Transition : le Président Goïta déroule son mandat presqu’illimité
La Charte révisée de la Transition a été promulguée par le président de la Transition, le général d’Armée Assimi GOÏTA, le 8 juillet 2025, soit trois jours après son adoption à l’unanimité par le Conseil national de transition du Mali. Sitôt promulguée, sitôt publiée dans le journal officiel.

Si plusieurs articles ont été modifiés tel que l’article 1er qui consacre le patriotisme, l’intégrité, la probité, la responsabilité, la tolérance, l’inclusivité, la transparence, l’impartialité, le consensus, la solidarité, le pardon et la réconciliation, entre autres, comme valeurs et principes de conduite de la transition, c’est surtout celle de l’article 9 qui a attiré l’attention des observateurs. Alors qu’on le croyait verrouillé pour de bon, l’organe législatif de transition a procédé à sa modification pour rendre désormais tous les acteurs de la transition, y compris son président, éligibles aux prochaines élections. Trié sur le volet parmi les 300 recommandations du dialogue inter-malien, la révision de la charte, présentée comme l’expression d’une volonté populaire, fixe la durée de la transition à 5 ans renouvelables autant de fois que nécessaire jusqu’à la pacification du pays. Ce délai, qui devrait prendre effet dès la promulgation du texte par le chef de l'Etat, est désormais effectif. Si ce délai peut être écourté après une nette amélioration de la situation sécuritaire, le Général-Président, après quatre ans à la tête du pays, se voit ainsi porté pour un nouveau mandat possiblement illimité. Et pour cause, le retour à l’ordre constitutionnel dépend désormais de l'évolution de la situation sécuritaire qui elle-même dépend de la perception qu’on voudrait en avoir.
Amidou Keita
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