Assimi Goïta : « Il est temps d’être nous-mêmes… ! »

Le 22 juillet 2025. Une date gravée, non pas seulement dans les annales, mais dans l'âme même du Mali. Ce jour-là, le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) n'était pas qu'une salle, c'était un sanctuaire vibrant, le cœur battant d'une nation.

28 Juillet 2025 - 01:53
 0
Assimi Goïta : « Il est temps d’être nous-mêmes… ! »

Le président de la Transition, le général d'armée Assimi Goïta, y recevait le projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation. Devant une foule vibrante d'un soutien inconditionnel, le chef de l'État a délivré un discours empreint d'une souveraineté inébranlable. L’allocution du Président Goïta, saluée par un peuple réuni dans une ferveur patriotique, a marqué un point de non-retour dans la quête d'autonomie du Mali.

Son diagnostic du passé récent a résonné avec la profonde lassitude d'un peuple longtemps otage des manœuvres extérieures. «L'accord d'Alger de 2015 a été un accord où tout le monde s’est mêlé de nos affaires. On aurait dit que le Mali appartenait à tous, sauf aux Maliens». Ces paroles cinglantes ont rappelé les frustrations accumulées, dressant le tableau d'un pays à la dérive, un pays où l'on ne pouvait même plus se déplacer librement, où l'insécurité et la perte de dignité étaient le quotidien. « À cette époque, on n’avait même plus de pays. Le jour comme la nuit, le Mali était devenu invivable. Tu ne pouvais même plus te déplacer librement». Une description crue, qui a trouvé un écho puissant parmi les Maliens présents, ayant vécu cette réalité oppressante.

Le président n'a pas hésité à nommer les acteurs de cette ingérence. « Des pays étrangers ont mis leur bouche dans nos affaires. De grandes organisations internationales aussi. Résultat : chacun tirait dans son intérêt, et nous, les Maliens, étions les grands perdants». C'était une mise en accusation directe, une dénonciation des agendas cachés qui ont trop longtemps sapé la stabilité malienne. Mais au-delà de la critique, le général Goïta a offert une vision de renaissance, un chemin vers l'autonomie. « Face à cela, nous avons décidé de reprendre notre destin en main. Nous avons sollicité nos propres autorités morales pour chercher des solutions maliennes à des problèmes maliens. Et ceux qui ne veulent pas en faire partie : qu’ils restent à l’écart. C’est terminé ». C'était un appel à l'unité nationale autour de solutions endogènes, une exclusion claire de toute médiation jugée partisane. La ferveur de la foule a traduit son adhésion inconditionnelle à cette feuille de route souverainiste.

Le ton du discours est monté d'un cran, devenant un véritable défi lancé aux détracteurs du Mali. « Nous ne laisserons plus personne écraser notre pays. Il est temps d’être nous-mêmes, quoi qu’il en coûte. Peu importe sur qui cela dérange ou ce que cela provoque». Ces mots ont résonné comme une déclaration de guerre pacifique, une volonté inébranlable de s'affirmer sur la scène internationale, quels qu'en soient les coûts. Le président Goïta a utilisé une métaphore percutante pour illustrer la réaction attendue de ceux qui perdent leurs privilèges : « Quelqu’un qui a l’habitude de manger du beurre, quand tu lui retires ça, forcément il crie. Mais nous allons faire sortir toutes les mains étrangères de nos affaires». Un avertissement clair à toutes les puissances qui auraient encore des velléités d'influence indue sur les affaires maliennes. La foule, galvanisée, a salué cette audace, se reconnaissant dans cette résistance.

Le président Goïta a conclu son adresse en puisant dans la richesse historique et la grandeur ancestrale du Mali, un puissant rappel de son identité et de sa légitimité. « Notre pays est grand. Où que tu ailles dans ce monde, quand tu parles du Mali, on est obligé de reconnaître la grandeur de notre histoire, celle de la Charte du Kouroukan Fouga». En évoquant ce texte fondateur de l'Empire du Mali, le général Goïta a ancré la souveraineté actuelle dans une tradition millénaire de gouvernance autonome. Le point culminant de son discours, accueilli par des applaudissements nourris et des acclamations, a scellé cette nouvelle ère : « Alors, désormais, que nul ne vienne nous dire quoi faire chez nous. Le Mali s’assume. Le Mali décide. Le Mali se relève».

Ce discours, prononcé en ce jour de réception du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, n'était pas qu'un simple exercice rhétorique. Il était le reflet d'une ferme détermination, d'une rupture assumée avec le passé et d'une promesse d'avenir. Le Général d’Armée Assimi Goïta a délivré une vibrante et authentique communication, et où chaque mot porte le poids de l'histoire et l'élan de l'avenir.

Khaly-Moustapha LEYE

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0