Brouille au sein de l’UEMOA: le président Faye fait le pompier

La présidence tournante au sein de l’UEMOA, qui devait revenir au Burkina Faso, a été bloquée lors de la session ministérielle du 11 juillet 2025, révélant de profondes tensions entre les pays de l’AES et certains membres influents de l’Union, dont la Côte d’Ivoire. Une crise qui réveille le spectre d’une rupture similaire à celle de la CEDEAO. Face au risque, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye visite au Togo s’active en coulisses pour désamorcer la brouille qui menace l’UEMOA.

18 Juillet 2025 - 09:46
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Brouille au sein de l’UEMOA: le président Faye fait le pompier

La deuxième session ordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA de l’année 2025, tenue le 11 juillet 2025 à Lomé, la capitale du Togo, a débouché sur une crise institutionnelle inédite. En effet, la présidence tournante qui est assurée par la Côte d’Ivoire depuis décembre 2022 devait échoir au Burkina Faso conformément aux textes statutaires.

Contre toute attente, il y a eu un blocage à la passation de témoin, que certains observateurs avaient, du reste, envisagé, non sans attirer l’attention sur l’effet contagion de ce qui s’était passé à un degré moindre à la CEDEAO.

C’est dans ce contexte que les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et béninois Patrice Talon vont « entreprendre des démarches » dans les « tout prochains jours » pour « donner un nouveau souffle » à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui traverse « une situation quelque peu difficile », ont-ils annoncé mardi à Cotonou, au Bénin ce 15 juillet 2025.

« Nous avons parlé de l’UEMOA qui traverse aussi une situation quelque peu difficile qu’il nous faut rapidement adresser », a dit à la presse Bassirou Diomaye Faye, en visite de travail mardi à Cotonou où il a échangé avec son homologue béninois Patrice Talon sur « les défis qui interpellent » la sous-région.

Le 11 juillet, les trois pays de l’AES ont quitté la 2ᵉ session ordinaire annuelle du Conseil des ministres de l’UEMOA qui s’est tenue à Lomé, au Togo, avant les conclusions de la réunion, pour protester contre « l’absence de consensus » sur la présidence tournante de l’instance qui devrait revenir au Burkina, a annoncé le même jour l’Agence d’information du Burkina.
« Nous avons convenu, le président Talon et moi, dans les tout prochains jours d’entreprendre des démarches pour travailler à redynamiser l’organisation, à lui donner un nouveau souffle bien évidemment avec le soutien des autres homologues membres de l’Union », a annoncé Bassirou Diomaye Faye.

Mais la question que l’on se pose est de savoir quel a été le rôle de ces pays lors du dernier sommet pour anticiper sur cette crise prévisible.

En tout cas, l’exemple du G5-Sahel en 2021 était pour nous rappeler que ces genres de crise aboutissent inévitablement à un affaiblissement, voire une dislocation de l’organisation en question.

L’autre aspect qui suscite tant d’interrogation est de savoir comment la Côte d’Ivoire, présentée comme étant l’origine du blocage, a pu, à seule, imposer cette décision le 11 juillet dernier alors que l’UEMOA compte 8 pays qui étaient tous représentés ?
Pour les observateurs, cela montre qu’il y a anguille sous la roche. Sinon, les principes démocratiques auraient commandé que la Côte d’Ivoire soit mise en minorité et l’oblige à céder le poste au Burkina Faso.

Mais, à l’image de la CEDEAO, visiblement, l’UEMOA est une institution impérialiste à la solde des puissances étrangères, selon des partisans de l’AES, et qui donnent des directives aux autres Etats de l’UEMOA.
On se rappelle qu’en 2022, la CEDEAO s’était servie de l’UEMOA pour prendre des sanctions économiques et financières contre le Mali et plus tard le Niger en 2022.

Des mesures qui avaient été jugées excessives, illégales et illégitimes par les dirigeants et les peuples de l’AES ainsi que la grande majorité des observateurs.
Pour rappel, l’UEMOA est une organisation qui regroupe huit pays d’Afrique de l’Ouest partageant le francs CFA comme monnaie commune. Il s’agit du Sénégal, du Mali, du Burkina, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin et de la Guinée-Bissau.
Espérons que les entretiens entre le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et Patrice Talon du Bénin de ce 15 juillet 2025 à Cotonou pourront trouver une solution à cette mini-crise au sein de l’UEMOA avant qu’il ne soit trop tard.

Par Abdoulaye OUATTARA

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