
Tout cela pour que jamais ne s’éteigne en eux la flamme de l’espoir, avait-il tweeté.
Mais c’est la formule finale de sa publication qui aurait retenu l’attention des enquêteurs, selon des sources. Il s’agit de celle-ci : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître. Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive, et le plus tôt possible.»
D’après midi, l’interessé lui même dans sa page Facebook affirme regagner ses bureaux, avant de préciser : ‘‘La procédure continue. J’ai confiance en la justice de mon pays.
Restons sereins et surtout restons derrière le Seigneur !’’
Quelque temps après, c’était au tour de son avocat Me TALL dans un message posté sur ex-Twitter d’ajouter que les auditions de son client se sont déroulées de façon professionnel et dans la courtoisie aussi bien à la Brigade d’investigations judiciaires ((BIJ) que devant la Procureur du Tribunal de Grande instance de la Commune IV du District de Bamako.
‘‘Moussa Mara, serein et calme à répondu à toutes les interrogations. Nous attendons, avec sérénité les suites qui seront réservées à cette affaire’’, a indiqué Me Mountaga TALL.
Le dossier est désormais entre les mains du procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune IV, qui doit décider des suites à donner.
Selon la procédure pénale en vigueur, il peut demander le classement sans suite s’il estime les faits non constitués, renvoyer Moussa MARA devant le tribunal pour une citation directe, solliciter son placement sous contrôle judiciaire pour qu’il reste à la disposition de la justice, ou saisir le juge d’instruction en vue d’un mandat de dépôt si les faits le justifient.
Dans les affaires de ce type, qualifiées « d’opinion », la pratique observée reste généralement la liberté sous conditions en attendant un éventuel procès.
Par Abdoulaye OUATTARA
Quelle est votre réaction ?






