Le mardi 22 juillet, Abdelmadjid Tebboune a entamé une visite officielle en Italie, la seconde depuis celle de mai 2022. Objectif affiché : renforcer les relations bilatérales avec un partenaire devenu central pour l’Algérie dans le domaine gazier. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Rome est en effet devenu le principal client européen d’Alger, avec des livraisons de gaz passées de 21 à 25 milliards de m³ entre 2021 et 2023 grâce aux accords conclus avec Eni.
Mais au-delà de ces chiffres, cette visite met en lumière les limites d’une diplomatie algérienne essentiellement axée sur l’exportation d’hydrocarbures. Aucun signal fort n’a émergé sur des sujets structurants comme la transition énergétique, la souveraineté industrielle ou l’intégration régionale. Le déplacement s’est ainsi déroulé sans feuille de route commune, ni mécanisme de suivi, ni orientation vers des partenariats d’avenir.
Pendant que le Maroc s’engage dans des initiatives multilatérales et des projets atlantiques majeurs, l’Algérie s’enferme dans une logique bilatérale opportuniste. Sur le dossier du Sahara occidental, Alger maintient une position rigide, en décalage avec les évolutions diplomatiques, notamment le soutien affirmé de l’Italie au plan marocain d’autonomie.
Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements présidentiels peu cohérents, marqués par l’absence de résultats concrets et de projection à long terme. Aucune articulation avec une vision géoéconomique africaine ou arabe n’a été présentée.
En définitive, le séjour de Tebboune à Rome reflète les fragilités d’une diplomatie algérienne cantonnée à une rente gazière conjoncturelle, sans ambition de redéploiement régional ni capacité d’influence durable.
MK/te/Sf/APA